Les marqueurs de l’activité économique des golfs français relevés tous les trimestres par le GEGF (Groupement des Entrepreneurs de Golf Français) indiquent que les pertes envisagées suite à la baisse de fréquentation des parcours de l’hexagone conséquence de la pandémie s’avèrent moins dramatiques que les acteurs de la filière le craignaient.
Quelques jours après la levée du confinement et l’autorisation pour les golfs d’accueillir des joueurs, la Fédération Française de Golf a lancé une enquête auprès des clubs. Un questionnaire qui a reçu 530 réponses. Une adhésion qui traduit un fort sentiment d’inquiétude bien légitime des exploitants de structure.
Dans cette enquête, ces derniers estimés leur baisse de chiffre d’affaires annuels à 20 ou 30 %. 79% d’entre eux anticipaient une reprise avec une baisse de fréquentation de leur structure et 40% avouaient être inquiets pour la situation financière de leur golf.
Une baisse de 34% au premier semestre
Trois mois plus tard le GEGF par l’intermédiaire de son président Laurent Boissonnas est en mesure de donner une première tendance de l’impact économique de la crise sanitaire : les résultats sont moins alarmants qu’imaginé alors.
« Au 30 juin sur les 6 premiers mois, on constate une baisse d’activité des golfs de 34%, répartie ainsi : 53% sur les greenfees et 12% sur les abonnements.
Pour les greenfees, c’est normal avec une fermeture des parcours pendant plusieurs semaines.
Pour les abonnement, la baisse est limitée. Une partie des 12% des joueurs qui ne se sont pas abonnés a reporté son adhésion, et l’autre partie a décidé de consommer différemment. »
Pour Boissonnas, cette baisse de 34% au 1er semestre n’est pas insurmontable car selon lui si le 2e semestre est comparable à celui de l’année dernière, ce manque à gagner peut être ramené à 17% donc inférieur au 20/30 % craint par les responsables de structures dans le questionnaire de la ffgolf.
La ruée post-confinement
Le scénario pourrait même prendre une tournure plus favorable si les résultats du 2e semestre sont supérieurs à ceux de l’an passé.
« Globalement les golf tournent bien, voire très bien, cet été. La fréquentation est bonne de manière générale. Les revenus des golfs commerciaux qui incluent la location de chariots ou de voiturettes et d’autres services sont bons. »
Un bonne nouvelle qui corrobore les ressentis dans les clubs lors de la ruée sur les parcours des abonnés et des joueurs de proximité pendant les trois premières semaines post-confinement.
« Ça a fait beaucoup de bien et à partir de début juin c’est globalement revenu à la normale dans les golfs où les clients sont des locaux. »
La variable liée à la clientèle touristique
Car Laurent Boissonnas invite en effet à relativiser ces bons résultats en fonction de la la sensibilité des golfs à la clientèle étrangère. Il existe une forte diversité pour les golfs des zones touristiques situés principalement sur le littoral.
« L’activité des golfs est revenue normale entre le 1er juin et le 15 juillet en fonction de la nature de la clientèle. Ce qui sous entend que là où il y a des touristes étrangers (certains golfs font 50% de leur activité avec des étrangers) et bien ils ne sont pas venus. À partir du 15 juillet depuis de nombreuses années les Français sont les principaux clients sauf en région PACA. La baisse de fréquentation consécutive à l’absence de tourisme a cependant été compensée en partie par de nouveaux touristes de l’hexagone qui ne sont pas partis à l’étranger. »
À l’autre bout de la France, sur le littoral de la côte d’opale ou en Bretagne, les golfs sont plus habitués à recevoir des visiteurs d’Outre-Manche, de Belgique ou de Hollande. Des golfeurs qui sont présents en général en mai-juin puis en septembre-octobre.
« Eux ont souffert lors de la reprise et le retour à la normale est intervenu plus tard. Hollandais, Belges, et mais aussi quelques Français sont heureusement revenus et ont un peu joué au golf. »
Par exemple au Touquet, un parcours de la chaine Open Golf Club dont Laurent Boissonnas est le PDG, les 15 premiers jours de juillet ont coïncidé avec une baisse d’activité de l’ordre de 20%.
L’impact pour les territoires
Outre les difficultés auxquelles doivent faire face des structures type resort comme Evian, Terre Blanche ou Deauville potentiellement impactées par l’absence de touristes, il faut aussi pointer les répercussions économiques pour les territoires qui dépassent le cadre de la pratique.
Comme aime à le rappeler Laurent Boissonnas : « Dans les 1,5 milliards de CA que génère le golf annuellement il y a 450 millions d’euros dépensés par les golfeurs en dehors des parcours. Pour les territoires et les collectivités les pertes sont significatives et sont touchés les secteurs de l’hôtellerie, de la restauration, etc… »
Du positif à confirmer et une opportunité à saisir pour la rentrée
Mais ce sont les points positifs que le président du GEGF souhaite retenir prioritairement. Les bons chiffres de l’été pourraient en effet s’accompagner de résultats satisfaisants à la rentrée lors de la cruciale période septembre-octobre.
« En fonction de la situation sanitaire et si les protocoles qui nous seront imposés ne sont pas plus contraignants, il y a une opportunité à saisir pour les golfs. Ils peuvent faire venir une nouvelle clientèle privée d’activité sportives ou de détente dans les endroits clos. Je leur fais confiance pour produire une offre adaptée. »