Parrain du 15e Blot Open de Bretagne disputé sur le Golf Bluegreen de Pléneuf-Val-André et grand favori de la Route du Rhum qui s’élancera de Saint-Malo le 6 novembre, le navigateur Armel Le Cléac’h déclare une nouvelle fois son amour pour la petite balle blanche et revient sur les similitudes entre ses deux passions, la course au large et le jeu de golf.
Propos recueillis par David Charpenet,
Golf Planète : Vous êtes le parrain de cette 15e édition du Blot Open de Bretagne. C’est une nouvelle preuve de votre implication dans le monde du golf et de votre amour pour ce sport ?
Armel Le Cléac’h : Je suis ambassadeur Ugolf, j’ai commencé le golf avec Bluegreen et je suis Breton ! Ça a donc un sens d’être parrain de cette épreuve disputée sur le Golf Bluegreen de Pléneuf-Val-André, particulièrement depuis l’acquisition de Bluegreen par Ugolf. J’ai tout de suite accepté quand ils m’ont demandé d’être parrain. J’avais déjà été parrain des Trophées du Golf 2017 et Ambassadeur de la Ryder Cup 2018 en France. J’ai inauguré le village jeudi et je suis très content de pouvoir revenir samedi pour la journée des enfants. Ça va être chouette !
Comment s’est passée votre expérience du Pro-am mercredi ?
J’ai joué avec Robin Sciot-Siegrist. Je ne le connaissais pas mais il est très sympa et on a passé un bon moment. On a pas mal discuté de nos objectifs et du déroulé d’une saison. C’était un échange intéressant avec un sportif de haut niveau. Le golf permet aussi de découvrir des gens sur un parcours pendant quatre heures. Ce côté humain est très appréciable et c’est un vrai plus du golf, notamment par rapport à la course en solitaire. J’ai déjà joué quelques pro-am, mais c’était ma première fois ici. Je joue mieux que lorsque j’ai joué le Pro-Am de l’Open de France et j’ai moins galéré. C’est toujours un super moment de toute façon.
On vous surnomme le “chacal”. Êtes-vous aussi accrocheur sur un parcours de golf que lors d’une course de bateaux ?
Je suis accrocheur sur un bateau et sur un parcours de golf. Et tant que la petite balle blanche n’est pas au fond du trou, il peut tout se passer et il ne faut rien lâcher. Je pense que tous les golfeurs professionnels ont un petit côté “chacal”. Il doivent se battre tout le temps. Même après un mauvais coup il faut tout de suite se remettre dedans et ne rien lâcher. Il y a d’ailleurs beaucoup de points communs entre le golf et la navigation en solitaire.
Pouvez-vous nous donner des similitudes entre le golf et la course en solitaire ?
Nous aussi on a une routine par exemple. Quand on doit préparer une manœuvre sur un Ultime, on sait ce qu’on doit faire et il faut bien tout enchaîner pour que tout se passe le mieux possible. Je trouve que c’est particulièrement vrai au putting, où il faut être très précis et minutieux, sans se précipiter. Cette routine permet de garder ses repères, notamment quand on est fatigué et qu’il y a la pression du résultat. On a même une «check-list» qu’on peut regarder pour vérifier certaines choses qu’on sait forcément déjà. Mais c’est utile quand on est fatigué et qu’on a peur de se tromper.
Photo Vcuruchet – BPCE
Vous revenez tout juste d’une reconnaissance du parcours de la Route du Rhum. Encore une similitude avec le golf !
Tout à fait. On a fait une reconnaissance du parcours au mois de mai. C’était en «faux solitaire». Je faisais toutes les manœuvres seuls, mais on était quatre dans le bateau. On est restés un peu sur place pour promouvoir l’événement et j’en ai profité pour jouer au Golf de Saint-François. J’ai aussi au passage validé mon inscription au retour entre les Açores et Lorient en faisant un petit parcours obligatoire pour officialiser l’inscription. C’est un détail, mais il fallait y passer.
La concentration est primordiale au golf comme en navigation, mais vous devez en plus gérer le sommeil…
Pendant la Route du Rhum, je vais dormir par tranche d’une demi-heure à peu près. Il faut donc vite trouver le sommeil. Certains utilisent la sophrologie, l’auto-hypnose… Moi j’utilise l’imagerie mentale. Et je m’imagine au Golf de l’Odet où j’ai appris à jouer, au départ du trou numéro 1. Ça m’apaise et ça me permet de sortir de cette ambiance pesante.
Que représente le Blot Open de Bretagne pour un Breton ?
C’est clairement la fête du golf en Bretagne ! Je suis originaire du Finistère et du Léon. On a la chance d’avoir beaucoup de jolis parcours de golf dans toute la Bretagne. Le Golf Bluegreen de Pléneuf-Val-André est bien entendu un des plus beaux. C’est une région de golfeurs. Je suis content d’être parrain ici. On sent la passion du golf chez les Bretons. Et ça permet de faire le lien avec la Route du Rhum puisque les plus beaux parcours de Bretagne sont principalement situés près des côtes et le départ sera donné en Bretagne, à Saint-Malo.
Cette année 2022 est celle de la Route du Rhum dont vous êtes un des grands favoris. Comme au golf et dans tous les sports, il y a forcément une pression à gérer…
Il ne faut pas se rater sur une course qui se déroule tous les quatre ans. C’est un peu nos Jeux olympiques à nous. Je ne l’ai jamais gagnée. J’ai cassé le bateau il y a quatre ans. C’était un moment difficile. Quatre ans avant, j’avais dû laisser ma place parce que j’étais blessé. J’espère que ma troisième tentative sera la bonne. C’est une course mythique depuis 1978 avec ses histoires et ses drames. Il y aura 138 bateaux au départ le 6 novembre de Saint-Malo. On sait que c’est un Ultime qui va gagner et j’espère que ce sera le mien !
Photos Golf Planète (sauf mention)