Dans un finish complètement fou avec notamment trois matches sauvés pour le nul par l’Europe sur le green du 18 du Marco Simone Golf & Country Club, les hommes de Luke Donald accentuent leur avance avec un score de 6,5 à 1,5. Les Américains n’ont toujours pas gagné le moindre match ! Cette 44e Ryder Cup de l’histoire est dès maintenant entrée dans l’histoire…
L.V., à Rome
Après des foursomes historiques offrant à l’Europe pour la première fois depuis 1927 quatre victoires matinales en Ryder Cup, les Européens ont enchaîné avec un autre « record » à l’issue des fourballs de l’après-midi ponctués par un nouveau succès et trois matches nuls. Jamais ils n’étaient sortis invaincus après la première session des parties de doubles.
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Un scénario complètement dingue s’est en effet écrit ce vendredi après-midi sur le par 71 du Marco Simone Golf & Country Club pour la première session des fourballs. Sous un soleil de plomb et toujours soutenu par un public totalement acquis à leur cause, les hommes de Luke Donald ont fait preuve d’une incroyable résilience et surtout d’une véritable rage de vaincre. Malgré un leaderboard qui n’a pas été souvent à leur avantage…
Viktor Hovland change de statut en deux matches de Ryder Cup
Convoqués en match 1 à 12h25, Viktor Hovland et Tyrrell Hatton ont ainsi été régulièrement chahutés par la très expérimentée paire composée de Justin Thomas et de Jordan Spieth. 1up durant les trois premiers trous, ils ont ainsi été rattrapés sur un premier birdie de Spieth sur le par 3 du 4 avant d’être menés 1 down sur un birdie de Thomas cette fois au 6. Revenus square sur un birdie d’Hovland au 7, les Américains ont pourtant repris l’avantage au 12 (birdie pour Thomas et Spieth) et même creusé l’écart (2up) au 13 avec un nouvel exploit de Spieth.
C’est le moment alors choisit par Tyrrell Hatton pour sortir de sa tanière et claquer deux birdies (au 14 puis au 16) et revenir du même coup square. Avant un premier finish totalement fou sur le 18 – c’est alors la première fois que l’on joue ce trou cette semaine – où dans l’obligation de rentrer un putt de 8 mètres pour le demi-point, Hovland ne tremble pas, voyant sa balle mourir dans le trou pour un birdie venu de nulle part.
Rahm en grand champion
Scénario quasiment identique pour le binôme Jon Rahm–Nicolai Højgaard, encore en tête 2up au départ du 9 avant d’être rejoint par le duo Koepka-Scheffler au 10 puis dépassé une première fois au 15. Jusqu’à ce coup magique de 10 mètres pour eagle de l’Espagnol au 16. Un chip insensé pleine boite qui permet alors à l’Europe de retrouver l’égalité. C’est pourtant sans compter sur l’adresse retrouvée d’un Scottie Scheffler au putting avec un birdie sur le par 3 du 17.
Au départ du 18, les USA sont donc une fois encore en tête 1up. Clairement habité par cette Ryder Cup depuis qu’il a découvert l’événement dans ses vertes années à Valderrama pour l’édition 1997, Jon Rahm a néanmoins trouvé les ressources nécessaires pour déjouer le plan de l’équipe américaine sur ce même trou 18, plantant le green en 2 et réussissant un putt de plus de dix mètres pour… eagle, sous les yeux incrédules de Koepka et Scheffler, idéalement placés pour birdie. Square. Un demi-point de plus !
Un combo de trois putts à plus de 21 mètres
Et que dire de ce match 3 que l’on pensait plié depuis longtemps après les nombreux putts longues distances de Wyndham Clark (associé à Max Homa). Les Américains se sont même retrouvés dormie au départ du 17 (2up) mais un premier sursaut de Justin Rose sur ce par 3 (bogey de Clark) a redonné subitement l’espoir d’un nouveau match partagé. Tout allait donc encore se jouer sur le green du par 5 du 18 et c’est encore l’Europe, par l’intermédiaire de l’Anglais, l’un des plus expérimentés de cette équipe européenne (5 Ryder Cup), qui s’offre un putt pour birdie à 3 mètres de la cible pendant que Homa (un poil plus plus loin) doit se contenter du par. Splendide crème renversée comme l’on dit. Et un troisième nul improbable pour un combiné de trois putts capitaux mesurés à 21 mètres !
Fitzpatrick, enfin libéré !
On en oublierait presque que le match 4 avait été bâché plus tôt dans la journée grâce à un début de partie là aussi totalement dinguo avec quatre birdies et un eagle réussis par Matthew Fitzpatrick du 2 au 6 avant que Rory McIlroy ne prenne le relais au 7 avec un nouveau birdie. 6up pour l’Europe au départ du 8. Pince moi je rêve ! Un match déséquilibré (deux trous gagnés seulement par les Américains Schauffele et Morikawa au 11 et au 12) qui s’est finalement achevé sur la marque de 5&3 au 15 après un dernier exploit du n°2 mondial.
Un résultat tout sauf anodin pour le golfeur de Sheffield qui débloque enfin son compteur en Ryder Cup après cinq matches perdus entre 2016 (Hazeltine) et 2021 (Whistling Straits). « Je pense qu’une Ryder Cup jouée en Europe n’a rien à voir avec une Ryder Cup aux Etats-Unis quand on est un joueur européen. Surtout avec ce que j’ai connu auparavant », a souligné dans un grand sourire l’Anglais vainqueur de l’US Open 2022. C’est aussi ça la magie de la Ryder Cup !
Photo : Ross Kinnaird/Getty Images)