Objectif principal de Victor Perez lors de ses deux prochaines sorties sur le PGA Tour, le retour dans le top 50 mondial du numéro 1 français s’avère une mission loin d’être évidente.
Pour recevoir la fameuse invitation au Masters à la fin du mois de mars, Victor Perez doit intégrer le top 50 mondial à l’issue du WGC-Match Play à Austin le dimanche 26 mars.
Le Français, qui grâce à son agent, Joe Shuchat, a également reçu une exemption du sponsor pour disputer à partir de jeudi le Valspar Championship mesure à quel point ces 10 prochains jours vont être capitaux pour la suite de saison et la poursuite de ses objectifs revus à la hausse après son formidable succès en début d’année à Abu Dhabi.
Tous les Majeurs mènent à Rome
Le rêve de Perez de jouer la Ryder Cup en septembre en Italie s’est heurté ces dernières semaines à un mur. Celui du nouveau système du calcul du classement mondial et la très faible dotation en points des tournois auxquels il pouvait prendre part depuis la fin de la tournée dans les Émirats.
Revenu aux portes du top 50 mondial, le Tarbais n’était malheureusement pas convié au “festin” des grands tournois du PGA Tour et n’a donc rien pu faire pour enrayer son lent recul au classement.
Son salut passe donc par des participations à des tournois plus relevés et notamment les Majeurs, dont la clé est une présence dans le top 50 mondial.
A vos tableurs
Pour comprendre ce que doit accomplir Victor Perez lors de ses deux prochaines sorties sur le PGA Tour pour parvenir à ses fins, il faut s’armer d’une calculette et procéder méthodiquement.
Le classement mondial s’établit à la moyenne des points marqués sur 104 semaines (2 ans). Il faut donc diviser le total des points accumulés lors des 24 derniers mois par le nombre de tournois comptabilisés.
Fin mars, le “diviseur” (le nombre total de tournois pris en compte) de Perez va passer de 46 à 47 puisque s’il va bien ajouter deux tournois, une des deux épreuves du mois de mars 2021 encore incluse dans le calcul de sa moyenne va être “effacée” d’ici le lundi 27 mars.
Cela signifie également que Perez, auteur de deux excellents résultats en mars 2021, va perdre le bénéfice de sa 9e place au Players mais pas de sa demi-finale au WGC-Match Play.
Une moyenne à l’épreuve du temps
Comme le “poids” des résultats d’un joueur diminue logiquement avec le temps dans le classement mondial, la moyenne de Victor Perez ne sera par conséquent amputée que de 0,101 points, qui ne représentent actuellement que 0,002 (0,101/46) dans sa moyenne totale (1,659).
Si vous nous suivez toujours, vous aurez compris que si le Français ne marque pas de points lors des deux prochaines apparitions à Palm Harbor et à Austin sa moyenne sera calculée d’après le même total de points de 76,2208 et avec un diviseur de 47.
Mais pour être tout à fait exact, il faut aussi pondérer ses autres précédents résultats qui vont perdre de leur “poids” dans le calcul et après une moulinette dans un tableur, on obtient 1,6098 !
Objectif 11,5 points
Pour atteindre une moyenne de 1,85 où se situe la limite du top 50 actuel, Perez doit donc inscrire à minima 11,5 points en 15 jours. Cela ferait en effet grimper sa moyenne de 0,2446 points, ce qui serait probablement suffisant pour le hisser dans le top 50.
Finalement, les calculs sont assez faciles. Pas vrai ?
En tout cas, beaucoup plus que ce qui suit et qui se base sur des estimations concernant la valeur du champ que Perez va affronter, d’abord cette semaine en Floride puis ensuite en Match Play au Texas.
Mathématique fiction
Avec une valeur de 219,5511, le champ du Valpar Championship va offrir 37,7611 points au vainqueur. Le deuxième du tournoi se verra récompenser par environ 22 points, et le troisième empochera aux alentours de 14 points.
On peut évaluer qu’une cinquième place de Perez rapporterait moins de 10 points.
Prenons l’exemple de ce dernier cas. Il faut ensuite diviser par 46 ces 10 points pour, donc, ajouter ce maximum de 0,21 point à sa moyenne de 1,6560 dimanche soir prochain. Cela lui permettrait d’atteindre 1,86 points.
Exit trois joueurs du LIV ?
Perez serait alors dans le top 50, peut-être simplement devancé par deux joueurs du LIV Golf (Mito Pereira et Talor Gooch) mais devant Harold Varner III. Trois “bannis” du PGA Tour qui vont continuer leur inexorable chute au classement les deux prochaines semaines puisque ils ne participent pas à des épreuves homologuées par le OWGR (Official World Golf Ranking).
En cas de résultat moins probant du Français sur le parcours de Copperhead, son gain sera minime.
Un quart de finale à Austin
Une 20e place n’augmenterait sa moyenne que de 5 centièmes de point. Et il serait dans l’obligation de signer un gros résultat au WGC-Match Play la semaine suivante où le champ plus relevé pourrait lui permettre de marquer les précieux points.
A Austin en 2021, atteindre les demi-finales lui avait rapporté 22 points. On peut imaginer qu’une accession en quart représentera cette année un gain de 14 points et lui ouvrira les portes du Masters.
En revanche, une élimination au stade des huitièmes de finale pourrait être fatale au tricolore, sauf en cas de belle performance cette semaine en Floride.
Il va sans dire que cela dépendra aussi des résultats des “concurrents” potentiels de Perez dans cette course effrénée à une place dans le top 50 le lundi 27 mars.
On croise les doigts !
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