Comment avoir plus de régularité au golf ?
Il y a ces jours d’exception, ces parcours fabuleux où tout fonctionne. Vous avez l’impression d’être dans un jeu vidéo. Vous prenez un plaisir énorme et tout ce que vous tentez fonctionne. Vous êtes comme sur un nuage, voire en apesanteur, vous êtes dans la zone. Moments magiques où vous, golfeur, n’avez pas de doute. Tout est fluide comme dans un rêve. Vous imaginez le coup et vous le réalisez à l’identique (voir article : Le 59 de Brandt Snedeker). Le golfeur est en quête de ces instants mémorables.
Avez-vous déjà ressenti cette sensation ?
Ces moments si intenses où le golfeur se dit intérieurement « Ça y est, j’ai compris » sont parfois trop éphémères (voir article : Up and down la progression du golfeur).
Le lendemain, et sans comprendre pourquoi, rien ne va plus. Plus de sensations, tout devient compliqué. Vous avez l’impression d’être un autre golfeur. Vous cherchez en vain les sensations de la veille en vous demandant : « Comment est-ce possible d’avoir un tel écart de niveau de jeu ? » .
Où est passé votre golf ?
En une nuit, voire en 9 trous, un grain de sable est venu enrayer une mécanique pourtant si bien huilée. Quel jeu incroyable !
Quand rien ne fonctionne !
À l’inverse, il y a des périodes où rien ne va, le golfeur enchaîne les contre-performances, les déceptions. Il doute et s’englue parfois dans la technique pour trouver la solution pour sortir de ce cercle infernal. Il en oublie le jeu, la cible, le plaisir d’être au golf (voir article : Comment inverser la vapeur ). Et pour finir, il lâche prise et trouve ou retrouve une sensation. Du jour au lendemain tout repart, tout fonctionne à nouveau !
Un jour n’est pas l’autre !
Je voulais vous partager l’histoire de Andrew Landry, ce joueur américain de 32 ans évoluant sur le PGA tour. En Janvier 2020, il remporte The American Express Tournament sur le golf de La Quinta en Californie.
Mais voici ses résultats précédents sa victoire :
– A Military tribute at the Greenbrier = cut* manqué
– Sanderson Farms Championship = cut manqué
– Safeway Open = 23 ème place
– Shriners Hospitals = cut manqué
– Houston Open = cut manqué
– Mayakoba Golf Classic = cut manqué
– The RSM Classic = cut manqué
– Sony Open = cut manqué
– The American Express = Win
Sur ses 8 derniers tournois joués avant son succès, il avait manqué le cut* à 7 reprises dont 5 consécutivement.
Patience et humilité
Il arrive d’avoir des pics dans votre saison, à la hausse comme à la baisse. Même à haut niveau, d’un tournoi à l’autre ou d’un jour à l’autre, les joueurs professionnels peuvent avoir des écarts de scores importants.
Il faut savoir rester patient, accepter et faire preuve d’humilité dans ces moments. Car le doute peut vite s’installer et la confiance peu à peu s’étioler (voir article : Plus de confiance au golf).
Mais comment faire ?
Identifiez les causes :
– Technique
Parfois ce sont des détails techniques qui font la différence, comme un problème d’alignement, de grip… Pour ceci, pensez à aller voir régulièrement votre pro PGA. Sans vous en rendre compte votre swing bouge et vous pouvez rapidement retourner dans votre zone de confort et créer des compensations. Ces légères modifications inconscientes peuvent être la cause d’un manque de régularité.
Portez également votre attention sur le fait de vous construire une routine solide. C’est l’un des piliers de la régularité.
– Physique
Cela peut être de la fatigue qui s’accumule ou un problème physique qui vous empêche de jouer libéré afin d’effectuer votre mouvement correctement. En ayant des tensions, vous n’êtes plus le même joueur. Vous compensez ou vous jouez avec l’appréhension de vous blesser. Pensez donc à bien vous échauffer avant chaque entraînement, partie amicale ou compétition (voir article : L’importance de l’échauffement).
– Mental
La cause peut être mentale (voir article : L’importance du mental au golf). Le joueur n’est pas à 100% car son mental n’est pas optimal.
Voici différentes sources de blocage :
= Des préoccupations hors golf (familiales, professionnelles…) : le joueur à moins la tête au jeu. Il est donc moins dans le présent et focus. Il laisse passer des choses car son esprit n’est pas centré sur la tâche à réaliser.
= Une mauvaise gestion des émotions peut amener un manque de performance. Le joueur se frustre et s’énerve trop rapidement. Ses émotions le sortent de son jeu.
= Les partenaires de jeu qui font perdre au golfeur ses moyens.
Par leurs présences, leurs paroles ou leurs comportements, il perd le fil de son golf.
= Des absences de concentration (voir article : 3 clés pour plus de concentration).
= La partie devant le joueur qui est extrêmement lente et qui bloque. Ce ralentissement entraîne une perte de rythme. Et en quelques trous sa partie lui échappe alors qu’elle était pourtant si bien engagée.
= La groupe de derrière qui suit de très prés peut être également une source de stress.
= Des objectifs trop ambitieux et mal formulés qui génèrent trop de pression. Un perfectionnisme exacerbé embarque le golfeur dans le cercle vicieux du coup parfait, tout le temps. Et à la moindre erreur, cela l’éloigne de son plein potentiel car son langage interne devient toxique (voir article : Perfection vs Excellence).
– Equipement
Ce manque de régularité peut être occasionné par un matériel non adapté à votre pratique et votre morphologie.
Prenez du recul
Il est normal de subir ces temps forts et faibles dans une saison. Il est important pour vous de ne pas généraliser quelques mauvais coups à l’ensemble de votre jeu.
Il est donc essentiel d’identifier quelles sont les causes de vos pics, positifs comme négatifs. Vous pourrez ainsi capitaliser sur vos forces et mettre en place un plan d’action pour ne plus reproduire ces errances.
Acceptez ces moments et prenez-les comme des passages incontournables de votre progression. Ces étapes sont des paliers pour mieux repartir et avancer…Si, et seulement si vous les percevez de la bonne façon, en tirant les leçons sans en faire une finalité ! Restez patients et gardez le plaisir du jeu.
Florian Cettour-Meunier
Pro PGA au golf Château de la Tournette en Belgique
Pour retrouver Florian : cliquez-ci
*Cut : un tournoi pro se joue sur 4 tours. A l’issue des 2 premières journées, en fonction de leur classement, seule une partie du champ des joueurs passe le cut pour jouer le week-end. Seuls les joueurs passant le cut gagnent de l’argent et marquent des points pour le classement de fin d’année. En fonction du nombre total de joueurs participant au tournoi, le nombre de joueurs passant le cut varie.