Après 7 titres consécutifs au cours de la saison 2007, Tiger Woods fut stoppé net lors d’un 3e tour homérique perdu contre l’Australien Nick O’Hern qui n’en était pas à son premier coup d’essai transformé…
Par son format, le World Golf Championships-Dell Technologies Match Play est un tournoi à part dans le calendrier mondial. Mais il ne l’est carrément pas au niveau de son palmarès : Tiger Woods en détient le record avec 3 victoires en 2003, 2004 et 2008.
Tiger Woods ultra-favori
Au plus fort de sa domination et double tenant du titre, le Tigre débute le tournoi en 2005 avec le statut de grand favori. Après s’être débarrassé de Nick Price au 1er tour, il affronte au 2e un autre Nick, inconnu celui-là, l’Australien O’Hern, joueur régulier de l’European Tour.
Nick O’Hern est quand même 20e mondial
Fort de 5 top 2 obtenus entre 2003 et 2005, il figure à la 20e place mondiale. Toujours bien placé mais jamais gagnant, ce gaucher d’1,85 m amassera environ 6 millions d’euros de gains en carrière. A sa retraite, il sera d’ailleurs classé comme le joueur sans titre le plus riche de l’histoire du circuit européen.
Un plan à la fois simple et difficile à appliquer
Preuve que sa régularité paye, l’Australien a échafaudé un plan très simple : ne pas regarder les mises en jeu de l’Américain qui peuvent perturber sa confiance et surtout, le devancer au score le plus vite possible. Une partie du plan pas si facile à appliquer !
Pourtant, dès le premier trou, l’occasion se présente. Son caddie lui chuchote même : « Allez, c’est pour gagner le match ! ». Avec son long putter, il enquille pour un premier point. Une avance qu’il ne perdra plus pour finalement remporter son match 3&1. Premier exploit !
Place au deuxième duel
Deux ans plus tard rebelote, mais au 3e tour cette fois. En cette année 2007, Nick O’Hern est au meilleur de sa forme. Il a enfin remporté un titre important – son seul – l’Australian PGA Championship et obtenu une belle 6e place à l’US Open 2006. Il a également participé en 2005 à sa première Presidents Cup.
Si Tiger Woods est désormais prévenu, il est aussi en pleine confiance. En pleine bourre même. Le n°1 mondial se présente en Arizona nanti de 7 titres consécutifs ! Mais en ce vendredi 23 février 2007, le monstre va se transformer en simple être humain.
Tiger comble un retard de 4 coups
Dès le départ, ses mises en jeu sont erratiques tant et si bien qu’il se retrouve avec 4 coups de retard à l’aller… Porté par un public venu en nombre admirer le champion, l’Américain se réveille et entame une remontée incroyable à coups de birdies dans tous les sens.
Au 15, Woods a déjà refait son retard. Son fer 3 raté au 17 remet en jeu Nick O’Hern qui, grâce à un mental d’acier, plie mais ne rompt pas. Un drive prodigieux au 18 permet à Woods de recoller au score : les deux joueurs entament donc les prolongations.
Une erreur d’inattention fatale
Au 1er trou du play-off, Tiger Woods comment une erreur d’inattention qui lui sera fatale. Son chip place sa balle à 1,50 m du trou. Il n’a plus qu’à enquiller pour remporter le match. O’Hern se prépare à le féliciter quand l’Américain rate l’immanquable : la balle ne frôle même pas le trou !
Plus tard, il expliquera qu’il n’avait pas remarqué un pitch non relevé sur sa ligne de putt… Au trou suivant, sans doute perturbé, il manque le par contrairement à Nick O’Hern qui réussit un putt de 3,5 m. Les applaudissements peu nourris laissent place à un silence assourdissant.
Le seul à battre deux fois Tiger Woods
La stupéfaction est générale. Tiger Woods vient de perdre en match play pour la seconde fois contre un même joueur. Inimaginable !
« Ce genre d’exploit est à raconter à ses petits-enfants ! » déclarera plus tard Nick O’Hern. Aujourd’hui retraité actif, papa de deux enfants en âge d’en avoir bientôt, le Wallaby a de quoi nourrir prochainement quelques-unes de ses plus belles fables.
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Scott Halleran / Getty Images North America / Getty Images via AFP