Toutes les Paige Spiranac du golf et autres blogueuses, influenceuses, animatrices et… joueuses peuvent remercier l’Australienne Jan Stephenson qui, au milieu des années 1970, a redonné corps au circuit féminin.
La LPGA a bien changé. Aujourd’hui, les Paige Spiranac et autres Blair O’Neal, vierges seulement de palmarès, posent au balcon sans susciter le scandale. Alors qu’il y a une cinquantaine d’années, les photographes tiraient plus souvent le portrait de ladies endimanchées que celui de bimbos enfiévrées au samedi soir.
Un nouveau commissaire du LPGA change la donne
En clair, ça sentait un peu le formol en jupes longues. Jusqu’à l’arrivée en 1975 du rusé Ray Volpe à la direction d’une LPGA moribonde : « Les sujets qui font couler le plus d’encre au sein du golf féminin sont la pornographie, le mariage, le divorce et l’homosexualité » constatait-il en 1982, après un premier septennat “revigorant”.
Tout pour le sex-appeal
Sans aller jusqu’à certaines extrémités que l’étiquette du golfeur réprouve, le commissaire Volpe n’a pas mis les menottes sur n’importe quelle première venue pour incarner sa politique de “l’appel au sexe”. Il a suffi de demander à une volontaire, future championne et Rookie of the Year 1974, l’Australienne Jan Stephenson.
Surnommée parfois « Olivia Newton-Golf »
Si Jan a déjà quelques titres à son actif, elle est surtout dotée d’une beauté physique à toute épreuve dont le finish, très cambré, montre avantageusement les formes. Teintée en blond à la manière d’Olivia Newton-John (héroïne du film Grease), elle figure comme la candidate idéale, en phase avec son temps.
Fiancée à Donald Trump
Naïve, la jeune australienne accepte de devenir la vitrine du golf féminin. Mais elle souhaite avant tout être une véritable championne de golf. N’a-t-elle pas refusé au début de sa carrière les avances pressantes d’un certain Donald Trump qui lui a demandé de choisir entre lui et le golf ?
Une couverture la transforme en sex-symbol
En mai 1977, sa couverture de Sport Magazine est une déflagration. Revêtue d’une simple chemise rose (pour des raisons pratiques entre les séances photos, selon elle) elle devient le sex-symbol d’une frange de la discipline jusque-là ignorée. Mais pris dans un engrenage qu’elle ne maîtrise déjà plus, sa vie privée devient un enfer.
Une vie privée tumultueuse
Le début des années 1980 est marquée par plusieurs scandales dont le point d’orgue est un mariage « forcé » avec son manager Larry Kolb. Convaincue par ce dernier de l’infidélité de son petit ami Eddie Vossler (fils du champion Ernie Vossler), Jan se marie sur un coup de tête avant de se ressaisir. Futur agent secret de la CIA et un temps imprésario de Mohamed Ali, Kolb cherchera à l’interner dans un asile afin qu’elle renonce à l’annulation de leur union…
Elle reste une championne de golf
Malgré ces soubresauts, Jan s’aperçoit que cette publicité lui est favorable, à condition d’être performante sur les greens. Les années suivantes vont être l’occasion des séries de photos osées au gré d’une carrière somme toute remarquable : 16 titres LPGA dont 3 Majeurs sont à son crédit !
Un accident et une agression abrègent sa carrière
Son palmarès aurait pu être plus étoffé si Jan n’avait pas subi coup sur coup un accident de voiture en 1987 et une agression en 1990 qui l’ont obligée à réinventer un swing. Intronisée en 2019 au Hall of Fame, Jan Stephenson a finalement acquis une honorabilité méritée.
Bien rangée des t-shirts mouillés et autres bains à bulles de golf, elle est aujourd’hui une honorable femme d’affaires de 70 ans. Ses oeuvres de charité, surtout en faveur des militaires handicapés, sont unanimement saluées.