Peu aidé par des conditions dantesques dans le final, Matthieu Pavon a concédé beaucoup de terrain lors du 3e tour de l’Open britannique. Pour la 3e fois en trois jours, il a partagé sa partie avec Russell Henley. L’un des héros du jour.
De notre envoyé spécial à Troon, G.B.
Le dicton français dit « après la pluie vient le beau temps”. En Écosse, ce serait plutôt “après le vent vient la pluie”. Matthieu Pavon n’a pas été épargné par les conditions de jeu lors des deux premiers tours.
Vendredi, il s’est élancé aux pires heures de la journée, quand les rafales de vent atteignaient 50 km/h. Ce samedi, c’est un déluge de pluie qui l’a accompagné sur les trous du retour du “Moving Day”.
On l’a suivi tout au long de ce voyage sous les eaux, en compagnie de l’un des hommes du jour, Russell Henley. Ce court récit, c’est aussi celui des courageux spectateurs qui n’ont pas lâché d’une semelle (détrempée) les deux hommes, notamment de très nombreux supporters français.
Il fallait avoir la passion du golf chevillée au corps et des parapluies de compétition pour apprécier cet après-midi en enfer.
Le putter chaud au début
A l’aller, les conditions de jeu sont presque parfaites. Le Bordelais en profite rapidement et semble avoir le putter chaud. Un birdie au 1 après un bon coup de fer venu du bunker (6 mètres rentré).
Premier trou canon pour Matthieu qui débute avec un birdie solide
➡ Tour 3 🏌 @TheOpen #RoyalTroonGC ⛳ pic.twitter.com/5iT70CwvpX
— CANAL+ Golf (@Canalplusgolf) July 20, 2024
Il s’en remet à nouveau à son petit jeu d’orfèvre au 5, après avoir vu sa balle échouée dans un pot bunker sur son drive, et s’être égaré très à droite dans les hautes herbes. Il a la sagesse de taper une merveille d’approche entre deux bunkers de green. Et le putt bonus qui rentre. Un par venu d’ailleurs !
Après un birdie facile au 6, le plus long par 5 de l’Open britannique atteint en 2, Pavon, à -2 journée et le par total, tient la dragée haute à son partenaire du jour, l’Américain Russell Henley, déjà à ses côtés lors des deux premiers tours avec le désormais éliminé Tony Finau.
Un Henley vite en chauffe. Sous une fine bruine, le joueur de Georgie enquille des birdies tout en maîtrise aux trous 4, 5 et 6.
Le spin dingue de Russell Henley sur sa mise en jeu du 8 ! 😱
➡ Tour 3 🏌 @TheOpen #RoyalTroonGC ⛳ pic.twitter.com/2NEhLStISe
— CANAL+ Golf (@Canalplusgolf) July 20, 2024
Refroidit par la pluie
Une nouvelle fois piégé par un bunker sur le “Postage stamp” (pour la troisième fois en trois jours), le Français plante de façon magistrale le drapeau du 9.
Réplique de Henley, encore plus près. Le putt de 2,50 m du vainqueur du Farmers Insurance Open lèche le trou. Une virgule, la deuxième déjà. Henley rentre 1,80 m. Il passe l’aller en -4 et son nom apparaît pour la première fois sur les grands panneaux de leaderboard…
Et ça continue pour le 20e mondial (Henley) qui s’offre un nouveau birdie au 10 en rentrant cette fois 12 mètres en descente !
Ça devient au contraire frustrant pour le 22e de l’OWGR (Pavon) qui concède un trois-putts au 11. Son putting le lâche au mauvais moment car dès lors, les conditions deviennent épouvantables.
Malheureusement, le mauvais temps est venu au moment où j’ai tapé des mauvais coups.
Henley héroïque
C’est un déluge qui s’abat sur le Royal Troon et le vent de face se lève pour les derniers trous. Venu du rough, Pavon réussit un coup merveilleux au 12 mais son putt pour birdie frôle le trou. Henley, lui, tape un coup de rêve. Donné. Le voilà à -6 pour la journée.
Une performance assez extraordinaire car la dizaine de cartes sous les 70 enregistrées le matin (65 pour Thriston Lawrence et Sam Burns) l’ont été dans des conditions de jeu parfaites.
Malheureusement, en même temps que les éléments se déchaînent, Matthieu Pavon cède face au parcours. La malchance s’en mêle aussi. Au 13, son drive trouve le gros rough, il lui faut deux coups pour en sortir (double bogey).
Cauchemar au 16
Au 16, c’est la catastrophe. Son départ est perdu, puis il trouve à deux reprises des “pot bunkers” sur son 4e coup et son 6e coup. Ses espoirs de figurer s’envolent après les deux putts nécessaires pour finir ce trou cauchemar.
L’addition est lourde. Avec ce quadruple bogey le Bordelais signe un 77 en sauvant un ultime par au 18. C’est onze coups de plus que l’épatant Henley (66).
« J’ai glissé, j’ai perdu mes appuis sur le premier drive du 16, racontera-t-il, fataliste, après ce coup du sort. Malheureusement, le mauvais temps est venu au moment où j’ai tapé des mauvais coups. C’est comme ça, on ne contrôle pas ces choses-là. Russell Henley a eu le même “draw” que moi et il est -3 total. C’était possible de mieux faire. »
Il reste un dernier tour au n°1 français pour aller chercher un joli résultat dans ce “British”. La bonne nouvelle, c’est que cette fois il partira tôt et devrait bénéficier d’une météo plus clémente.
©Paul ELLIS / AFP