De notre envoyé spécial à Rabat, Roland Machenaud
Demain, débuteront à Rabat au Maroc, le 45etrophée Hassan II et la 25eCoupe Lalla Meryem, épreuves attendues de l’European Tour et du LET.
Nous aurons alors le temps de parler des champions en lice dont les tenants du titre : le français Alexander Levy chez les hommes et la suédoise Jenny Haglund chez les femmes.
Alors, osons consacrer nos premiers papiers, en direct de Rabat, par un hommage aux hommes et aux femmes qui ont fait de cette destination une des plus belles actuellement. Les experts Bernard Pascassio et Angel Gallardo, rencontrés sur place, n’ont pas hésité à nous affirmer hier : « Les 36 trous des parcours rouge et bleu de Royal Dar Es Salam forment certainement le plus beau 2 fois 18 trous d’Europe ! ». À quoi un champion français séduit ajoutait : « Ici, c’est le paradis pour les golfeurs initiés ».
Il y a évidemment le génie de Robert Trent Jones Sr qui à la fin des années 60, a guidé la main du maitre dans le dessin des trois parcours : n’oublions pas le formidable « petit » parcours vert.
En suivant hier le pro-am féminin sur le parcours bleu, demain on reviendra sur le rouge, nous avons pu mesurer l’incroyable défi que le Prince Moulay Rachid s’était fixé il y a seulement quelques mois : redonner à ce parcours son lustre d’antan tout en l’inscrivant dans la modernité des parcours actuels. Défi réussi.
Pour en parler, nous avons rencontré Michel Besanceney qui, depuis fin mai dernier, a consacré sa vie à ce chantier : « L’objectif recherché était de rendre le parcours généreux, amusant et compétitif. Cabell Robinson, l’architecte américain, a été appelé en renfort et moi-même, j’ai fait l’intermédiaire entre tous les acteurs dont le talentueux shaper américain, Dean Bedwel.
Le Prince avait décidé les points forts de l’action entreprise : élaguer la forêt tout en conservant l’âme du lieu, refaire tous les départs avec un style aléatoire pour se différencier des départs très rectangulaires du parcours rouge et enfin, refaire les greens en doublant leurs surfaces.
Le résultat est simple : le rouge mérite plus que jamais son appellation de Monstre. Le bleu, c’est la Belle au bois dormant ! ». Quant aux graminées, les greens sont en acrostides, les départs en bermudas et les fairways en kikuyu.
Innovation importante pour ceux qui connaissaient le parcours avant les travaux : le trou numéro 10 est devenu le trou numéro 1. Le départ se fait davantage dans un environnement plus calme et l’arrivée du 18 est plus conforme à une arrivée de… 18.
Symboles de ce renouveau exemplaire, les trous 3 et 12 ont retenu notre attention : le premier est un par 3 de 185 mètres avec un joli saut d’un lac à parfaire pour atteindre un green avec une double pente descendant vers l’eau ! (voir photo). Et le 12 est exactement la carte postale du trou mettant en valeur la diversité des arbres peuplant le parcours. Ce par 4 de 390m n’est ni le plus long ni le plus dur mais quelle beauté !
Notre balade au paradis nous a fait oublier l’essentiel : la qualité exceptionnelle des parcours est mise aussi en valeur par le manque total de pollution aussi bien visuelle que sonore ou autre. Royal Dar Es Salam, c’est un temple à Monsieur Golf et à Dame Nature !
La pluie n’a pas cessé de tomber hier matin : le parcours avait l’air complètement indifférent à la météo. Le meilleur des signes : ce test céleste consacrait la qualité du parcours bleu.
Demain, début du tournoi sous le soleil, dit-on ici.