Êtes-vous du genre « Tête en l’air » ou « Les pieds sur terre » ? Êtes-vous Chêne ou Roseau ? Poisson ou Singe ? Une petite graine, un grand rêve et l’accompagnement d’un jardinier bienveillant devraient vous permettre de trouver votre zone optimale de performance et de garder le cap !
Sur le papier, le trou 6 est le plus facile du National avec son handicap 18. Il doit son nom, “MAÏS ET COLZA”, à la nature des champs alentours : «puisque les champs qui longent le trou sont semés de maïs et de colza, explique son architecte, Hubert Chesneau. Ici, on est en terre agricole ! »
RÊVE ET BON SENS PAYSAN
L’action de planter tout simplement une graine n’est-elle pas à l’origine de tout grand projet ? Assurément… Mais dans la notion de progrès, « Parlez-moi de rêve plutôt que d’objectifs ! », préfère l’aviateur et Master Pro PGA Michel Teichet (aujourd’hui directeur du Fairmont Royal Palm Golf & Country Club).
Michel, grand passionné de nature, a parfaitement raison : à force de se fixer des tonnes d’objectifs au quotidien, on risque fort de se noyer !
En navigation, pour aller loin, il est indispensable d’avoir un cap, de vérifier régulièrement si le bateau est dans la bonne direction, d’ajuster, de tirer des bords, mais il serait contre-productif de chercher en permanence à être pile dans l’axe, au degré près.
Michel Teichet. « Je pense qu’il faut structurer la démarche, mais ne pas se mettre trop d’objectifs, de plans. Il faut une trame, mais rester calme. Est-ce tous les golfeurs pros qui ont réussi ont structuré comme des malades leur entraînement et leur évolution ? Non. L’essentiel n’est pas de tout paramétrer, mais d’avoir le niveau ! Quand on a un niveau, les compétences s’agrègent autour. Quelqu’un qui a un niveau, de toute façon, ne fera pas n’importe quoi. On peut croire parfois qu’il fait n’importe quoi, mais ce n’est pas le cas.
« Pour être bon, quel que soit le domaine, il faut surtout que tu saches où tu veux aller, que tu aies un certain niveau et beaucoup de bon sens. »
Il faut mettre les choses en place, évidemment. Mais pour être bon, quel que soit le domaine, il faut surtout que tu saches où tu veux aller et que tu aies beaucoup de bon sens.
On a aussi ça en aviation. Parmi les meilleurs conseils que j’ai reçus de commandants de bord d’Air France, il y a celui-ci : « Michel, sors la tête de tes instruments, regarde dehors, quel est ton bon sens ? » Ils l’appellent le bon sens paysan, dans l’aviation. Avec ce ressenti que lorsque tu ne le sens pas, tu ne le fais pas. Et en management, aussi, il doit y avoir cette idée de bon sens.
Dans le golf, le bon sens paysan, c’est : je suis sur un départ, par 3 en montée de 160 m, il fait beau, tranquille, je vais taper un fer 5. Quand j’arrive au départ, rafale de vent, droite/gauche, je me sens moins bien.
Je retourne à mon sac, je décide de prendre un fer 4, balle basse en fade. J’avais prévu quelque chose, mais je m’adapte à la modification du moment. Je sur-club, je la fais “punchée”. Alors que tous les jours, je tapais le 5, aujourd’hui, non, je ne le sens pas.
On peut acquérir une perception plus forte que la moyenne grâce à l’expérience. C’est ce qu’on pourrait appeler aussi du bon sens de perception, d’adaptation. Et c’est indispensable ! »
AUTREMENT DIT
Si tu oublies un instant tous les objectifs que tu t’es fixés, quel est le rêve qui t’anime ?
Au-delà d’une certaine théorie académique, que sens-tu ? que ressens-tu ? te fais-tu vraiment confiance ?
Le rôle d’un coach est d’aider son client à se développer, grandir, fleurir, tout en gardant en tête que n’être pas cultivé comme il convient peut générer beaucoup de souffrances. Cultiver une marguerite comme un chêne et elle souffrira, et vice versa.
Ne grandissez pas contre nature. Singe ou poisson, êtes-vous dans la bonne jungle, le bon aquarium, le bon environnement pour vous épanouir ? C’est encore une fois une question de bon sens.
LA ROSE EST SANS POURQUOI
Connaissez-vous ce petit poème que je cite souvent :
La rose est sans pourquoi, fleurit parce qu’elle fleurit,
N’a souci d’elle-même, ne désire être vue.
La rose fleurit parce qu’elle est là pour ça. Elle n’a pas le souci d’elle-même, elle s’ouvre et s’offre sans se demander : «Suis-je la plus belle, suis-je regardée, appréciée, aimée, admirée ?»
Elle devient simplement ce pour quoi elle est faite. Elle joue pleinement son rôle dans le concert universel.
En termes encore plus simples, la rose “ne se prend pas la tête”, elle fait ce qu’elle a à faire, elle n’est pas obnubilée par son nombril, ne s’inquiète pas du regard des autres. C’est tout.
DE L’INCONFORT AU CONFORT
En ayant des bases solides, de bonnes racines sur lesquelles s’appuyer, en prenant le temps nécessaire, on peut sortir de terre et se développer harmonieusement de branche en branche, de feuille en feuille, et aller très haut dans le ciel…
Soutenu par un stress contrôlé, vous allez prendre plaisir à relever de nouveaux défis !
En sortant de sa zone de confort, en passant par la zone d’apprentissage, nous pénétrons dans la ZOP (zone optimale de performance), dans laquelle, soutenu par un stress modéré et contrôlé, nous allons prendre plaisir à relever de nouveaux défis, rencontrer de nouvelles personnes, tester-expérimenter, acquérir de nouvelles compétences pour évoluer et accéder à l’étape suivante… Dans La zone de croissance : nous avons atteint un certain palier, nous ressentons un sentiment de plénitude, de liberté, de réalisation. L’heure est venue de consolider nos acquis, de concrétiser nos rêves, de les partager largement, de nous reposer dans cette nouvelle zone de confort optimisée, puis de nous ouvrir à de nouvelles opportunités.
Actuellement, dans quelle zone vous situez-vous ? Que ferait la rose ?
Un bon coach saura vous aider à vous situer, à bousculer vos certitudes, vous faire passer d’une zone à l’autre, à votre rythme et sans encombre, en croissance ou en vous faisant revenir sur vos pas à l’occasion, si vous vous êtes égaré en chemin.
GARDER LES PIEDS SUR TERRE
En préparation mentale, la question du bon sens est un basique de l’accompagnement. J’invite systématiquement mes clients à faire appel à leur bon sens… puis à l’interroger : « Est-ce vrai ? Est-ce un 6 ou un 9 ? L’inverse ne pourrait-il pas être tout aussi exact ? »
J’apprécie autant que je me méfie des raccourcis intellectuels qui peuvent se cacher derrière le bon sens : « La terre est plate ! » Mais pour survivre, éviter de se prendre trop souvent des “râteaux” (de bunker) dans la tête, mieux vaut, dans l’action, faire appel, en effet, à son bon sens paysan et regarder toujours où l’on met les pieds.
GERMINAL
Enfin, je rappellerai avec Freud que le rêve est un accomplissement du désir. Alors faut-il écouter ou refouler nos rêves ? « Conscient » ou « Inconscient », qui agit en nous, qui parle en nous, que nous ne maîtrisons pas et qui nous effraie ou nous stimule ? Comment prendre en compte nos pulsions, faire appel à notre bon sens paysan ? Quels sont les ingrédients d’une bonne germination ?
Au trou 6, l’aventure ne fait que commencer ! Et vous pouvez la poursuivre aisément…
À suivre
Cet article est un extrait digest de l’ouvrage L’Albatros parcours de vie*
Quel que soit votre niveau (du débutant au pro), n’hésitez pas à contacter Jean-Christophe Buchot, coach en stratégie et optimisation des performances, pour des accompagnements spécifiques : jcbuchot@albatros-coaching.fr
Précédemment
Votre progression dépend de votre approche stratégique et psychologique sur le parcours, c’est pourquoi nous vous invitons à considérer chaque parcours de golf comme un voyage initiatique. Et ce voyage, nous vous proposons de le faire sur le parcours mythique du Golf national, l’Albatros, en retrouvant ici les épisodes précédents :
Épisode 1 : EN AVANT – Prendre son élan
Épisode 2 : L’APPONTAGE – Trouver sa mission
Épisode 3 : LE MÉRANTAIS – Trouver son élément
Épisode 4 : CHATEAUFORT — Trouver sa force
Épisode 5 : PLEIN GAZ – Trouver sa passion
* L’Albatros, parcours de vie, aux éditions Amphora, par JCh Buchot, avec le soutien de la ffgolf. Plus d’infos sur : albatros-coaching.fr