La politique protectionniste de l’European Tour vis-à-vis de la Super Golf League a éliminé plusieurs candidats au poste de capitaine européen de la prochaine Ryder Cup. Une situation qui profite à l’Anglais Luke Donald désormais favori pour endosser le rôle.
6 des 7 derniers capitaines européens avaient été officialisés avant la fin janvier, pour Luke Donald il est évident que quelque chose est venu entraver le processus.
« J’ai l’impression que la décision aurait dû été prise il y a un mois ou deux s’il n’y avait pas eu d’autres circonstances. Je suppose que je devrais peut-être remercier l’Arabie saoudite pour tout ça », confie Donald en souriant.
4 fois vainqueur de la Ryder Cup en autant de participations en tant que joueur, 2 fois assistant, le profil de Donald passait cependant derrière celui de Lee Westwood, Ian Poulter ou d’Henrik Stenson.
Seulement ses deux compatriotes et le Suédois semblent s’être rapprochés du projet de ligue concurrente financée par le Fond Public d’Investissement Saoudien. Et si l’on se fie aux menaces de l’Alliance Stratégique (PGA Tour-European Tour) d’exclure de leur tournée tous joueurs désireux de rejoindre ce nouveau circuit, il est clair qu’ils ne pourraient plus prétendre à prendre les rênes de la sélection européenne.
Je suppose qu’il parle aux Saoudiens, et c’est évidemment rédhibitoire pour le Tour Européen et le PGA Tour.
En outre, Lee Westwood n’était pas intéressé par le poste et Ian Poulter briguait, lui, le capitanat de 2025 à New-York.
« Tout le monde pensait que Westwood allait être le prochain capitaine mais Lee estime jouer assez bien pour faire partie de l’équipe ou alors il a d’autres plans, tente d’expliquer Donald. Il a dit qu’il avait signé une clause de confidentialité avec les responsables de la Super Golf League, n’est-ce pas ? Donc je suppose qu’il parle aux Saoudiens, et c’est évidemment rédhibitoire pour le Tour Européen et le PGA Tour. »
« Je suppose que je suis le prochain sur la liste », poursuit Donald qui reconnait échanger régulièrement des messages avec Guy Kinnings, le directeur de la Ryder Cup pour l’Europe.
La Ryder Cup décimée ?
L’Anglais est impatient de succéder à Padraig Harrington, l’un des 3 derniers capitaines participant à la décision, qui soutient la candidature de Donald.
« Si j’étais choisi, j’ai vraiment envie de m’y atteler. Je veux démarrer le processus. Septembre de l’année prochaine va arriver très vite. Plus j’aurais de temps pour me préparer et réfléchir aux choses qui aideront l’équipe, mieux ce sera. »
Dans le clan Américain, cela tarde aussi, certainement en raison des problèmes de santé du précédent capitaine, Steve Stricker. Zach Johnson est considéré comme l’un des principaux candidats.
Outre les capitaines, d’autres joueurs potentiellement sélectionnables en 2023 pourraient succomber aux sirènes du Moyen-Orient et s’excluraient d’eux-mêmes de la Ryder Cup. Ce qui aurait un effet dévastateur sur le mythique affrontement.
« Soyons honnêtes. Si cela se produit, les deux équipes seront affaiblies » confirme Donald en guise de conclusion.
Photo © Ross Kinnaird/Getty Images/AFP