Réunies en dernière partie ce dimanche, l’Australienne Stephanie Kyriacou (-14), l’Américaine Lauren Coughlin et la Japonaise Ayaka Furue (-13 toutes les deux) vont tenter d’ouvrir leur compteur dans un tournoi du Grand Chelem. Céline Boutier, auteure d’un difficile 73 (+2), ne fera pas le doublé. Une constante depuis… 1996 !
Lionel VELLA, à Evian
Après Rachel Hetherington en 2001, Wendy Doolan en 2004 et la grande Karrie Webb en 2006, le drapeau australien va peut-être de nouveau débarquer par les airs ce dimanche sur le green du 18 du Champions Course de l’Evian Resort Golf Club. Comme le veut ainsi la tradition ici en Haute-Savoie. Mais ce succès aurait bien évidemment une portée bien plus forte encore puisqu’il serait cette fois estampillé Majeur, contrairement aux trois autres cités plus haut (Evian Masters). Il interviendrait trois ans après celui de Minjee Lee en 2021 !
Retrouvez le classement complet et les tee times du 4e tour
Stephanie Kyriacou (photo), 23 ans, trône en effet en tête de l’Amundi Evian Championship après 54 trous. L’actuelle 100e mondiale, rookie sur le LPGA en 2022, a signé une carte de 67 (-4) avec sept birdies (dont trois consécutifs du 2 au 4) contre trois bogeys. A -14 (199), elle devance d’une toute petite longueur l’Américaine Lauren Coughlin et la Japonaise leader à mi-parcours, Ayaka Furue, respectivement 65 (-7) et 70 (-1) aujourd’hui dans ce Moving Day. Elles seront toutes les trois réunies en dernière partie ce dimanche à partir de 10h36…
Around the green perfection from Steph Kyriacou to head into Sunday with the solo lead ⛳️✨ pic.twitter.com/QctNJANCAO
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Toujours à la recherche d’une première victoire sur le LPGA, cette fan de Brooks Koepka et de Mohamed Ali s’est imposée deux fois sur le Ladies European Tour. D’abord en janvier 2020, alors qu’elle était encore amateure, au Ladies Classic Bonville, chez elle en Nouvelle-Galles du Sud. Puis en juin 2021, aux Pays-Bas, cette fois en tant que professionnelle, au Big Green Egg Open. Au départ de son 4e Evian Championship cette semaine, son meilleur résultat demeure pour l’instant une 16e place obtenue l’an passé… Alors le fait de se retrouver en dernière partie d’un Majeur peut-il constituer un frein quand on n’a jamais connu cette ivresse auparavant ?
Quand on se retrouve dans cette situation, on sent le rythme cardiaque s’accélérer. On se sent un peu engourdie aussi. En tout cas, c’est mon cas. Mais je dirais que c’est une bonne chose à vivre.
Stephanie Kyriacou
« Je veux gagner, c’est évident, comme toutes les autres filles, s’exclame-t-elle. Mais je pense que pour moi, personnellement, quand je veux trop quelque chose, je commence à essayer de forcer les choses. Je vais probablement m’éloigner un peu de ça. Pour l’instant, ça semble fonctionner pour moi. »
« Etre en lice pour une victoire en Majeur, ça peut engendrer de la nervosité, mais ce n’est pas une bonne chose, bien sûr, ajoute-t-elle. Quand on se retrouve dans cette situation, on sent le rythme cardiaque s’accélérer. On se sent un peu engourdie aussi. En tout cas, c’est mon cas. Mais je dirais que c’est une bonne chose à vivre. »
Lauren Coughlin eagles the #AonRiskReward challenge hole for a share of the lead 🤯 pic.twitter.com/Q3h87F0fMb
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Elle aussi n’a toujours pas gagné sur le LPGA. A 31 ans, Lauren Coughlin est peut-être à l’orée du plus grand exploit de sa carrière. La native de Virginie, caddeyée par son mari, John, ancien joueur de foot US à Virginia Tech, la fac que le couple a côtoyé durant ses vertes années, a surtout fait la différence ce samedi après-midi sur les par 5 du tracé haut-savoyard, affichant un très sérieux -6 grâce à deux eagles (sur le 9 et le 18) et deux birdies (sur le 7 et le 15).
Troisième au Chevron Championship en avril, elle est en train d’effectuer sa meilleure saison sur le circuit US (deux autres top 10 depuis janvier). « Avec la pluie d’hier, les greens étaient assez souples, donc j’avais l’impression que je pouvais toujours les attaquer, mais j’ai quand même dû faire des choix, souligne la 56e joueuse mondiale, qui n’a jamais passé le cut jusque-là à Evian lors de ses trois tentatives précédentes. Si je devais résumer ma journée, je dirais que j’ai frappé la balle extrêmement bien toute la semaine, hier et ce matin (où elle a dû boucler son 2e tour avec trois derniers trous du 7 au 9). »
Ce n’est que la récompense d’un long travail. Toute mon équipe m’a aidé. Donc oui, je suis tout simplement excitée de vivre cela demain.
Lauren Coughlin
« Mon expérience de l’an passé à Baltusrol (KPMG Women’s PGA Championship) où je m’étais retrouvée en avant dernière partie va certainement m’aider ce dimanche, poursuit l’Américaine. Là, ce sera mon premier groupe final. Mais ce n’est que la récompense d’un long travail. Toute mon équipe m’a aidé. Donc oui, je suis tout simplement excitée de vivre cela demain. »
23 trous dans la journée…
Leader après 36 trous, Ayaka Furue a laissé de toute évidence quelques plumes sur la fin de sa journée marathon entamée ce matin à 7h30. La Japonaise a ainsi dû engloutir 23 trous (5 dans la matinée avant les 18 autres dans l’après-midi). Si elle a battu le record de trous vierges de tout bogey détenu jusque-là par la Sud-Coréenne So Yeon Ryu en 2016 (46 trous d’affilée contre 45 pour l’ancienne n°1 mondiale), elle a finalement dû s’incliner sur une première erreur au 11 suivie d’une seconde au 13.
Son expérience de la victoire (au Scottish Open en 2022 devant… Céline Boutier) pourrait néanmoins faire la différence face à ses deux plus proches adversaires. Le nom de la future lauréate se trouve-t-il pour autant parmi ce trio ? La Thaïlandaise Pajaree Annanarukarn est seule 4e à quatre coups de Kyriacou, à trois de Coughlin et Furue. Ally Ewing, Hye-Jin Choi et Patty Tavatanakit sont encore plus loin : 5es à -9… Alors sait-on jamais !
Les Françaises au-delà du top 30
Ce qui est d’ores et déjà acquis en revanche, c’est que Céline Boutier ne réalisera pas le doublé (Ndlr, seule Laura Davies y était parvenue en 1995 et 1996). Son 73 (+2) lesté par un terrible triple bogey dès le trou n°1 l’envoie au 35e rang à -3 (210). A onze coups derrière Stephanie Kyriacou.
Quant à Perrine Delacour, l’autre Tricolore ayant réussi à franchir le cut ce matin grâce à un excellent 69 (-2), elle n’a pu faire mieux qu’un 72 (+1) entaché par un cruel quadruple bogey au 3 (elle était partie du 10). La Picarde pointe en 55e position, à +1 (214).
Le leaderboard
Photo : Philippe Millereau / KMSP