Dans un peu plus d’une semaine, Victor Perez va prendre part à son 13e Majeur personnel. C’est justement au PGA Championship que le Tarbais a souvent brillé. 22e à Harding Park en 2020, il avait fini 12e l’an passé à Oak Hill, prouvant qu’il pouvait rivaliser avec les meilleurs golfeurs de la planète. Une bonne occasion de lancer enfin une saison 2024 pour l’instant mitigée mais qu’il juge néanmoins positive. Méthode Coué ?
Propos recueillis par Lionel VELLA
C’est aux Bahamas, où il réside désormais, que nous avons joint en début de semaine dernière Victor Perez.
Au repos après un cut manqué au Zurich Classic of New Orleans, le Français affûte ses clubs avant de prendre le départ cette semaine en Caroline du Sud du Myrtle Beach Classic, un tournoi alternate à 4 millions de dollars de dotation placé en face du Wells Fargo Championship, le 6e Signature Event de la saison du PGA Tour.
Une belle mise en bouche avant de se mesurer à la crème du golf mondial pour le 106e PGA Championship de l’histoire prévu à Louisville (Kentucky), au Valhalla Golf Club (16-19 mai), un endroit mythique qu’il va découvrir pour la toute première fois.
GOLF PLANETE : Il y a un an, à Rochester, vous aviez enregistré votre meilleur résultat dans un Majeur. Quels souvenirs en gardez-vous encore aujourd’hui ?
Victor PEREZ : Ce fut une super semaine. C’est effectivement mon meilleur résultat en Majeur (Ndlr, 12e, à neuf coups du vainqueur, Brooks Koepka). Un résultat obtenu sur un parcours très solide. J’avais été dans l’ensemble très content de ma performance. Cela avait prouvé que je pouvais, moi aussi, performer sur ces gros tournois. Et ça donne forcément beaucoup de confiance, notamment quand on aborde une épreuve du Grand Chelem…
G.P : Déjà en août 2020, en plein Covid, vous aviez affiché un jeu très solide durant l’USPGA à Harding Park, du côté de San Francisco. Ce Majeur semble vous réussir ou est-ce juste le hasard ?
V.P. : Je pense que c’est un peu du hasard… Je trouve que, récemment, les parcours de l’USPGA et de l’U.S. Open se ressemblent de plus en plus. Les parcours du PGA Championship peuvent devenir un peu plus durs et ceux de l’U.S. Open sont, peut-être, devenus un petit peu plus faciles, surtout par rapport à un passé plus ou moins récent où ça se gagnait aux alentours de +5. Aujourd’hui, ça se gagne entre -5 et -10, comme un peu le PGA Championship…
G.P. : Que savez-vous du parcours du Valhalla Golf Club ?
V.P. : Je ne l’ai jamais joué. Je n’ai pas forcément trop de souvenirs de ce parcours… Ce sera donc un peu la découverte. Et je pense que de temps en temps, y aller sans trop tergiverser, ce n’est pas plus mal. Ce que je sais, c’est que j’arriverai là-bas sans doute le dimanche soir puisque je joue le Myrtle Beach Classic juste avant (9-12 mai).
Je pense que dans l’ensemble, ce bilan est plutôt bon. Avec des résultats parfois mitigés, d’autres un peu meilleurs. Globalement, je pense néanmoins que le bilan est positif.
Victor Perez
G.P. : Quel bilan pouvez-vous faire de votre début de saison sur le PGA Tour ?
V.P. : Je pense que dans l’ensemble, ce bilan est plutôt bon. Avec des résultats parfois mitigés, d’autres un peu meilleurs. Globalement, je pense néanmoins que le bilan est positif (Ndlr, en dix départs, le Tarbais a franchi six fois le cut et a terminé une fois dans le top 10, prenant la 3e place du Puerto Rico Open le 10 mars dernier). On sait à quel point dans le golf tout peut changer très vite en termes de résultats. Une très grosse performance rend tout d’un coup une saison très bonne… Nous ne sommes qu’au tout début du mois de mai, il n’y a pas forcément besoin de s’affoler… Les bonnes choses vont arriver, comme je l’ai déjà prouvé par le passé. Et c’est ce qui rendra cette saison très bonne.
G.P. : Est-ce que l’on peut dire que cette blessure au dos contractée juste avant le lancement de la saison a contrarié sensiblement votre adaptation sur le PGA Tour ?
V.P. : C’est sûr que ça n’a pas aidé… Mon début de saison a démarré un peu plus tard que pour les autres joueurs. Mais de là à dire que c’est ça qui a fait que j’ai moins bien performé… Sans doute… Cependant, ce serait aussi un peu trop facile de ma part de pointer du doigt ce coup de malchance. D’autres joueurs ont eu aussi des blessures et cela ne les a pas empêchés de signer de bons résultats. Le bilan est ce qu’il est, je suis en bonne santé, je n’ai plus eu depuis de pépins physiques. A moi de continuer sur cette voie tout en essayant de performer le plus souvent possible.
G.P. : Le 6 décembre dernier, vous étiez 69e au classement mondial. Est-ce un échec pour vous ne pas avoir pu disputer le Masters ?
V.P. : Oui car cela aurait été forcément top de participer au tournoi et d’essayer de faire une performance sur ce premier Majeur. Après, c’est comme ça. Hélas, on ne choisit pas tout le temps sa période où l’on veut performer…
Je jouerai le RBC Canadian Open avant d’aller à l’US Open. Ce seront mes deux prochains rendez-vous. On verra aussi si en cas de bons résultats je peux entrer dans un Signature Event.
Victor Perez
G.P. : Après l’USPGA, à quoi va ressembler votre calendrier ?
V.P. : Je jouerai le RBC Canadian Open avant d’aller à l’U.S. Open. Ce seront mes deux prochains rendez-vous. On verra aussi si en cas de bons résultats je peux entrer dans un Signature Event (au Memorial Tournament notamment, prévu du 6 au 9 juin). Ce sont des rendez-vous qui peuvent grandement changer votre saison. Tout ça pour dire que ce n’est pas toujours évident de tout planifier, surtout avec la catégorie dans laquelle je me trouve (Ndlr, 94e au classement mondial du 28 avril, il pointait alors à la 106e place de la FedEx Cup).
G.P. : L’U.S. Open à Pinehurst (13-16 juin), ce sera là aussi une découverte ?
V.P. : Exactement pareil qu’avec le Valhalla. Je vais découvrir tout ça…
G.P. : Matthieu Pavon a déjà effectué quelques incursions sur le DP World Tour. Vous verra-t-on prochainement sur le Tour européen avant la fin de la saison régulière du PGA Tour cet été ?
V.P. : J’irai au Scottish Open (11-14 juillet) puis au British Open (18-21 juillet). Ensuite, je verrai comment se passe la saison, notamment avec les play-offs (de la FedEx Cup) qui peuvent se jouer en même temps que certaines dates en Europe. Mon calendrier sera donc établi un peu au dernier moment, comme c’est le cas depuis janvier finalement…
Mon souhait est de venir jouer à Wentworth, en Irlande, de jouer l’Open de France, d’être en Espagne…
Victor Perez
G.P. : Combien de tournois allez-vous disputer ensuite sur le Tour européen à partir du mois de septembre ?
V.P. : Je ne sais pas même si j’ai envie d’en jouer un maximum. Après, ce n’est jamais évident… Si on se qualifie pour les play-offs de la FedEx Cup, si on finit dans le top 50, ou dans le top 70… Il y a plein de petits facteurs qui font que le calendrier peut changer à tout moment. Cela peut se jouer à une performance, à la fin ou au début de cette période. C’est quand même très compliqué de tout planifier cette année !
G.P. : Rassurez-nous, vous serez à l’Open de France au mois d’octobre ?
V.P. : Oui… J’espère… Je pense que oui… Mon souhait est de venir jouer à Wentworth, en Irlande, de jouer l’Open de France, d’être en Espagne… Tout ça sera mis dans la balance à la fin de la saison du PGA Tour au mois d’août.
On était partis tous les deux pour avoir à peu près le même programme. A l’arrivée, Matthieu (Pavon), je ne l’ai pas vu depuis Palm Beach
Victor Perez
G.P. : Quel est votre avis sur l’extraordinaire début de saison de Matthieu Pavon sur le PGA Tour ?
V.P. : Il est dans la continuité de sa fin de saison 2023. Il a réalisé de grosses performances qui l’installent dans une position idéale. Il peut vraiment faire son calendrier comme il le souhaite. Et je pense que c’est tout à son honneur d’avoir conservé son rythme de la fin d’année 2023…
G.P. : Vous arrive-t-il de vous côtoyez tous les deux en dehors des semaines de tournoi ?
V.P. : Pas vraiment. Au final, il a un calendrier qui a beaucoup changé par rapport à son début d’année. On était partis tous les deux pour avoir à peu près le même programme. A l’arrivée, Matthieu, je ne l’ai pas vu depuis Palm Beach, au mois de mars. En plus, il habite en Floride, moi je suis aux Bahamas… On n’a donc pas trop l’occasion de se voir. Même si je le verrai à l’US PGA très bientôt.
G.P. : Dernière question. Etes-vous favorable au retour de plusieurs joueurs européens partis sur le LIV Golf, tels Jon Rahm et Tyrrell Hatton, pour la prochaine Ryder Cup à Bethpage en 2025 ?
V.P. : Ce n’est pas évident… J’espère que les choses vont bouger. Dans quel sens ? C’est difficile à dire. Je ne sais pas quels genres de décisions vont prendre les différentes parties, que ce soit le LIV, le PGA Tour, le DP World Tour, l’OWGR, pour l’avenir du golf.
Photo : Chris Graythen / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP