Le vainqueur de l’US Open 2023 est l’un des dix-neuf rookies* présents cette semaine à Augusta. L’actuel numéro 4 mondial, lauréat de l’AT&T Pebble Beach Pro-Am début février et deux fois deuxième à Bay Hill puis au Players Championship, est en mesure de rejoindre dans l’histoire Fuzzy Zoeller, dernier joueur à avoir remporté le Masters à sa première tentative. C’était en 1979.
L.V., à Augusta
Cela peut paraître comme une anomalie mais le dernier vainqueur de l’US Open à Los Angeles en juin 2023, membre de l’équipe américaine de Ryder Cup quelques mois plus tard à Rome, découvre pour la première fois l’Augusta National. Il n’est que le troisième golfeur dans toute l’histoire du golf moderne à connaître un tel « destin ».
Avant lui, seuls Jack Fleck et Orville Moody, respectivement lauréats de l’US Open 1955 (à Olympic) et 1969 (à Houston), avaient eux aussi découvert l’année suivante le Masters dans la peau d’un vainqueur de Majeur. A Augusta, ces deux-là avaient terminé 43e (en 1956) et 18e (en 1970). Wyndham Clark peut, lui, espérer truster une place un peu plus lumineuse que ses deux prédécesseurs.
Et on ne parle pas ici d’un solide top 10. Non, le natif de Denver (Colorado) fait partie des favoris à la victoire ce dimanche en Géorgie. Malgré une cote chez les bookmakers oscillant entre 25 et 30 contre 1.
Personne ne pensait que je pourrais gagner l’US Open pour la première fois. Les records ou les malédictions, quels qu’ils soient, sont faits pour être battus.
Wyndham Clark
« Personne ne pensait que je pourrais gagner l’US Open pour la première fois, a-t-il lâché ce mardi en conférence de presse. Les records ou les malédictions, quels qu’ils soient, sont faits pour être battus. Si ce n’est pas moi cette semaine, ça pourrait peut-être être Ludvig (Åberg). Qui sait ? Les gars aujourd’hui sont devenus si bons, ils peuvent mettre la balle là où ils veulent la mettre… »
« Gagner cette semaine, ce serait un accomplissement incroyable, poursuit-il. Alors oui, j’ai mes chances. J’aime bien ce parcours (de l’Augusta National). Je me sens bien sur beaucoup de coups de départ et d’approches… Il faut être créatif à de très nombreuses reprises ici. »
Deux fois 36 trous en visite privée avec son père et son frère…
Une fois que l’on a dit ça, peut-on raisonnablement le placer au même niveau qu’un Scottie Scheffler, n°1 mondial et incontesté favori, ou d’un Rory McIlroy, qui va prendre le départ de son 16e Masters ? Dompter ce par 72, long cette semaine de 6 908 mètres exactement (7 555 yards), n’est pas à la portée de tout le monde. Même pour un vainqueur d’un US Open…
Wyndham Clark a toutefois des arguments à faire valoir. Il est venu déjà à deux reprises à Augusta, jouant à chaque fois 36 trous en compagnie de son père et de son frère. Sans compter ses multiples reconnaissances effectuées depuis le début de la semaine…
« J’ai fait en amont du tournoi quelques visites, c’est vrai, et je voulais essayer de me débarrasser de la crainte que procure l’Augusta National, conclut-il. Je sais qu’il y aura de la nervosité au 1 jeudi mais j’espère que je serai assez détendu dès le 2 pour faire ce que j’ai à faire. »
* Ludvig Åberg, Akshay Bhatia, Wyndham Clark, Eric Cole, Santiago de la Fuente (a), Nick Dunlap, Austin Eckroat, Ryo Hisatsune, Lee Hodges, Nicolai Hojgaard, Stephen Jaeger, Jake Knapp, Christo Lamprecht (a), Denny McCarthy, Grayson Murray, Matthieu Pavon, Adam Schenk, Neal Shipley (a), Jasper Stubbs (a).
(a) amateur
Photo : Joe Toth / Masters Tournament