Lorsqu’en 2014, Rory McIlroy est devenu le troisième golfeur de l’histoire à inscrire quatre tournois du Grand Chelem à son palmarès à l’âge de 25 ans, rien ne semblait pouvoir se mettre en travers de sa route. Malheureusement, depuis 8 ans, le compteur de l’un des plus grands golfeurs de l’ère “post Tiger Woods” reste désespérément bloqué. Une anomalie qu’il a tenté d’expliquer avant le départ de son 52e majeur.
Août 2014, au Valhalla Golf Club de Louisville, Rory McIlroy s’impose pour la 3e fois en 4 semaines. Le joueur d’Holywood, en Irlande du Nord, remporte son 2e PGA Championship, 3 semaines après avoir triomphé au Royal Liverpool dans The Open. Entre les deux, “Rors” s’est même payé le luxe de glaner l’étape des Championnats du Monde à Akron, dans l’Ohio.
Il est l’indiscutable numéro 1 mondial et sa domination est totale.
Nul ne se doute alors que ce 4e succès en majeur sera le dernier, jusqu’à aujourd’hui, du prodige nord-irlandais.
Quand j’ai remporté mon dernier majeur en 2014, je n’avais jamais entendu parler de Collin Morikawa, je n’avais jamais entendu parler de Jon Rahm
Un peu plus de 7 ans plus tard, son bilan en majeurs comblerait beaucoup de ses rivaux.
En 27 tournois disputés depuis son succès dans le Kentucky en 2014, Rory a ainsi enregistré 12 top 10, et manqué 6 cuts. Deux fois, il a terminé deuxième. En 2018, à deux coups de Francesco Molinari à Carnoustie à l’Open britannique, et cette année au Masters, au prix d’un incroyable dernier tour, qui lui a permis de revenir à 3 coups de Scottie Scheffler.
Seules manquent les victoires donc. Et lors d’un passage dans l’émission en podcast de la BBC “5 Live Sport’s All About: The Open podcast”, le joueur de 33 ans n’a pas échappé à la question qui taraude tous les observateurs : Comment expliquer cette incapacité à s’imposer depuis huit ans au plus haut niveau ?
« Je pense que je ne me suis pas donné suffisamment d’occasions, estime McIlroy. Je pense que j’aurais dû m’en donner plus, plus d’occasions réalistes. C’est un peu comme en tournois – plus vous vous mettez en position, plus vous êtes à l’aise et tôt ou tard, à force de frapper à la porte, celle-ci s’ouvre. »
Une concurrence accrue
Pour l’actuel numéro 7 mondial, malgré 7 top 5, les vraies opportunités manquées sont finalement assez rares.
« J’ai eu une chance à Carnoustie en 2018, j’étais aussi en dernière partie avec Patrick Reed un peu plus tôt la même année à Augusta. À l’US Open l’année dernière à Torrey Pines, j’étais à égalité en tête avec neuf trous à jouer. J’ai eu quelques occasions, que je n’ai tout simplement pas réussi à capitaliser. »
En plus de ne pas parvenir à se mettre suffisamment en position de s’imposer, McIlroy estime aussi que le niveau moyen est désormais bien plus élevé. La concurrence plus rude.
« Je pense que les joueurs sont de plus en plus forts. Quand j’ai remporté mon dernier majeur en 2014, je n’avais jamais entendu parler de Collin Morikawa, je n’avais jamais entendu parler de Jon Rahm, beaucoup de ces jeunes qui arrivent jouent au golf incroyablement bien. Je n’ai pas à battre cinq gars, il y a 100, 120 voire 140 gars chaque semaine que vous essayez de battre et ce sont tous des golfeurs incroyablement forts. »
C’est vrai que Rory McIlroy a surtout profité du relatif déclin de Tiger Woods au début des années 2010 et qu’il doit désormais faire face à l’émergence d’une extraordinaire nouvelle génération de golfeurs.
©Mike Ehrmann/Getty Images/AFP