Quelle extraordinaire victoire des Européennes sur les Américaines lors de cette Solheim Cup 2019 (14,5 / 13,5), après un ultime exploit de Suzann Pettersen dont le putt restera aussi célèbre dans l’histoire du golf européen que celui de Martin Kaymer à Medinah en 2012 !
La Norvégienne de 38 ans dont le choix par la capitaine Catriona Matthew avait été controversé a rentré ce putt de 2m50 qui fait passer la vie de l’ombre à la lumière.
Même tension, même enjeu, même longueur, même résultat : L’Europe bat les États-Unis à l’arraché alors que beaucoup croyaient les jeux faits. Comme un penalty inattendu dans les arrêts de jeu qui change la face d’une rencontre.
La tête défaite de Juli Inster, la capitaine américaine hier à Gleneagles contrastait avec les visages soudain délivrés d’une angoisse insupportable de nos joueuses héroïques !
Quel suspens au coeur de l’Écosse !
Le drame était shakespearien, intense comme l’histoire tragique de Marie Stuart qui recevait chez elle, rempli de rebondissements qu’aurait apprécié Hitchcock, mystérieux au final comme les lacs voisins des Highlands ! Le Brexit n’ayant pas encore sonné, l’Europe multicolore, celles des coeurs et des talents, venait, unie, à bout de l’armada américaine. Catriona Matthew pouvait hurler sa joie au milieu de ses troupes libérées.
Depuis le premier jour, l’Europe s’était bien comportée mais n’avait pas réussi à semer les yankees. Pire, samedi soir, les deux équipes étaient à égalité. Restait le dimanche, et ses duels sous un soleil froid revenu.
Quel dilemme ce dimanche pour les passionnés de golf, zappant entre l’Écosse et les Pays Bas, entre Golf Channel et Golf+, entre la Solheim Cup et le KLM Open où le briscard espagnol, le sergent Garcia devenu général, se refaisait une jeunesse.
La dernière journée, celle des simples, est restée indécise jusqu’au bout. À une demi-heure du dénouement, les Américaines étaient tout sourire. Pensez, il ne leur manquait qu’un demi point pour ramener le trophée à la maison. Ciganda avait bien ramené un premier point chanceux à l’Europe, suivie de Hall et de Boutier, les deux inséparables des doubles. Mais tout semblait au vert pour les USA : 13,5 contre 11,5. Un demi point suffisait, on vous dit !
Et voilà que, selon les couleurs de votre drapeau, le turbo européen faisait sortir des monstres ou des anges sur le parcours de Gleneagles.
Jusqu’à ce que Suzann, celle que personne n’attendait, se concentre pour rentrer un putt que la pression rendait impossible. Sauf quand les nerfs polis par des années de compétition au plus haut niveau ont décidé de vous accorder le Graal que vous êtes en droit de demander. Dans la foulée, l’expérimentée Norvégienne annonça d’ailleurs qu’elle abandonnait la compétition. Pourquoi aller plus loin, elle qui venait de récolter la plus belle des récompenses ? On la pressent déjà comme future capitaine de … l’équipe européenne de Solheim Cup.
Du côté US, on arguait que Stacy Lewis, blessée, n’avait pas pu joué, que Lexi Thompson était elle-même en mauvais état physique, n’a-t-on pas vu son caddie Benji planter son tee pour lui éviter de se baisser…
Du côté européen, la fête avait simplement commencé…
Plusieurs personnes nous ont signalé que Stade 2 dimanche soir n’avait même pas signalé la victoire européenne. Le golf en général, et le golf féminin en particulier, a une longue marge de progression, même chez les journalistes sportifs !
Les trois autres victoires de Céline Boutier
Suzann Pettersen wins it on the 18th‼️
After an @allymc10 miss on 17, @suzannpettersen makes birdie on the 18th to win the Solheim Cup for Team Europe! 🇪🇺🇪🇺 pic.twitter.com/6nYPDZ4azP
— LPGA (@LPGA) September 15, 2019