Autrefois intitulé Los Angeles Open, le Genesis Invitational est un tournoi très ancien du PGA Tour. Il fut notamment le théâtre en 1945 de la première qualification d’une femme aux Etats-Unis, l’immense Babe Zaharias.
Créé en 1926, le Genesis Invitational est le 4e tournoi le plus ancien du PGA Tour (après le BMW Championship, le Canadian Open et le Texas Open). Historiquement plus connu sous l’appellation de Los Angeles Open, il a accueilli à plusieurs reprises la plus grande athlète féminine du XXe siècle, désignée comme telle aux Etats-Unis.
Athlétisme, basket, base-ball, hockey, plongeon, billard, tennis… et golf
Après ses JO fantastiques de Los Angeles 1932 où elle glane 3 médailles en athlétisme dont 2 en or, Mildred Ella « Babe » Didrikson (1911-1956) ne roule pas vraiment sur ce métal. Douée dans tous les sports, elle s’est désormais entichée de golf. Après 3 ans seulement de pratique, elle se lance dans le circuit amateur sous les regards circonspects de la gent féminine.
Ostracisée par les golfeuses
Son allure masculine, ses manières peu délicates, ses vêtements (sans avoir l’outrecuidance de se mettre en pantalon !), et surtout sa longueur de balle font très peur. Tant et si bien que, accusée de professionnalisme en 1935, elle est tout bonnement et simplement rayée de la carte du calendrier amateur. Où jouez alors que le circuit pro n’existe pas encore ?
Une porte de salut chez les hommes
C’est donc principalement par défaut et par appât du gain que l’athlète vient se frotter aux drives masculins. Elle joue dans plusieurs compétitions secondaires avant de bénéficier d’invitations de sponsors pour le Cascades Open en 1935 (la première fois où une femme joue sur le PGA Tour) et le Chicago Open en 1937, sans toutefois franchir le cut.
L’amour avant les victoires
A l’époque ces deux tournois sont mineurs au regard du Los Angeles Open. La golfeuse, qui allait remporter 10 Majeurs entre 1940 et 1954, y participe pour la première fois en 1938. Le succès est au rendez-vous, mais il est loin d’être sportif : lors des deux tours supérieurs à 80, elle fait la connaissance d’un catcheur vedette, George Zaharias, son futur mari.
Dégagée des soucis financiers et après une tournée lucrative avec Gene Sarazen, Babe Zaharias est devenue une véritable star de la petite balle blanche. Sortie d’un purgatoire de 3 ans pour retrouver son statut d’amateur, elle engrange les premiers titres. Mais en 1945, elle tente à nouveau sa chance au Los Angeles Open, tournoi qui participe alors à l’effort de guerre en délivrant des… obligations aux pros.
Trois cuts passés
A cette occasion, le 5 janvier 1945, en compagnie d’Ed Furgol (futur vainqueur de l’US Open 1954) elle réussit l’exploit de franchir le cut après deux tours (76-81), devançant 84 joueurs aguerris. Mais un cut supplémentaire, raté le samedi (79 tout de même), l’empêche de jouer le dernier tour, remporté finalement par Sam Snead qui, en ces temps de guerre, a joué avec la même balle tout au long de la compétition !
Lancée, Babe se qualifie également aux Phoenix Open (33e) et Tucson Open (42e). Elle devient ainsi la première femme aux Etats-Unis à avoir franchi le cut chez les hommes. Et ce, à trois reprises.
Une des fondatrices de la LPGA
Icône du golf féminin, elle figure parmi les 13 fondatrices de la LPGA, créée en 1950. Grâce à elle, le golf féminin a pris une autre dimension. Redevenue professionnelle, elle poursuit sa litanie de victoires (41 au total) et continue à être la tête d’affiche d’un circuit qui pleurera sa disparition en 1956, à 45 ans, des suites d’un cancer.