Depuis une douzaine de jours, Victor Perez est en Floride après avoir quitté l’Écosse où il a passé cette période de confinement sanitaire liée au coronavirus.
Golf Planète a réussi à le joindre, juste avant qu’il ne rejoigne le circuit américain et se lance jeudi dans ce premier tournoi PGA de reprise, le Charles Schwab Challenge à Colonial GC au Texas. Il jouera avec Ryan Moore et Vaughn Taylor et partira jeudi du 10 à 15h40 et vendredi du 1 à 20h50.
Victor, 27 ans, meilleur joueur tricolore, dans le top 40 mondial, nous confie les leçons qu’il tire de cette période inédite, ses objectifs sportifs pour le reste de l’année et enfin, sa façon de fonctionner, entre intuition personnelle et conseils de spécialistes.
La vie est belle : il faut la vivre à 100%
Quelles sont les leçons que vous avez retenues de cette période de confinement sur le plan personnel, sur le plan sportif et sur le plan de réflexion sur la vie en général ?
Sur le plan personnel, je suis vraiment satisfait de mon approche et d’avoir su accepter la situation sans trop me frustrer et avoir reconnu que j’ai beaucoup de chance d’être dans la situation dans laquelle je suis.
On peut avoir tendance à toujours en vouloir plus, surtout dans le sport, à mieux performer par exemple et ça m’a permis de me rendre compte que la vie est belle et qu’il faut la vivre à 100% car elle peut aussi être très éphémère. Le coronavirus n’a pour l’instant touché toujours personne dans mon entourage ou mes amis et j’en suis très reconnaissant. Je ne peux imaginer la douleur et le chagrin que certains décès ont pu avoir sur les familles concernées.
Sur le plan sportif ça m’a permis de revoir ce que j’ai réussi à faire depuis mon passage professionnel, de confirmer certains domaines et de continuer à en perfectionner d’autres, ça a vraiment permis de poser les choses et de faire un plan pour la suite à tête reposée.
Prendre du plaisir et être patient
Vous êtes en Floride où vous préparez votre prochain retour sur le circuit pro PGA. : quels sont vos objectifs pour le reste de l’année 2020 ?
Je pense que les objectifs vont être simples, ils vont être de prendre du plaisir, surtout au début et une fois de plus, de reconnaître le fait que nous sommes très privilégiés de pouvoir jouer au golf. Après, il va falloir être patient et voir comment les choses évoluent. Il y a certes beaucoup de tournois sur le calendrier mais on se sait toujours pas comment résoudre le problème du coronavirus donc je pense qu’il faut garder l’esprit ouvert et prendre les jours les uns après les autres.
Un équilibre à trouver entre intuition personnelle et conseils d’experts extérieurs
Vous êtes le meilleur joueur français aujourd’hui : quels sont les voeux que vous formulez pour que plusieurs Victor Perez participent demain aux meilleurs circuits mondiaux ?
À mon avis, ce qui est le plus profitable pour moi a été le fait que j’ai toujours été dans la recherche de ce qui fonctionne pour moi et non pas ce qui semble être la bonne solution. Je pense que ce qui est le plus dur est d’avoir le courage de suivre son intuition dans certains domaines où l’on peut avoir envie d’écouter des spécialistes. Le juste milieu est parfois très difficile à trouver : cet équilibre entre l’avis des experts qui nous guident dans la bonne direction tout en gardant le contrôle sur la décision finale. C’est facile d’écouter aveuglément des conseils et se trouver parfois ainsi complètement dépendant de la personne. Pourtant on sait qu’au golf, sur le parcours, on est tout seul avec notre caddie : au-dessus de la balle, seules restent nos pensées. Il faut être concentré sur ce qu’on fait.
Et la position opposés est de ne jamais demander de conseils et d’essayer de trouver les solutions tout seul : le niveau requis maintenant est tellement élevé que la tâche est pratiquement impossible.
Une fois de plus, mes derniers résultats me donnent raison pour le moment mais il reste encore beaucoup de tournois à jouer, d’années sur le Tour à passer.
Seul le temps dira si j’ai raison ou pas dans le long terme !