Auteur d’un superbe 67 (-4) bouclé par trois birdies sur ses trois derniers trous, Victor Perez pointe au 13e rang à -5 (137). A six longueurs du podium olympique. Il lui reste deux tours pour combler ce retard. Tout reste donc possible !
L.V., au Golf National
Victor Perez ne craint visiblement pas « l’Amen Corner » de l’Albatros, à savoir l’enchaînement 15, 16, 17 et 18. Des trous redoutables où de nombreux golfeurs, que ce soit à l’Open de France, en Ryder Cup ou cette semaine aux Jeux olympiques ont eu l’occasion d’affronter. Avec des fortunes diverses…
Le Français, lui, s’en est plutôt bien tiré puisque c’est là qu’il a clairement construit ses deux cartes finales. Trois birdies au 15, 17 et 18 jeudi pour un bon 70 (-1). Trois birdies d’affilée du 16 au 18 ce vendredi pour un sublime 67 (-4). C’est tout simplement sa meilleure carte ici sur l’Albatros, à égalité avec son 67 posté au premier tour de l’Open de France 2019 où il avait pris la 16e place.
C’est un parcours qu’il faut respecter, il ne faut surtout pas s’emballer et se dire : « Ça y est, j’ai compris le 15-18 du National. »
Victor Perez
« C’est un parcours qu’il faut respecter, il ne faut surtout pas s’emballer et se dire : « Ça y est, j’ai compris le 15-18 du National. », prévient le Tarbais. C’est toujours bien de finir comme ça. Pourtant, je n’ai pas si bien démarré (+1 après 8 trous)… Et puis il y a ce birdie au 9 tiré par les cheveux, un bon birdie au 10, je rate le putt pour birdie au 11… Il y a un mauvais drive au 12 mais j’arrive à faire chip-putt depuis le rough, au 13, je me remets dans le rough, au 14 pareil… Bref, ça reste poussif. Avant ces trois bonnes occasions sur la fin. »
Poussé comme la veille par un public acquis à sa cause, Victor Perez a su profiter de cette ambiance très olympique, à mi-chemin entre celle rencontrée lors de la Ryder Cup 2018 et celle bien plus feutrée de l’Open de France.
Ces gens qui nous ont poussés, pendant cinq heures, pied au plancher, en ne lâchant jamais. Au final, ce n’est pas si compliqué car on apprécie leur regard, et leurs encouragements…
Victor Perez
« Cette ambiance, elle était démente aujourd’hui, confirme-t-il. Il y avait beaucoup de monde pour suivre Matthieu (Pavon). C’est super agréable de voir ça. J’étais au 15 quand il a fini et les gens sont venus se regrouper ensuite sur ma partie. C’était top. Ces gens qui nous ont poussés, pendant cinq heures, pied au plancher, en ne lâchant jamais. Au final, ce n’est pas si compliqué car on apprécie leur regard, et leurs encouragements… »
Dans le top 15 à -5 après 36 trous, le Français est à six longueurs du trio de tête composé de l’Américain Xander Schauffele, du Japonais Hideki Matsuyama et du Britannique Tommy Fleetwood. C’est à la fois peu et beaucoup, surtout quand on évolue sur un parcours aussi exigeant que celui du Golf National… Alors d’accord, il n’est pas encore question d’une éventuelle médaille tant le travail est encore loin d’être achevé. Mais malgré tout, c’est quelque part, là, à l’horizon, et il est impossible de ne pas y songer. Un peu…
Du sommeil en plus, un peu de récup et Léon Marchand à la TV
« Pour l’avoir joué assez de fois, ce n’est pas un parcours que l’on peut agresser, prévient Victor Perez. On ne peut pas arriver à le jouer dès le 1 pied au plancher. Surtout s’ils commencent à vouloir « planquer » les drapeaux durant le week-end. Il va falloir attendre les opportunités, limiter les erreurs, et rentrer les putts quand il faut… »
En attendant, il va désormais profiter d’un futur tee time en fin de matinée pour s’offrir quelques heures de sommeil en plus, bien récupérer aussi tout en regardant, sans excès bien sûr, les autres Français en lice ce vendredi soir, que ce soit en natation (avec Léon Marchand) ou au judo (avec Teddy Riner). Chaque chose en son temps !
Photo : Emmanuel DUNAND / AFP