Une nouvelle modification sur une règle locale vient d’être apportée par l’USGA et le Royal & Ancient. Elle concerne les têtes de drivers abîmées. Le timing de cette annonce renvoie vers un incident assez récent qui avait provoqué la colère de Matthew Fitzpatrick, le vainqueur de l’US Open 2022.
On pourrait presque l’appeler « la règle Matthew Fitzpatrick« . Mais son vrai nom est plus difficile à retenir. La règle locale G-9 a fait parler d’elle déjà plusieurs fois sur les grands circuits et notamment sur le PGA Tour. Cette règle introduite en avril 2019 autorise un joueur à remplacer un club « manifestement » endommagé. C’est au Comité de l’épreuve de mettre en application cette Règle locale ou pas.
Ainsi, Bryson DeChambeau avait pu changer son shaft de driver lors du PGA Championship 2020. Mais plus près de nous, Matthew Fitzpatrick n’avait pas été autorisé à changer de driver alors que la face de son club était fêlée. Ce refus de la part d’un arbitre lors du BMW Championship avait provoqué la colère de l’Anglais, qui avait d’ailleurs été soutenu par quelques-uns de ses pairs sur les réseaux sociaux. L’altération de la face de son driver (une fissure) n’avait alors pas été considérée par l’arbitre comme un dommage manifeste.
Matt Fitzpatrick, 36th in the FedExCup entering the week, called for a ruling for a driver crack.
Under the USGA’s Model Local Rule G-9, a club is not replaceable solely because of a crack, and he was not permitted to replace it at the time due to lack of significant damage. pic.twitter.com/X5kEPkee1q
— PGA TOUR LIVE (@PGATOURLIVE) August 25, 2024
L’USGA et le R&A se sont donc penchés sur la règle locale G-9 pour la clarifier davantage. Depuis le 1er janvier 2025, voici ce que dit la règle
Dans les compétitions où le MLR (Model Local Rule) est en vigueur, les fissures visibles sur la face et la tête du club constituent désormais « une cassure ou un dommage suffisamment important » pour permettre le changement du club (à condition qu’il n’ait pas été causé par le joueur par un accès de colère, plus précisément un abus de comportement).
La fissure oui, la griffure non
Voici les cas spécifiques énoncés dans le nouveau MLR où les remplacements du club sont autorisés :
– Le shaft du club est en morceaux, plié, entortillé ou brisé.
– La tête du club est visiblement fissurée ou substantiellement déformée.
– La tête du club est desserrée ou n’est plus attachée au manche ou une partie à l’intérieur de la tête du club est desserrée.
– La face du club est visiblement fissurée ou déformée (y compris lorsqu’elle présente un éclat ou une bosse mineure).
– Le grip du club n’est plus maintenu
A noter qu’une griffure sur la face de club n’est pas suffisante pour avoir droit à ce changement. Mais donc une fissure, désormais, c’est oui. Matt Fitzpatrick appréciera… L’Anglais a longtemps ironisé sur sa mésaventure après l’incident, s’interrogeant ici sur le dommage manifeste causé sur le fer 8 de Rory McIlroy quand celui-ci s’était brisé net en deux morceaux.
Not sure that’s significant enough damage to be replaced…. @PGATOUR 😂 https://t.co/LAA7oCTxl5
— Matt Fitzpatrick (@MattFitz94) September 19, 2024
Selon Craig Winter, le patron des règles de golf à l’USGA, les modifications apportées à la MLR G-9 devraient satisfaire l’ensemble des joueurs, notamment les professionnels évidemment. « Nous le savions depuis longtemps, le G-9 devait être révisé, il devait permettre un changement de club fissuré. Le projet n’était simplement pas encore prêt à être rendu public en 2024. »
La nouvelle MLR s’accompagne également d’une autre modification subtile qui n’avait pas été prise en compte auparavant. Dans sa nouvelle formulation, elle indique que « le club de remplacement doit combler le vide créé dans son équipement quand le joueur a retiré le club cassé ou endommagé du jeu. »
En d’autres termes, vous ne pouvez pas remplacer le driver cassé par un wedge parce qu’il ne vous reste que deux trous et que ce nouveau club pourrait s’avérer plus pratique que le driver…
Photo : Robert Beck/USGA