Le très privé Southern Hills Country Club accueille cette année le 104e PGA Championship non sans une certaine appréhension au regard de son histoire, jalonnée d’incidents qui ont mis à mal la tranquillité de Tulsa, la ville d’Oklahoma où il se situe.
Autrefois surnommée « capitale mondiale du pétrole », Tulsa a bénéficié de l’or noir pour son expansion au début du XXe siècle. Il en résulte logiquement la création d’un club de golf, le Southern Hills fondé en 1936. Ce club est rapidement devenu le théâtre de grandes compétitions parmi lesquelles l’US Open et bien sûr le PGA Championship.
Au cours de ces occasions, les yeux du monde golfique sont rivés sur cette ville très emblématique pour les fans de Neil Young qui adorent son morceau hypnotisant et sans eau claire, The Last Trip to Tulsa. On ne saura jamais la véritable signification de la chanson, peut-être le rocker a-t-il subi les affres de la chaleur qui s’invite régulièrement dans cette ville qui vécut en 1921 l’une des pires émeutes raciales du pays.
Une histoire de température
Les températures caniculaires accusées sur différents tournois font… froid dans le dos. Lors de l’US PGA 2007 remporté par Tiger Woods, la température moyenne avoisinait les 40° ! Plusieurs joueurs ont déclaré que le plus important était de survivre. L’Anglais Anthony Wall et l’Indien Jyoti Randhawa ont succombé sous la chaleur et abandonné. Après un premier tour réussi en 67, mâtiné de cigarettes et de boissons à foison, l’inénarrable John Daly déclare : « Nous avons réussi. Réussi à jouer 18 trous ».
Chacun avait sa méthode. La plus éprouvée fut celle de John Daly justement, qui n’a pas joué les parties de reconnaissance, préférant transpirer sur les tables de jeu d’un casino climatisé… Comme d’autres, Darren Clarke a choisi une solution plus classique : boire de l’eau. Plus que les autres en fait : il en aurait ingurgité 15 litres sur 18 trous !
Une histoire de règlement de comptes
Fort heureusement, en cette semaine de mai, le tournoi ne devrait pas atteindre de telles températures. Peut-être uniquement sur le parking du club, théâtre d’un règlement de comptes en 1981. Un mafieux local s’en est pris mortellement à un membre du club, l’homme d’affaires Roger Wheeler, patron de la ligue mondiale de pelote basque qui occasionnait plusieurs paris occultes…
Une histoire de menaces de mort
Mais l’incident le plus célèbre demeure celui survenu en 1977 lors d’un US Open. En tête du tournoi, l’Américain Hubert Green reçoit le dernier jour des menaces de mort. Elles sont très précises : « au 15e trou, vous serez abattu ». Averti, le joueur se voit proposer une solution radicale par les organisateurs : évacuer la foule et jouer le lendemain !
Aux prises à une énorme pression, celle de remporter pour la première fois un Majeur, « Hubie » fait fi du danger et décide de poursuivre sa partie. Simple blague ou menace réelle qui n’a pas été mise à exécution, personne ne le saura jamais. Toujours est-il que le FBI prit la chose sérieusement et organisa une surveillance rapprochée du joueur qui parvint finalement à l’emporter.