Cette semaine, Mike Lorenzo-Vera s’est confié sur l’excellent blog de l’European Tour. Il est revenu sur ses années galères sans chichi et sur la manière dont il s’en est sorti pour retrouver la lumière.
« Je sais tout du côté obscur », raconte d’emblée le joueur de 35 ans.
Généreux et endetté
«J’ai vraiment eu du mal en 2011, 2012 et 2013. J’ai terminé presque dernier sur le Challenge Tour en 2013 (il a gagné à peine plus de 5000 € en 11 tournois cette année là) et j’avais près de 400000€ de dettes en France en raison de mauvaises décisions, et parce que je faisais la fête. J’étais très généreux avec tout le monde autour de moi. »
« J’ai commis toutes les erreurs »
«En 2008 j’ai fait une belle année puisque j’ai gagné environ 350 000 € mais après impôts et avec toutes les dépenses liées à la vie sur le tour, il ne restait plus grand-chose. Il est clair que je n’ai jamais regardé mon solde bancaire. Jamais. Et puis un jour, la carte a cessé de fonctionner et j’ai appelé la banque en m’énervant. « Pourquoi cela ne fonctionne-t-il pas? » Et ils m’ont répondu: « Eh bien, parce que vous n’avez plus d’argent. » Pour m’en sortir j’essayais juste de passer le cut mais c’était ridicule. J’ai également fait n’importe quoi avec ma déclaration d’impôts. J’ai vraiment commis toutes les erreurs !»
Sa petite amie, son frère et sa psychologue
Mike explique que les choses se sont mis en place fin 2013 notamment en raison d’une discussion avec sa petite amie à la maison qui a eu l’effet d’un déclic. Il y a eu le soutien de son frère Frank qui a accepté de porter son sac à la finale des cartes et l’aide importante de la psychologue Meriem Salmi qui lui a permis de faire un grand pas en avant, tant sur le parcours qu’en dehors.
“Je vais casser ton wedge alors prends ton putter”
«À la finale de la Q-School en 2013, et je joue mon dernier trou du quatrième tour au PGA Catalunya. Je suis un coup à l’intérieur sous le cut. Je suis sur le fairway puis milieu de green, et j’ai un putt avec un gros break. J’explique à mon frère que que je vais la chipper au dessus de la cassure, et il me répond « Non, tu vas jouer quatre mètres à droite. »
«Nous commençons à nous énerver et il me dit : » Je vais casser ton wedge alors prends ton putter. « Je l’ai écouté et j’ai fait le par pour passer le cut d’un point».
Le forfait de Tunnicliff
«J’ai vraiment eu beaucoup de chance parce que je n’étais que première réserve pour cette phase finale. Mais Miles Tunnicliff a déclaré forfait et je suis entré dans le champ. Ensuite, j’ai fait le cut et j’ai obtenu une catégorie sur le Challenge Tour et de là j’ai commencé à me reconstruire. C’était fou, mais il m’a fallu un peu de chance. »
L’apport de Meriem Salmi
«En 2016, je menais à Valderrama et j’ai terminé 6e. Je me suis demandé comment j’avais pu jouer si bien au golf du jeudi au samedi et puis soudainement plus du tout.
Quand j’ai raté cette chance de gagner à Valderrama, j’ai décidé d’aller voir Meriem Salmi, et c’est là que tout a commencé à aller mieux. Elle est la meilleure en France. Elle peut être très dure, mais elle vous respectera toujours, et c’est super.
Il m’a fallu un an de séances avant de commencer à parler de golf. J’ai perdu mon père dix mois avant cela. Je sentais que tout recommençait à être vraiment friable.
Cela fait maintenant quatre ans que je travaille avec Meriem, et il m’a fallu quatre ans pour me sentir à l’aise. J’ai travaillé très dur sur cet aspect là et maintenant je me sens mieux dans les grands événements. J’ai prouvé beaucoup de choses au PGA Championship l’année dernière, en jouant -1 le dimanche à Bethpage pour finir à la 16e place.»