Après le constat qui constituait la première partie du dossier, puis la recherche de solutions pour améliorer la pratique, voici maintenant le dernier volet pour montrer que les mentalités évoluent. Les golfs dans leur ensemble commencent à tirer les leçons de la nécessaire adaptation.
En France, mais aussi à l’étranger, jusqu’aux Etats-Unis, des golfs changent leur comportement et leurs habitudes ancrées depuis des décennies. C’est à ces parcours « pilote », ces premiers de cordée, qu’il convient aujourd’hui de rendre hommage : leur attitude volontariste nous permet de rester optimistes pour un avenir radieux du golf.
Un dossier préparé par Denis Machenaud
LES BONNES PRATIQUES ET LES LEÇONS A TIRER
Outre de nouvelles réglementations plus contraignantes sur l’environnement qui concernent aussi le golf, la crise est passée par là, de nombreux golfs souffrent, d’autres -ceux créés dans les années 90– doivent faire face à des travaux de rénovation… L’opportunité est «historique» de profiter de cette conjoncture pour une remise en cause fondamentale qui, à terme –et les clubs doivent le comprendre– profitera à tous. Moins d’agressions envers la Nature, c’est aussi moins de traitements et donc une gestion plus équilibrée et plus économe. Le bon sens, en somme !
Exemples et pistes de progrès. En France, en Europe et dans le monde…
Pour les adeptes de golfs concernés par l’impact écologique, une étude réalisée en 2018 a donné lieu à une liste de golfs «verts» en France. A cette liste, on peut en ajouter une seconde, d’autres «bons élèves» ayant adhéré au programme « Golf et Biodiversité » de la FFG fin 2018 et signé avec le Museum National d’Histoire Naturelle. Ce qui ne signifie pas que les clubs n’ayant pas adhéré soient de mauvais élèves, ils sont simplement en attente de voir où cela mène, quels travaux administratifs et d’organisation cela entraîne et bien sûr, le tout avec quel coût financier.
38 golfs sont aujourd’hui extrêmement sensibilisés. Quels sont-ils ?
Parcours en pointe en la matière : liste n°1
Le Dinard Golf, Saint-Briac-sur-Mer (Ille-et-Vilaine) : Installé dans un «espace naturel sensible», face à la mer, ce magnifique golf a mis en place un grand nombre de mesures pour préserver les espèces végétales et animales rares qui vivent sur son parcours. Pour préserver les nappes phréatiques, il utilise les eaux usées pour l’arrosage.
Le golf de Téoula, Plaisance-du-Touch (Haute-Garonne) : Situé aux portes de Toulouse, il est le premier à avoir obtenu la certification Ecocert. En réduisant sa consommation de pesticides de 80%, le directeur régional du golf a su préserver ce site privilégié dont certains trous offrent une vue imprenable sur les Pyrénées.
Le golf Blue Green de Sainte-Maxime, Sainte-Maxime (Var) : Ce golf a la chance de posséder un site extraordinaire : 65 hectares de parcours surplombant la baie de Saint-Tropez. Les golfeurs disputent leurs parties dans un lieu protégé, entre forêts de chênes-lièges et garrigue.
Le golf de Lésigny-Réveillon, Lésigny (Seine-et-Marne) : Ce golf a mis en place de très nombreuses mesures écologiques notamment en terme de consommation d’eau : contrairement à la plupart des autres golfs, il ne consomme que 35 000 m3 d’eau par an. La tonte est effectuée par une race de moutons en voie d’extinction, et les engrais utilisés sont 100% biologiques.
Le golf de Mérignies, Mérignies (Nord) : Signataire de la charte du Sport Responsable, ce golf récupère les eaux de pluie pour arroser son parcours. Le maximum est fait pour laisser le parcours à l’état naturel, sans pesticides, herbicides, ni engrais, ce qui favorise le retour de nombreuses espèces d’oiseaux.
Le golf du domaine de Manville, Les Baux-de-Provence (Boûches-du-Rhône) : Certifié golf éco-durable par Ecocert, ce golf splendide se situe au cœur de la Provence. Entouré d’oliviers, il offre un parcours au cœur de la région des Baux-de-Provence.
Le golf pastoral de la Charentonne, Bernay (Eure) : Entretenu sans produit chimique, tondu par des poneys landais, ce parcours de 9 trous se situe en plein cœur d’un site classé Natura 2000 (réseau européen de sites naturels protégés pour y maintenir la biodiversité naturelle).
Le golf Hôtel de Mont Griffon, Luzarches (Val d’Oise) : Sur les hauteurs de la ville de Luzarches, ce golf certifié éco-durable (Ecocert) offre un large choix pour tous les types de golfeurs : il possède 4 parcours et un practice. Le tout dans un environnement naturel magnifique.
Le Jiva Hill Golf Club, Crozet (Ain) : Concept novateur en France, ce golf a choisi d’installer des départs et des greens en synthétique. La qualité de jeu reste, semble t-il, la même, sans engrais et sans eau ! (photos ci-contre)
L’Écogolf Ariège-Pyrénées, La Bastide-de-Sérou (Ariège) : Propriété du département, ce golf est arrosé avec les eaux de pluies récupérées et utilise le moins de pesticides et d’engrais possible. Il propose également une promenade découverte afin de découvrir la richesse naturelle du site. (lire l’interview d’Henry Nayrou plus loin)
A cette étude réalisée par le site «Fournisseur Energie» en 2018, il convient d’ajouter d’autres réalisations récentes comme le Grand Saint-Emilionnais Golf Club en Gironde, dont l’extrême mérite est d’avoir su concilier la beauté du lieu et son environnement ou le prestigieux golf de Chantilly en région parisienne.
On remarque que différents types de parcours figurent sur cette liste, du golf centenaire de Dinard en Bretagne au golf pastoral de La Charentonne, l’éventail est large, ce qui montre que, chacun à sa place, peut contribuer à réduire l’impact sur l’environnement.
La liste n’est bien sûr pas exhaustive. Le golf de Wimereux, par exemple, l’un des plus anciens, a découvert des orchidées sauvages protégées en aménageant le rough et donne à son parcours une image encore plus naturelle, en plus de celle d’être un des rares links de l’hexagone.
On pense souvent que les golfs de grand standing ont potentiellement un impact environnemental plus important mais n’oublions pas qu’ils ont aussi la capacité de mettre en œuvre des démarches d’amélioration ambitieuses, notamment en modernisant leurs équipements et en faisant appel à de la créativité pour résoudre l’équation qu’on pensait insoluble dans les années 90, un parcours de grande qualité technique mais aussi en symbiose avec la nature .
Henri Nayrou, fondateur de l’Ecogolf Ariège-Pyrénées
« Fini le temps où on nous traitait de golf rustique ou naturel, pour ne pas dire golf de sauvages »
Cet homme qui compte dans la région Occitanie puisqu’il est le Président du Conseil Départemental de l’Ariège après avoir été longtemps député, fut, jusqu’à 2015, le président du golf situé à La Bastide de Sérou dans ce même département. Le fondateur même, un visionnaire à l’époque qui s’est mis en tête un jour de 1984 de transformer un endroit perdu de rocailles, zone à moutons et à sauvagines, pour en faire un golf avec l’idée de respecter la nature au maximum et avec un entretien minimum.
Il choisit l’architecte français Michel Gayon et, rapidement, un 9 trous voit le jour, sans projet d’extension. Dans un environnement d’une grande beauté, situé à 600 m d’altitude, Henri Nayrou connut à son début quelques moments difficiles, notamment en 1989, année de grande sécheresse où le parcours a failli disparaître. « Ce qui nous a donné l’idée de créer une zone de rétention d’eau et, coup de chance, un agriculteur l’avait déjà créée ; nous en avons fait une seconde et, aujourd’hui, il existe deux retenues collinaires d’une capacité totale de 40 000 m3 qui nous permettent de ne pas avoir à utiliser de l’eau autre que les eaux pluviales. »
François Viovy, l’intendant de parcours depuis 11 ans, porte au quotidien son effort, notamment sur les économies d’eaux : « on récupère la rosée matinale sur les fairways et sur les greens. 4 personnes arpentent tous les matins le parcours et récupèrent entre 1 et 3L par m². Nous travaillons sur la qualité du sol en activant naturellement la vie microbienne grâce à l’apport d’amendement organique, nous implantons des graminées adaptées au micro-climat est au jeu du golf afin de limiter le nombre de traitement sur green.
En 11 ans nous sommes passés d’une dizaine de pulvérisations à cinq traitements en 2018. Nous gérons aussi mieux les zones naturelles notamment grâce à la mise en place d’un corridor végétal. Nous avons un accord avec un agriculteur pour faucher les prairies sèches, qui récolte du foin pour ses bêtes, est qui permet de préserver la flore sauvage en l’état notamment de nombreuses orchidées sauvages ; enfin nous venons d’acquérir un robot autonome 100% électrique pour tondre les 10 hectares de fairways, qui limite l’utilisation d’énergie fossile, et qui permet au jardinier de se concentrer sur des taches plus raisonnées (arrosage ultra-localisé, désherbage manuel des greens, traitement tâche par tâche…). »
Un bilan largement positif pour un ensemble de 70 hectares doté d’un 18 trous et d’un pitch & putt de 9 trous, qui fait honneur à l’image du golf. Et Henri Nayrou de terminer : « Nous souhaitons rester dans l’esprit de l’Ariège, qui se caractérise notamment par une grande richesse de la biodiversité ; rétrospectivement, je me souviens qu’à l’époque, on nous traitait de « sauvages » voire de préparer un golf de « sauvages » ou même un golf rustique, d’un ton légèrement supérieur.
Certes, ce fut un aiguillon pour nous qui nous a amené en 2009 à proposer le label «Eco golf». Quand on voit aujourd’hui l’intérêt de ce type de golf et, tout récemment, pour la question écologique en général, on sourit ! »
André Mourgue d’Algue ( Saint Émilionnais GC)
« Comme le bon vin, le parcours se bonifie chaque année »
André Mourgue d’Algue, propriétaire de ce nouveau complexe nous explique pourquoi et comment il a initié ce parcours aux qualités immédiatement reconnues par les meilleurs spécialistes mondiaux : « J’ai toujours baigné dans le golf, depuis Saint Nom la Bretèche quand ma famille résidait à Paris et ce projet qui est maintenant une réalité me tenait particulièrement à cœur. Il a pris du temps à mûrir car avec ma famille, nous voulions que le résultat soit à la auteur de nos attentes. Le choix de l’architecte était primordial, l’Américain Tom Doak, empreint d’une très grande culture golfique et concepteur de magnifiques réalisations dans le monde entier, nous est apparu comme une évidence, car il possède les qualités pour nous essentielles : recherche de l’épure du parcours, échapper à la tendance moderne du «target golf» pour revenir aux canons d’un golf «à l’écossaise» tel que pratiqué par les anciens en Ecosse d’abord, conserver au maximum la naturalité du terrain et limiter autant que faire se peut les traitements d’entretien.
Après presque 4 ans d’exploitation, de l’avis unanime, le parcours se bonifie, à la manière du vin et de la vigne de Saint-Emilion qui nous entoure. Il a aussi le grand mérite d’être jouable par tout type de pratiquant, chacun y trouve intérêt, du jeune golfeur au golfeur accompli jusqu’au pro. Et cela n’est pas si fréquent…
Par rapport à la problématique qui fait débat aujourd’hui, nous avions décidé dès le début du projet d’être cohérents. Le lien que beaucoup ne voient pas entre l’aspect naturel et la pratique du jeu est très important. Par exemple, des greens fermes –option choisie– peuvent dérouter certains joueurs qui peuvent avoir des difficultés pour les attaquer et pourtant, en procédant ainsi, on revient à l’essence du jeu, celle pratiquée sur les links d’autrefois. J’ajoute que le côté «fun» s’accroît lorsqu’il faut manipuler la balle plutôt que seulement la frapper. C’est pourquoi, par exemple, pour les graminées, nous avons choisi l’option agrostis et fétuque pour les greens comme au temps des links, avant l’arrosage automatique, plutôt que se résigner à laisser pousser le paturin annuel.
Pour les fairways notre choix s’est porté sur un mélange à base de fétuque. Mais tout cela n’a été possible que parce que, à la conception, nous avions décidé de choisir cette option et donc d’adopter les mesures adéquates pour parvenir au résultat recherché.
Dès la mise en place du projet, et les travaux ont été effectués dans ce sens, nous souhaitions limiter au maximum la consommation d’eau. Aujourd’hui, grâce aux installations mises en place, au réseau de drainage effectué, avec une récupération optimale des eaux de pluie grâce à deux lacs dans la partie basse se remplissant en hiver, où tous les réseaux de drainage convergent, notre consommation annuelle est en moyenne inférieure à 65 000 m3 et nous avons 80 000 m3 de stockage utile. L’arrosage du parcours se fait exclusivement à base d’eau de pluie, ce qui est quasi unique en France, à ma connaissance. Ma prise de conscience a eu véritablement lieu lors d’une expérience professionnelle de trois ans en Californie très au fait des nouvelles technologies et en Arizona très «pointue» dans la gestion de l’eau. Tom Doak m’a conforté dans cette idée de rationaliser et de limiter l’usage de la ressource.
Pour les engrais, c’est la même chose : 80 unités d’azote par an au lieu des 200-250 unités d’azote annuelles préconisées et utilisées en général sur les greens en France. Le résultat c’est aussi beaucoup moins de maladies et l’utilisation a minima des traitements phyto-sanitaires.
Par ailleurs, l’éco-pastoralisme a été promu, avec 3 chèvres et deux fois par an un berger qui vient avec ses moutons pour tondre les roughs et zones naturelles des sous-bois.
Grâce à ces options, nous sommes en train de réussir notre pari : offrir aux golfeurs un beau parcours tout en respectant la nature et en tenant compte de ses aléas. Certes, les normes en vigueur, complexes et pas toujours adaptées, peuvent parfois manquer de bon sens et, en étant un peu provocateur, je dirais qu’elles peuvent faire perdre de vue l’essentiel qui est pour moi le respect des équilibres naturels. Initiés par la Fédération Française de Golf, les architectes, intendants de parcours, commissions terrain dans les Clubs, sont en train de prendre en compte ces nouveaux éléments d’information et de technologie et c’est tant mieux ! Le golf est en pleine mutation, il faut l’accompagner dans l’intérêt de tous. »
Le golf de Chantilly au nord de Paris : Tradition et modernité
Voilà un des plus beaux golfs d’Europe (2×18 trous), créé en 1909, qui a confié les rênes il y a quelques années à Rémy Dorbeau, ancien intendant de parcours, reconnu nationalement et à l’international, puisqu’il est membre de la fameuse Association américaine des greenkeepers et de l’I.T.S (International Turfgrass Society). Ses membres n’ont toujours eu qu’une seule idée en tête : jouer le meilleur parcours possible, le plus sportif, le plus authentique, le plus proche de la tradition d’antan.
Rémy Dorbeau, très investi dans tout l’aspect environnemental si important aujourd’hui, par ailleurs vice-président de l’AGREF, est intarissable sur le sujet et les actions qu’il mène dans son golf depuis 18 ans, véritablement en pointe.
« Chantilly a l’avantage d’offrir une grande diversité de paysages, d’être situé sur des zones dégagées, près de la forêt, proches d’une ville –Vineuil St Firmin– avec une multitude d’habitats qu’il importe de faire coexister. La biodiversité, c’est très important et il est faux de croire qu’en enrichissant le milieu, on protège la biodiversité. Tout doit être fait aujourd’hui pour traiter les biodéchets d’où qu’ils viennent, limiter la consommation d’eau, les apports chimiques, les produits phyto-sanitaires, adapter les graminées au sol et favoriser les graminées autochtones. »
Une leçon de sagesse qu’il faut méditer.
Mais aussi…
A l’autre extrémité de l’échelle, le golf des Aiguilles vertes à Cassy-Lanton sur le Bassin
d’Arcachon, un 9 trous sur 17 hectares, sans prétention aucune, parfaitement situé dans la forêt, avec un sol sablonneux. Hormis l’arrosage obligatoire sur les fairways et les greens, souvent de poche, seuls ces derniers sont traités, sur environ 2 000 m². Dans cet environnement de pins, les sangliers et les blaireaux tentent de s’approcher, à la recherche de racines de chiendent ou de pissenlit, causant des dégâts importants parfois.
Afin de lutter contre, Mickael Minassian, le Directeur, a installé des clôtures électriques avec effet dissuasif, l’animal recevant une petite décharge électrique. Et tout se passe bien le plus souvent, même si quelques blaireaux se débrouillent pour contourner la difficulté en grattant plus bas encore…
Comme l’ensemble de ses collègues des Clubs, Mickael sait que, très vite, les changements de comportement deviendront obligatoires, ne serait-ce que parce que les fournisseurs de produits chimiques ne pourront plus livrer les golfs, et c’est tant mieux… Lui, comme d’autres, se prépare à faire plus de préventif et moins de curatif. Avec optimisme.
Et que dire du Golf Parc Robert Hersant ?
Spécialiste de la démesure, le magnat de la presse française, passionné de botanique, avait imaginé son parcours de golf en Normandie comme un formidable jardin aux mille essences. Du temps de son vivant, Robert Hersant avait fait venir près de 15 000 arbres sur son terrain pour créer un véritable arboretum peuplé d’essences venues des quatre coins du monde : Séquoias de l’Oregon, Gingko Biloba du Japon, Tulipiers de Virginie, Sapins, Hêtres… Caprice ou réelle volonté de recréer un environnement naturel ? A chacun son avis !
Liste n°2 : La liste de la FFG dans le programme «Golf et Biodiversité»
Ils sont au nombre de 27 (seuls les golfs de Mérignies, 3×9 trous, dans le Nord et celui de Toulouse-Teoula figurent dans les deux listes)
- Caen la Mer
- Golf du Parc d’Olhain
- Merignies G.C
- Golf de l’Ailette
- Golf de Chantilly
- Golf de St Cloud
- Golf National
- Golf de Chartres Fontenay
- Golf de la Bosse
- Golf de Cheverny
- Golf de Touraine
- Blue Green d’Avrillé
- Blue Green Pleneuf Val André
- Blue Green Ploemeur océan
- Blue Green Saint Laurent
- Blue Green Rennes St Jacques
- Carhaix Golf
- Golf du Pays de Laval
- Golf de St Sebastien sur Loire
- Golf La Rochelle Sud
- Golf du Val de l’Indre
- Golf du Grand Rodez
- Golf de Toulouse-Teoula
- Golf de Vidauban
- Golf de Terre Blanche
- Golf Club des Bouleaux
Le golf d’Esery : une expérience originale et pleine d’enseignements
L’histoire de ce golf situé près de la frontière suisse et très fréquenté par les golfeurs helvétiques, est particulièrement intéressante : deux parcours se côtoient, l’un de
18 trous, haut de gamme, et l’autre de 9 trous. Une expérience a été tentée par le Club. Norbert Amblard, l’intendant du parcours, fort d’une expérience de 30 ans dans le golf, raconte ce pari un peu fou : « Depuis 11 ans, nous tentons sur le 9 trous de ne plus utiliser de produits phyto-sanitaires d’origine chimique. Sur les fairways, c’est possible mais, sur les greens, en revanche, on a dû abandonner après 4 ans, même si les coccinelles sont revenues et mangent les pucerons. Provisoirement puisque, têtus, nous recommençons l’expérimentation cette année en utilisant seulement des produits homologués qui commencent à arriver sur le marché. Il faut savoir que cela implique plus d’heures de travail, du matériel, etc. mais le jeu en vaut la chandelle. »
Le bilan actuellement est donc mitigé. Il ne faut pas se voiler la face : le « petit » parcours, entretenu sans aucun recours aux engrais chimiques, survit avec difficulté. La solution paraît donc bien de conserver une utilisation modérée de produits non toxiques, l’arrêt total signifiant à terme, dans le pire des cas, le retour du parcours à un « champ de patates ». Emmanuel Ballongue, le Directeur, reste optimiste : « nous devons aller dans le sens de l’histoire et adopter une attitude la plus éthique possible. A Esery, je crois que nous sommes sur la bonne voie ».
Soit un total de 38 parcours dits «écologiques» sur un total de 700 structures, 5%.
Un bon début même s’il reste énormément de travail de terrain à accomplir pour convaincre…
Et ailleurs dans le monde : Oui, mais…
En Espagne : Le golf “Serres de Pals” de Girona en Catalogne fait des expérimenteations depuis 20 ans, et a constaté durant une courte période estivale chaude la présence de coliformes fécaux dans le sol dix mois seulement après le début de l’irrigation. Un pré-traitement par un lagunage tertiaire (après épuration classique) semble dans ce cas possible, mais nécessite de l’espace. Des incertitudes existent quant aux devenir et impacts de microbes antibiorésistants ou de produits dits «biorécalcitrants» tels que métaux lourds et certains perturbateurs endocriniens ou médicaments présents dans les eaux usées. Les teneurs des eaux usées en certains sels et en microbes sont bien plus élevées que celles de la pluie ou de la plupart des eaux de surface et de nappe, dans certaines conditions et à long terme, une salinisation du milieu est possible. Pour ces raisons, les eaux « grises » doivent être utilisées avec prudence.
A Aloha, sur la Costa del Sol, diverses essences fleurissent à des époques différentes de l’année, avec comme conséquence, un parcours fleuri presque douze mois sur douze …
Au Royaume-Uni, des expérimentations très encourageantes
Au début du XXe siècle, le Royaume-Uni comptait environ 2 600 terrains de golf (soit 0,7 % des terres émergées du pays). On ignorait encore leur importance (positive ou négative) au regard de la biodiversité. Une des premières études (publiée en 2005) a porté -dans le Surrey- sur la diversité de la végétation (arbres, herbacées) et d’espèces assez faciles à suivre (oiseaux, carabes et bourdons) sur neuf parcours et neuf habitats adjacents (à partir desquels le parcours a été créé). Cette étude visait principalement à voir si les terrains de golf abritaient plus de biodiversité que les terres agricoles qu’ils remplacent souvent ; et d’autre part si cette biodiversité augmentait avec l’âge du terrain de golf.
Dans les 9 golfs étudiés, les oiseaux, ainsi que les carabes et bourdons présentaient une richesse spécifique plus élevée, ainsi qu’une plus grande abondance sur les golfs que dans les champs les plus proches. Dans ces 9 cas, la diversité des herbacées n’était cependant pas significativement différente, mais les golfs contenaient par hectare un nombre d’essences d’arbres plus élevé. En outre, le nombre d’espèces d’oiseaux augmentait avec la diversité des arbres pour chaque type d’habitat. L’étude a montré que dans cette région, les espèces végétales exotiques plantées étaient plus nombreuses sur les golfs anciens que les récents, ce qui -notent les auteurs- montre de la part des paysagistes et aménageurs un changement d’attitude au cours du temps à l’égard de la protection de la nature et des espèces locales.
Bien que l’âge des terrains étudiés différait (90 ans pour le plus ancien), l’âge des parcours n’a eu aucun effet sur la diversité, l’abondance ou la richesse en espèces pour aucun des 3 animaux échantillonnés, ce qui laisse penser que la gestion de ces golfs ne permettait pas l’expression des potentialités du milieu. Les auteurs ont conclu que par rapport aux terrains agricoles, les terrains de golf de tous âges peuvent améliorer la biodiversité locale d’une région en fournissant une plus grande variété d’habitats que les zones d’agriculture intensive n’en offrent.
En Écosse, le parcours conçu en 2009 par David Kidd au bord de Machrihanish Bay (dans la péninsule du Kintyre), a pour la première fois été entièrement construit dans un site classé SSSI (Site of Special Scientific Interest), mais avec des obligations de gestion plus écologiques. Les terrassements ont été réduits au minimum et certaines zones sont exclues du parcours pour protéger les orchidées rares qui y poussent. L’intendant a eu le droit, uniquement sur les greens et buttes, d’ensemencer le sable avec un mélange spécial de fétuques sélectionnées par un semencier et l’usage des pesticides et engrais a été «fortement restreint», sur les parties non plates, toute tonte est interdite, au profit d’un pâturage extensif par des moutons. Cela n’a pas empêché le parcours de figurer dans les meilleurs parcours de la planète en quelques années…
Dans les pays scandinaves, en pointe dans ce domaine, la problématique n’est pas la même : les contraintes sont moindres, en raison du climat, la végétation active se limite à six mois, ce qui modifie les données incontestablement en permettant à la nature de se regénérer plus facilement et plus rapidement.
Aux États-Unis, de façon générale, comme le confirme Rémy Dorbeau, directeur du Golf de Chantilly, vice-président de l’AGREF et membre notamment de l’Association américaine des greenkeepers , la prise de conscience existe dans certains États comme la Californie ou le Nevada impactés par la sécheresse ou la pollution. Ailleurs, la situation est plus complexe, si les exploitants et les industriels connaissent les véritables enjeux d’avenir, il reste que le golfeur américain –naturellement consumériste- n’est pas spontanément enclin à s’engager en faveur de mesures de restriction. Grâce à des incitations fiscales, des mesures de préservation de l’environnement sont mises en place mais encore trop exceptionnellement.
Même si les exceptions existent, comme au célèbre et gigantesque complexe touristique de Pinehurst en Caroline du Nord (équipé de 9 parcours, pas moins …) où des mesures draconiennes visant à réduire l’arrosage de moitié ont été promulguées … Et ça a marché ! Les roughs se sont transformés, faisant réapparaître le sol sablonneux d’origine, avec un nouvel intérêt pour une pratique différente. D’ailleurs, jusqu’à la seconde guerre mondiale, on puttait sur des greens en sable !
Des études d’évaluation sont menées ici et là. L’État du Michigan aux États-Unis estimait en 2008 que des progrès, rentables pour les golfs, peuvent être faits sur les quantités, types, coûts et modes de gestion des déchets, ainsi que sur les quantités, types et coûts des matériaux et sur la gestion des matières premières (intrants compris), ou encore sur la consommation d’énergie, l’utilisation de l’eau et l’efficacité des processus et les systèmes de traitement.
Par ailleurs, il apparaît crucial de mieux comprendre et maîtriser le devenir des intrants, avec création et test de nouveaux « modèles» spécifiquement adaptés aux golfs. L’université du Kansas, a, par exemple, permis, avant la construction d’un golf, d’en pré-évaluer les impacts, également d’évaluer les effets collatéraux de l’usage des eaux usées pour l’arrosage.
Il est également intéressant, au sein d’une même espèce améliorée de gazon :
- d’utiliser des mélanges de graines pour élargir la base génétique du pool planté, et limiter la propagation des maladies. Utiliser des mélanges d’espèces différentes pour leurs qualités respectives (couleur, résistance au piétinement, moindres besoins en eau ou engrais, etc.) ;
- d’utiliser les techniques alternatives pour la gestion des eaux de ruissellement urbain (dans les parties construites ou imperméabilisées, telles que routes, parkings, terrasses, aires de stockage, etc.), avec possibilité de stocker et réutiliser cette eau pour l’irrigation ;
- Des golfs situés en zone aride expérimentent l’irrigation par eau de mer dessalinisée, mais rejettent alors de la saumure ;
- Installer des zones-humides tampon bien dimensionnées (capables de recevoir les orages et crues, en plus des eaux de drainage), pour freiner le ruissellement du bassin versant est une bonne alternative. Trois ans d’expérience (1999-2000) ont montré aux États-Unis qu’un tel dispositif stocke, épure et infiltre efficacement une quantité significative d’eau, tout en réduisant les besoins en eau du golf (si ces zones humides sont conçues pour efficacement retenir l’eau en période sèche).
Une expérience unique
Le golf « bio », eh oui, ça existe !; Le golf de l’île Martha’s Vineyard semble être le seul golf bio des États-Unis, selon le « New York Times » qui l’a présenté alors que le président Obama allait y jouer pour la troisième fois en 2010. Il a été créé par l’intendant Carlson, qui a débuté dans le métier en mélangeant des fongicides organomercuriels (produits de synthèse mélangés au mercure) à la main, puis qui a été sensibilisé à l’environnement en travaillant avec l’architecte Michael Hurdzan dans les années 1990 et avec des écologistes pour limiter les impacts du « Widow’s Walk Golf Course » (18 trous, ouvert en 1997 à Scituate, entre Boston et Plymouth dans le Massachusetts), réputé être le premier golf à avoir cherché à limiter ses impacts environnementaux, bien qu’utilisant encore des produits de synthèse.
Plusieurs riches propriétaires de maisons de vacance souhaitaient conserver un environnement de qualité, tout en pouvant pratiquer le golf. L’opposition au projet d’un golf sur cette île a été très vive. Ce golf de luxe (frais d’inscription de 350 000 $ et cotisation annuelle de 12 000 $, hormis pour les 125 résidents de l’île qui sont membres de droit et n’ont que 725 $ de cotisation annuelle à payer), ouvert environ huit mois par an, a finalement bénéficié de la création d’un programme de lotissement (148 lots) et a été autorisé par les autorités locales à condition qu’aucun produit chimique de synthèse n’y soit utilisé contre les ravageurs ou les mauvaises herbes. Seule la lutte biologique y est autorisée. Aucun fertilisant chimique n’y est toléré et le désherbage manuel ou à l’eau bouillante et moussante épargne même quelques « mauvaises herbes » sur les fairways, peu perceptibles (trèfle qui enrichit naturellement le sol en azote ), ce qui est un grand progrès, mais qui ne doit pas cacher une consommation d’eau qui reste élevée, alors qu’il s’agit d’une ressource précieuse sur cette petite île en grande partie déboisée.
Autre initiative intéressante : l’importation de nématodes (prédateurs naturels) pour lutter contre les ravageurs du gazon avec pour conséquence l’obligation pour les joueurs de nettoyer leurs chaussures pour ne pas importer de champignons pathogènes avant de fouler à nouveau le parcours . Selon l’intendant, la main-d’œuvre est plus importante, et il a fallu embaucher un piégeur pour limiter les dégâts des mouffettes, corneilles et ratons laveurs qui creusent le gazon pour y trouver des larves, mais ces salaires supplémentaires sont remboursés par les économies faites sur les intrants chimiques.
Il n’y a pas encore outre-atlantique de définition consensuelle dans l’Industrie du golf de ce que serait un « golf bio ». Un rapport de 79 pages rédigé par un groupe de spécialistes du golf et de l’environnement a proposé des définitions, mais sans régler toutes les questions. Ce rapport a listé environ 25 golfs se prétendant bio, mais en notant que la plupart utilisaient en fait des pesticides et engrais de synthèse ou des surfactants chimiques.
Et encore ailleurs dans le monde…
En Arabie saoudite, des parcours ont été construits directement sur du sable fixé en y pulvérisant une fine couche de pétrole (on ne se refait pas …) . Ces derniers se passent totalement de pesticides et d’engrais, mais à Dhahran, d’autres golfs, engazonnés et arrosés, ont aussi été récemment construits.
En Nouvelle-Zélande, plusieurs terrains de golf ont été non pas supprimés mais déplacés dans le cadre de la planification urbaine (pour construire de nouveaux quartiers ou des centres commerciaux),
en Inde par exemple au golf d’Ootacamund dans le Nord, les greens ne sont pratiquement pas traités mais simplement protégés des prédateurs par des barrières électrifiées qu’on ouvre pour putter.
En Australie, à Coober Pedy (photo ci-contre) , un golf (9 trous) est entièrement fait de sable stabilisé au fioul et pétrole, sans un brin d’herbe ni arbre . Les joueurs se déplacent avec un petit morceau de gazon artificiel en guise de tee, et plutôt la nuit (avec des boules lumineuses), pour éviter la canicule diurne. C’est alors la pollution lumineuse qui pourrait peut-être affecter la faune locale, mais le phénomène ne semble pas y avoir été évalué !
En Afrique, par exemple au golf de Saly au Sénégal, mais dans de nombreux autres parcours, on joue avec un tee qu’on transporte tout au long du parcours, le terrain n’étant pas engazonné à l’exception du départ et des greens.
En Amérique du sud : d’autres golfs « verts » s’efforcent de laisser le maximum de foncier en terrain classé en réserve naturelle comme au golf de Cozumel au Mexique où l’architecte a déclaré près d’un tiers du parcours en zones humides, avec économie financière à la clef.
Dans le petit pays d’Uruguay, au moins deux parcours réputés sont en phase avec la Nature : le club del Logo, avec ses hérons bleus, ses écureuils et ses centaines d’oiseaux, a été le premier parcours d’Amérique du sud à respecter les normes en matière d’environnement. L’autre, situé à Carmelo, construit sur d’anciens marécages, laisse les poneys en toute liberté, à la surprise des golfeurs mais sans les déranger le moins du monde.
On le voit, les golfs ne sont pas gérés par de méchants personnages. Beaucoup s’efforcent de ne pas égratigner la nature et tentent de préserver la diversité biologique, Ils favorisent ainsi la capacité des espèces à faire face aux aléas naturels qui les menacent (sécheresse, inondations). La diversité implique un meilleur fonctionnement des écosystèmes par opposition à la simplification et l’homogénéisation actuelles des milieux (remembrement, artificialisation des sols), ainsi qu’à la perte des espèces qui en découle.
La sécurité et la santé des personnes sont davantage prises en compte, le respect de l’environnement impliquant un changement de pratiques avec notamment, la réduction d’intrants chimiques nocifs pour les personnes chargées de l’entretien, tout comme les golfeurs assidus.
Gain de temps et d’argent
Enfin, contrairement aux idées reçues, l’entretien d’un golf dans le respect de la biodiversité garantit un gain de temps et d’argent. Car il implique souvent la mise en œuvre d’une gestion extensive qui engendre moins d’interventions (nombre de fauches réduites sur les espaces à caractère naturel et fauches plus tardives dans l’année). La plupart des actions sont mieux ciblées, en fonction des milieux, des espèces, selon que l’on souhaite les privilégier en fonction de leur patrimonialité, leur rareté. Ces spécificités qui donnent à chaque golf son caractère. Par ailleurs, une baisse raisonnée de la fertilisation réduit la poussée du gazon, les besoins en eaux, la fréquence des tontes, les différentes opérations mécaniques (défeutrage). Les aérations pratiquées permettent un meilleur enracinement du gazon et limitent les traitements .
Les vrais choix pour le futur
Des pays en question : de petits pays, très peuplés, manquant déjà d’eau, voire semi-désertiques connaissent une forte pression spéculative pour la création de golfs, suscitant des conflits opposant des intérêts très divers et complexes. On cite souvent des pays en développement, mais c’est aussi le cas en Europe, à Malte par exemple. Saura t-on se montrer raisonnables ? Réponse dans une ou deux décennies …
CONCLUSION
Après ce tour d’horizon sur les relations difficiles parfois entre l’environnement et le Golf -comment en serait-il autrement- ? tant l’empreinte de l’activité humaine a nécessairement des conséquences sur la nature –il faut raison garder et faire preuve d’optimisme.
Même si on ne peut que s’interroger sur la volonté véritable de nombreux grands dirigeants internationaux, au premier rang desquels le Président Trump, golfeur invétéré mais peu acquis à la cause environnementale, c’est le moins que l’on puisse dire. Si les responsables de notre planète ne s’engagent pas rapidement et vraiment avec des décisions fortes et concrètes, même si elles sont forcément complexes à envisager et difficiles à prendre, l’humanité en ressentira très vite les effets négatifs qui pourraient être désastreux comme on le sait maintenant.
L’avenir proche nous dira si la prise de conscience a été réelle et si le Golf comme le Ski par exemple dont le principal atout, la neige, est entrain de fondre sous nos yeux ou d’autres domaines, l’Agriculture notamment, saura réagir et ne pas s’enfoncer dans un aveuglement dont on sait qu’à terme il serait fatal. Faisons confiance à tous les acteurs, en particulier en France, pour réussir cette mutation. Une première étape a été franchie, à savoir que tous les golfs construits récemment non seulement doivent respecter la réglementation actuelle dont on a compris qu’elle est de plus en plus contraignante mais aussi sont assujettis à une étude d’impact et des études de suivi après le début de l’exploitation.
De notre côté, celui du golfeur que nous sommes et souhaitons rester le plus longtemps possible, il faut aussi «balayer devant notre porte». Se soucie t-on vraiment de l’état de la planète lorsqu’on joue la «clope» au bec en prenant bien soin de jeter le mégot sur le parcours* ou lorsqu’on utilise des tees en plastique ? S’en soucie-t-on lorsqu’on exige d’avoir un parcours parfaitement jouable 12 mois sur 12 ? En golf comme ailleurs, la saisonnalité doit être prise davantage en compte… Ou bien l’émerveillement des yeux en face d’un spectacle le plus souvent superbe suffit-il à notre bonheur, le reste n’étant qu’accessoire ?
A cet égard, comme à bien d’autres, l’influence d’outre-atlantique a été longtemps déterminante. Le Golf français doit aujourd’hui s’en débarrasser et revenir aux pratiques de naguère. Sous peine, à terme, de perdre définitivement le pari un peu fou et suicidaire de jouer contre la Nature.
*La FFG organise de plus en souvent des tournois amateurs avec interdiction de fumer durant la compétition.
Dossier réalisé par Denis Machenaud
Des exemples de golfs « modèle » ont été cités dans ce dossier. Il est évident qu’il en existe d’autres sur la planète Golf. Si vous avez vu ou connu quelques expériences intéressantes dans ce domaine, n’hésitez pas à nous en faire part, avec quelques commentaires pour étayer votre propos.
Nous serons heureux de les publier. D’avance, merci !
Golf Planète