De jeudi à dimanche se disputera le 120e US Open sur le redouté parcours de Winged Foot, à Mamaroneck, dans l’état de New York. Un retour forcément douloureux pour Phil Mickelson qui avait perdu le tournoi de façon rocambolesque en 2006 sur le 72e trou, tout comme Colin Montgomerie.
Je suis tellement idiot…
Cette sentence, c’est Phil Mickelson lui même qui l’a prononcée il y a 14 ans, après son incroyable loupé sur le dernier trou de l’US Open 2006. Cette année-là aurait dû être la bonne pour « Lefty », qui a terminé six fois deuxième de son Open sans jamais l’avoir emporté. C’est Winged Foot qui lui laisse des regrets éternels, bien plus que ses autres deuxièmes places, la première en 1999 à Pinehurst ou la dernière en date en 2013 à Merion.
Winged Foot 2006, c’est aussi un cauchemar qui doit encore réveiller Colin Montgomerie, l’un des meilleurs joueurs européens de l’histoire et sans doute LE meilleur joueur de l’histoire à ne jamais avoir remporté de tournoi du Grand Chelem. A Winged Foot en 2006, c’est Geoff Ogilvy qui l’a emporté, avec un total de +5 qui dit tout ou presque de la difficulté extrême du parcours. Injuste ou pas, le fait est que tout le monde ou presque a oublié la victoire du gentil Australien qui a d’ailleurs disparu des radars des leaderboards quelques années après.
L’histoire a retenu que les meilleurs joueurs du monde se sont battus pendant quatre jours contre un tracé étroit, aux nombreux doglegs, aux greens tambours et au rough impitoyable. Les birdies furent rares, les double bogeys légion.
A la fin, c’est le parcours qui a gagné
Le fer 7 de Monty, le drive de Lefty
A la fin, Colin Montgomerie aurait pu gagner son Grand Chelem si après son birdie miraculeux sur l’avant-dernier trou (putt en dévers de 17 mètres), il n’avait pas craqué sur son ultime coup de fer 7 après un drive parfait sur le 72e trou. Le grand Ecossais, pourtant immense joueur de fers, commit un double bogey fatal, alors qu’un par lui aurait suffi.
A la fin, Phil Mickelson aurait dû gagner puisqu’il savait qu’un bogey sur ce 72e et dernier trou lui offrirait le trophée argenté. Peut-être trop exalté par le public qui n’avait d’yeux que pour lui, ou tout simplement par son style de jeu flamboyant mais pas toujours stratégique, le gaucher américain expédia son drive des kilomètres à gauche. Il tenta ensuite un coup de fer improbable qui heurta un arbre 20 mètres plus loin,et dû rentrer trois bons mètres pour sauver un double bogey devenu inutile.
Le résumé de cet incroyable final est ici, avec aussi les ultimes bogeys de Jim Furyk et Padraig Harrington qui les privèrent d’un play-off
Winged Foot 2020 sera-t-il un nouveau jeu de massacre ? On peut penser que l’USGA a fait ce qu’il faut pour que la victoire se joue autour du par, si l’on en croit les vues aériennes du parcours. Rien qu’à la couleur de l’herbe de ce parcours ouest, on devine combien le rough sera pénalisant… Et puis les 18 trous sont annoncés avec un total de 6180m…
Koepka fait l’impasse, Woodland pas favori
Même en l’absence de Brooks Koepka blessé, le tenant du titre Gary Woodland, impérial à Pebble Beach l’an dernier, aura du mal à conserver sa couronne. La jeune garde sera-t-elle en mesure d’emboiter le pas à Collin Morikawa vainqueur du PGA Championship à 22 ans !? L’état de forme de Dustin Johnson fait de lui le grand favori mais nous n’oserons tenter que deux petits pronostics : le vainqueur ne gagnera pas à -30 comme DJ au Northern Trust et il devra toucher beaucoup de fairways…