Le Honda Classic fête cette année ses 50 ans d’existence. Parmi les nombreux exploits qui ont jalonné son histoire, celui de l’Américain Mark Calcavecchia en 1987 reste l’un des plus épatants.
Vainqueur du British Open 1989 et de 12 autres titres PGA, Mark Calcavecchia a mis un certain temps pour réussir. Au point de se demander en début de carrière s’il n’avait pas fait fausse route. Passé pro en 1981, il perdait régulièrement ses droits de jeu après les avoir obtenus… Ce n’est qu’en 1987, lors du Honda Classic qu’il lance véritablement sa carrière.
En 1986, il compte déjà se retirer
L’année précédente – 1986 – est celle de toutes les interrogations. Le plus Rital des Américains s’imagine déjà en “professore” dans un quelconque club de Floride et participer à des Pro-Ams rémunérateurs pour effectuer une transition en douceur. Et pourquoi pas à Palm Beach où il a découvert le golf de haut niveau ?
C’est lors du Honda Classic 1974 (alors le Jackie Gleason Inverrary Classic) qu’il s’éprend du jeu en admirant à 13 ans les exploits de Jack Nicklaus, Lee Trevino et compagnie. Il veut faire comme eux, et à force d’entraînement il y parvient sans pour autant débuter divinement. Lors de ses premières saisons, il ne dépasse jamais la 130e place au ranking PGA.
Caddie et c’est reparti !
Prêt à tout laisser tomber, il reçoit une invitation au Honda Classic 1986. Il ne s’agit pas de jouer mais de… caddeyer son meilleur ami sur le Tour, le fantasque Ken Green. Celui-ci est dépourvu de caddie ou plutôt de cadette puisque sa soeur Shelly qui porte habituellement son sac, est blessée au poignet.
Mark accepte bon gré mal gré cette proposition qui va pourtant bouleverser sa carrière. Pendant les 2 premiers tours du tournoi, il assiste à la piètre performance de son camarade qui ne franchit pas le cut. « J’ai eu envie de lui subtiliser le club pour jouer à sa place », raconte-t-il.
L’échec de son ami lui laisse le temps de rejouer le week-end dans une compétition mineure en Caroline du Sud… qu’il gagne. Rassuré sur son état de forme, revigoré, il conduit toute la nuit pour retourner en Floride, à 11 h de route, aux qualifications du Doral Open. Ayant à peine dormi, il passe l’obstacle pour terminer ensuite 8e du tournoi !
Des places d’honneur avant son 1er titre
En l’espace d’une semaine, tout a changé : Mark calque la baraka. Après avoir terminé 14e de l’US Open, il gagne enfin son 1er tournoi PGA en septembre (le Southwest Golf Classic). Résultat : 2 ans d’exemption ! Jouant libéré, il débute la saison 1987 sur les chapeaux de roues avec plusieurs 3e places.
C’est donc avec l’esprit de revanche qu’il entame le Honda Classic en qualité de joueur. Même sous la pression, mais avec une foule acquise à sa cause, il parvient à remporter son tournoi le 4 janvier 1987 en devançant de 3 coups Bernhard Langer, déjà victime de yips. L’air de Palm Beach lui est profitable : il obtiendra par la suite deux 2e places (1990, 2001) et un autre titre en 1998.
Un succès entaché d’une polémique
Ce succès en 1987 s’accompagne cependant d’une polémique : ses fers Ping Eye 2 ne seraient pas conformes ! Calcavecchia n’en a cure, il a gagné un 2e tournoi, celui qui permet d’affirmer qu’il n’est pas devenu un champion de golf par hasard. La suite de sa carrière va le confirmer. Immédiatement.