Six ans après un ultime cut manqué à l’Open de France, Thomas Levet effectue grâce à une invitation son retour sur le redoutable par 71 de l’Albatros qui l’a sacré en 2011. Son 29e Open national. Il est à ce titre le dernier français à s’être imposé sur ses terres.
Lionel VELLA, au Golf National
On imagine que cet Open de France a une saveur particulière pour vous…
J’ai gagné ici il y a onze ans déjà. J’ai l’impression que c’était hier. Cela fait aussi du bien de revoir les joueurs… Je les ai perdus de vue car je ne joue plus sur le même circuit qu’eux mais je continue de les suivre à la télévision. Et ça me permet également de voir ce qui se passe en ce moment sur le tour européen… On voit que le DP World Tour est moins costaud que le PGA Tour et a besoin d’aide de temps en temps. C’est à la fois sympa car il y a, je pense, une forte marge de progression mais c’est aussi inquiétant car on se demande s’il aura les reins assez solides pour continuer comme ça derrière le circuit américain…
Avez-vous d’emblée accepté cette invitation ou avez-vous réfléchi pour savoir si vous aviez encore le niveau pour défier les meilleurs joueurs du Tour européen ?
Je me suis surtout dit : « qu’est-ce que je peux faire pour apporter un plus à l’Open de France ? » Depuis six-sept ans, au niveau sponsor, ce n’est quand même pas top… Un tournoi se construit souvent autour de la publicité extérieure. J’ai gagné l’an passé l’Open de France sénior. On sait que l’US Open, l’Open britannique et l’USPGA invitent le champion sénior. Je me suis dit que ce serait bien faire un tel lien avec l’Open de France. Et puis de vous à moi, je pense que le gars qui a gagné l’année d’avant l’Open de France sénior est encore largement compétitif pour se mesurer aux plus jeunes sur le circuit principal. Il y a trois ans lors du dernier Open de France (Ndlr, remporté par Nicolas Colsaerts), on m’aurait demandé de jouer, je n’aurais pas pu. Physiquement, je n’étais pas compétitif. Hier, lors du Pro-Am, j’ai démontré que j’avais largement le niveau pour être au départ de cet Open de France 2022.
Le parcours n’a jamais été aussi facile dans toute l’histoire de l’Open de France. Les roughs sont peu pénalisants, perdre une balle cette semaine, c’est quasi impossible, à moins de la mettre dans un obstacle d’eau…
Thomas Levet
Passer le cut, vous y pensez ?
Bien sûr. C’est tout à fait faisable… Même faire un top 10 si ça se passe bien. A nos âges (Ndlr, il a eu 54 ans le 5 septembre), le seul problème, c’est l’enchaînement des compétitions. Mais sur le Legends Tour (Ndlr, le circuit européen des plus de 50 ans), on joue moins. Cela nous permet de mieux récupérer entre les tournois, de soigner les petites blessures, de garder le plaisir de jouer. Si je devais jouer 30 semaines dans l’année comme je le faisais avant, au bout de neuf semaines de tournoi ce serait fini…
Comment trouvez-vous le parcours de l’Albatros ? On imagine aisément que vous l’avez connu bien plus difficile que cette semaine…
Ah oui, sans aucun doute. Le parcours n’a jamais été aussi facile dans toute l’histoire de l’Open de France. Les roughs sont peu pénalisants, perdre une balle cette semaine, c’est quasi impossible, à moins de la mettre dans un obstacle d’eau… Je pense que ça va scorer bas. On peut avoir un record en termes de résultat final. Il va faire beau cette semaine. Maintenant, s’il y a du vent, ça peut tout bouleverser.
Photo : European Tour