Malgré un petit jeu récalcitrant, le quintuple vainqueur de la veste verte a limité la casse dans ce premier tour chaud et humide. Sa carte de 74 (+2) lui permet d’envisager de franchir le cut demain soir.
Lionel VELLA, envoyé spécial à Augusta
Après sept trous seulement, on a bien cru que Tiger Woods allait battre son « record » du score le plus haut dans un premier tour du Masters : 76 (+4) en 2003 (15e place finale). Mais sa rage de vaincre et sa connaissance quasi biblique de l’Augusta National Golf Club lui ont finalement permis de redresser la barre et de signer une carte inaugurale de 74 (+2).
« Je n’ai pas trouvé la bonne vitesse au début, reconnait-il au recording. Me voilà deux au-dessus du par. Je n’ai pas frappé mes fers assez près (des drapeaux) aujourd’hui. Je dois rendre une meilleure copie à l’avenir pour, espérons-le, me remettre dans ce tournoi. »
Sans surprise, une foule importante s’est massée autour du tee n°1 ce jeudi peu avant 10h00 (16h00 en France) pour assister au départ de ce golfeur unique programmé dix-huit minutes plus tard. Dans un sémillant polo blanc et avec ce petit boitillement désormais familier, le Tigre s’est rapidement mis en confiance avec un coup de driver pleine piste, imité quelques secondes après par ses partenaires de jeu, le Norvégien Viktor Hovland et le médaillé d’or olympique à Tokyo, Xander Schauffele.
Deux fois trois putts
Plutôt à l’aise sur ses mises en jeu, Woods a toutefois rapidement affiché des failles dans son petit jeu, concédant un premier bogey sur le par 4 du 3 après une mauvaise gratte sur son 2e coup sur le fairway et un 3e coup, toujours sandwedge en mains, trop long cette fois sur le green. Le putt de retour d’environ 2,50-3 mètres n’a jamais vu le trou passant à gauche de la cible.
Souffrant clairement d’une chaleur mêlée à une forte humidité – son polo peut en témoigner, gorgé de transpiration – l’ancien n°1 mondial a alors enchaîné avec un deuxième bogey sur le par 4 du 5 (de nouveau un putt court manqué) puis un troisième au 7 (par 4) avec un mauvais trois putts (le deuxième après le 5) et une virgule, là encore à moins de trois mètres.
Premier birdie pour 🐅 pic.twitter.com/K1GAyZewEz
— Golf Planète (@GolfPlanete) April 6, 2023
S’épongeant très souvent auprès de son caddie, Joe LaCava, l’Américain quintuple vainqueur du Masters a néanmoins réussi à stopper l’hémorragie sur le par 5 du 8 avec un superbe premier birdie, tout près d’un eagle après un chip en montée frôlant le trou. En bouclant son aller en +2, il se donne alors un petit peu d’air (7 greens sur 9 pris en régulation), malgré une température de plus en plus élevée (aux alentours des 30 degrés celsius)…
Après un joli par au 10 malgré une mise en jeu légèrement égarée côté gauche, Woods est malheureusement pour lui reparti à la faute au 11 avec deux mauvais coups (son 2e plein fairway trop long et son 3e gratté plein bunker) sur ce trou qui constitue l’entrée de l’Amen Corner. C’est sa seule erreur dans cette zone très dangereuse dans laquelle il se contente de deux pars sur le par 3 du 12 puis sur le par 5 du 13 après avoir pris ici sur ce trou rallongé cette année de 32 mètres le green en régulation.
« Sur le 11, j’ai frappé un bon fer 5 pour essayer de rester en deçà du bunker afin d’avoir un bon angle d’attaque, souligne-t-il, les traits tirés. Mais j’ai raté la zone voulue de deux mètres et le vent a dévié la balle. Cela ne m’a donné aucune chance pour la suite… »
74, comme en 2005 l’année de son 4e sacre…
Clairement en panne avec son putter (1,78 putt par trou), il a pourtant renoué avec l’excellence sur le par 5 du 15 en claquant son deuxième birdie de la journée avec un joli gauche-droite longue distance (un bon 8 mètres) en descente sur ce green tout sauf simple après un 2e coup de recentrage suivant une mise en jeu lui fermant l’angle d’attaque à gauche sur le fairway. Une période « faste » pour le Tigre qui s’est permis le luxe d’ajouter un troisième birdie sur l’iconique par 3 du 16 grâce à un putt pleine boite à 4 mètres après une mise en jeu parfaite.
Ne lâchant rien, comme sur ce deuxième coup inconfortable au 18 (sa jambe droite meurtrie dans le bunker de fairway, la balle au-dessus) il n’a cependant pas pu éviter un ultime bogey, postant à l’arrivée un 74 (+2). En 2005, il avait également démarré par un 74 avant de l’emporter le dimanche en play-off face à Chris DiMarco !
« C’était le bon moment aujourd’hui pour jouer sous le par mais je n’y suis pas arrivé, conclut-il. Pourtant, la plupart des gars l’ont fait. J’espère que ce sera le cas demain (vendredi) en proposant un jeu un peu plus précis. La fin de ce tournoi va être intéressante avec cette météo incertaine qui arrive. Si je peux m’accrocher, j’espère que ce sera positif. Même si la jambe me fait toujours mal. La douleur est constante ! »
Photo : Masters Images