Passer six heures sur un des soixante-dix parcours de la Costa del Sol est malheureusement la plupart du temps et quasiment toute l’année habituel à une exception près. Chère l’exception, mais réussie.
Doit-on rappeler l’historique de Marbella, les années de folie de ses “happy few” animées et alimentées par les poches sans fonds d’émirs moyen-orientaux ?
Aujourd’hui, le lustre d’antan a perdu de sa brillance, ce qui n’empêche pas ce bout de côte espagnole entre Malaga et Gibraltar de produire un immobilier de tous les genres, à tous les prix, pour tous les goûts.
Bien informé, sachant où aller, le golf-trotter trouve forcément l’objet recherché, hôtel de ses vacances ou résidence secondaire, face à soixante-dix parcours proches, un choix sans pareil en Europe. Mais il doit aussi compter avec la surmultiplication des visiteurs, surtout en haute saison, période qui s’étend de plus en plus sur le calendrier, et des heures perdues à attendre de jouer le coup suivant sur les fairways du jour.
Un monde à part
Réminiscence de la gloire passée de cette Costa del Golf, le domaine de La Zagaleta (à Benahavis) est le véritable havre de paix de ceux qui recherchent le beurre et l’argent du beurre lors de leurs séjours andalous.
Dans les années 80, les circonstances ont voulu qu’une immense propriété de 900 hectares passe sous le contrôle intelligent d’un groupe hispano-helvétique à la suite des aventures malheureuses d’un gros magnat moyen-oriental.
On pourrait y ériger plus de 4’000 maisons dans le cadre d’une autre “urbanizacion” dont cette région a la manie. Mais les promoteurs ont préféré ramener ce nombre à 420, redonner un avenir aux bâtiments hérités, transformer les 3000 m2 de la maison du maître en club-house, réanimer un paddock et un héliport inutilisés, autant de prestations offertes au monde des sans-soucis financiers par Zagaleta, un ensemble immobilier unique géré sur le modèle d’un club (très) privé balayant toute éventuelle concurrence.
Cela a un prix, mais ceux qui en ont les moyens sont toujours prompts à payer pour échapper à toutes ces turbulences côtières, sécurité et calme en sus.
Nid de personnalités
A quelques minutes de la Méditerranée, sur la route qui monte à Ronda, joli village andalou protégé, le domaine de La Zagaleta propose un programme immobilier où le petit bungalow est une vue de l’esprit.
Les parcelles, offrant le spectacle de la Grande bleue de Malaga à Gibraltar et des aperçus de la côte africaine, affichent souvent 10’000 m2, le paramètre commun d’un grand nombre de villas espacées, vastes et superbes, quelques-unes (dès 350 m2) livrées clés en mains.
Ici, tout est géré à la façon d’un club très fermé pour des gens dont les moyens sont largement au-dessus du lot, parlant donc la même langue. C’est un repaire idéal peu commun en Europe et les prestations proposées sont à la mesure de l’ensemble, golf compris. Banque, assurance, entretien, pressing, jardinage, babysitting, ravitaillement, chauffeurs, secrétariat, tout est sur place pour simplifier la vie des occupants propriétaires dont de nombreuses célébrités.
Assez de balles?
Deux parcours sont implantés au Club de Campo La Zagaleta, faisant du golf le pivot central de cette vaste propriété. Le premier, un par 72 de 6010 mètres, signé par l’américain Bradford Benz en 1993, tourne beaucoup.
Ça chahute. Ça monte et ça descend, de façon moins chahutée que certains voisins infréquentables, en offrant un avantage le plaçant devant toute sa concurrence. Ici, on croise rarement plus de dix joueurs dans une journée. Inhabituel, même pour un parcours privé.
Enrichissant les prestations offertes aux heureux habitués de La Zagaleta, un second parcours a été posé au forceps par les Britanniques Gaunt & Marnoch dans une zone très accidentée relativement adoucie, livrant de superbes trous flirtant avec quelques précipices. Plus court, ce par 70 de 5391 mètres s’appelait « Barrancos » (ravins) à l’ouverture en 2005, appellation peu vendeuse gommée pour un neutre « New Course ».
Mais à l’accueil de son club-house, plus petit et aussi agréable que l’original à cinq minutes de voiture, un « vous avez assez de balles dans votre sac? » peuvent s’entendre dire les green-fees de passage ici bienvenus, prêts à se faire mi-chèvres, mi-chamois.
Si vous ne pouvez pas jouer l’Old Course, très réservé aux membres et leurs invités, n’hésitez pas à découvrir le New et saisir toute l’imagination dont l’architecte de golf doit faire preuve pour incruster 18 trous de qualité dans un berceau impossible. Une bonne leçon…