Vous vous en doutez, même si, avouez-le, vous vous êtes déjà posé la question : que signifient les numéros inscrits sur nos balles ? Autant lever le suspense tout de suite : aujourd’hui rien, si ce n’est de les différencier. Mais avant…
N’en déplaisent aux puristes, la petite balle blanche prend des couleurs. Dans tous les sens du terme d’ailleurs car le marché est en pleine croissance et les offres « flashy » abondent. Ce qui ne change pas, c’est le chiffre inscrit au-dessus de la marque. Mais à quoi sert-il au juste ?
Différencier la balle
Le chiffre sert à différencier la balle de nos partenaires qui risquent d’avoir les mêmes gouts en la matière (Avec autant de modèles c’est fou, non ?). Aucune réglementation n’interdit le chiffrage et son nombre. On voit donc fleurir aujourd’hui des balles portant n’importe quel chiffre, ce qui n’était pas le cas auparavant et ce pour une raison simple : la superstition.
Dès les années 1920, la balle commençait à être chiffrée bien que l’offre restait encore limitée à quelques marques. Celle-ci ne dépassait jamais le chiffre 4 voire, plus rarement, le 5. Il ne fallait pas laisser entendre aux joueurs qu’ils pouvaient faire un score supérieur !
Des exceptions pour les champions et les pays
Au cours du milieu du XXe siècle, plusieurs fabricants ont adapté leur marché en fonction des superstitions locales ! C’est le cas notamment en Asie et au Japon tout particulièrement, où la majorité des habitants sont tétraphobes : ils ont une aversion pour le 4. Ainsi, dans une boîte de douze, les balles sont généralement tamponnés 1, 2, 3 et… 7 !
Cela n’a pas empêché la légende Isao Aoki, premier japonais titré à l’étranger, de jouer avec son numéro fétiche le… 5. Comme lui, d’autres champions avaient la possibilité de customiser leurs balles tel l’Américain Sam Snead qui jouait avec le 0. Cette tradition perdure chez les pros actuels : Rory McIlroy tape avec le 22 (son anniversaire de mariage), Jason Day avec le 87 (son année de naissance), Justin Rose avec le 99 (chiffre porte-bonheur), Tiger Woods avec le 1 (inutile de préciser pourquoi)…
La Dunlop 65 plus recherchée que la ProV1
Aujourd’hui, même le commun des golfeurs a la possibilité de customiser ses balles avec n’importe quel numéro allant de 00 à 99. C’est le cas aussi pour les ventes grand public, à l’exception notable du 65 qui est devenu… une marque.
Depuis 1924, le British Open était remporté uniquement par les Américains. Quand en 1934, l’Anglais Henry Cotton rompt enfin le signe indien, il devient un héros national. D’autant qu’il gagna avec la manière : au 2e tour, il établit le record de l’Open avec un magnifique 65. L’année suivante, Dunlop réussit un superbe coup commercial en sortant une nouvelle balle, la Dunlop 65 – plus tard rebaptisée Maxfli 65 – qui restera un best-seller en Grande-Bretagne pendant plusieurs années.
D’autres chiffres
Chaque fabricant a sa façon d’indiquer les caractéristiques de ses produits. Certains mettaient en rouge le chiffre pour informer le client qu’il jouait avec une balle à faible compression, destinée plutôt aux femmes. D’autres le mentionnaient avec un chiffre compris entre 70 et 100.
La plupart apposaient un autre chiffre encore plus grand, supérieur à 300 : il s’agissait-là de préciser le nombre d’alvéoles utilisées.
Que les puristes (et ceux qui préfèrent l’épure) s’en réjouissent : tout ce chiffrage a tendance à disparaître. Il ne sert vraiment plus qu’à différencier la balle. Avec toujours un préférence pour un nombre inférieur à 5…