Le 1er janvier des années Ryder Cup c’est un peu comme quand un navigateur franchit le Cap Horn et entame sa longue remontée de l’Atlantique vers l’hémisphère nord. Avec la nouvelle année voilà qu’un nouveau chapitre s’ouvre pour le barreur du clan Européen l’Irlandais Padraig Harrington.
Difficile de dire si le triple vainqueur de majeur se révèlera fin tacticien sur les rives du lac Michigan à Whistling Straits (Détroits Sifflants) dans le Wisconsin où aura lieu l’édition 2020 mais une chose est sûre les vents et courants seront contraires.
En effet six des sept dernières Ryder Cup ont été remportées par l’équipe évoluant à domicile, la seule exception étant le ‘Miracle de Medinah’ en 2012, et l’équipe amenée à défendre la coupe remportée en 2018 au Golf National sera moins expérimentée les précédentes.
La surprise Perez
Rory McIlroy et Henrik Stenson sont les seuls véritables piliers actuellement en position de se qualifier automatiquement. Et toujours dans l’hypothèse où son équipage devrait être constitué aujourd’hui Harrington embarquerait avec deux rookies.
S’il n’est pas trop surprenant de voir Bernd Wiesberger, et ses sept victoires en carrière sur le circuit européen figurer dans cette liste, nul doute que la progression supersonique du Français Victor Perez n’avait certainement pas été anticipée.
Issu de la promotion 2018 du Challenge Tour le Tarbais de 27 ans a réussi une impressionnante première saison dans l’élite en remportant le Dunhill Links Championship puis en se classant 4e de son premier WGC en Chine. 13e de la Race to Dubai, il est actuellement 4e de la liste des points européens.
Garcia, Rose, Molinari, Poulter sur la touche
Toujours à l’heure où nous écrivons ces lignes, le reste de l’équipe européenne serait composé de joueurs ayant chacun une seule apparition en Ryder Cup.
Tommy Fleetwood, dont les débuts aux côtés de Francesco Molinari* au Golf National en 2018 ont marqué les esprits, possède de grandes chances d’en être à nouveau.
Le vainqueur de la Race to Dubaï Jon Rahm est sans surprise en tête de la liste des points mondiaux et de la liste des points européens. Le Basque qui a fait ses premiers pas en Ryder Cup à Paris sera un élément clé de l’équipe du vieux continent.
Devenu l’un des joueurs les plus réguliers du circuit Tyrell Hatton a terminé la saison en beauté avec une victoire épique au Turkish Airlines Open en novembre et postulera à nouveau. Et les dernières places qualificatives sont pour le moment occupées par Danny Willett et Matt Fitzpatrick. Deux joueurs présents lors de la défaite en 2016 à Hazeltine dans le Minnesota.
Le processus de qualification ne s’achèvera que le 30 septembre, et ils sont nombreux à pouvoir rebattre les cartes. Ensuite Harrington aura trois choix à faire pour compléter l’équipe où ne figurent pas pour le moment Justin Rose, Sergio Garcia, Francesco Molinari ou Ian Poulter. Des valeurs sûres des précédentes éditions. Ni son compatriote vainqueur de The Open Shane Lowry.
La démonstration de force des Yankees
En face l’armada américaine a fait forte impression en s’imposant lors de la Presidents Cup en Australie. Menés de 4 points, les hommes de Tiger Woods ont parfaitement réagi au plus fort de la tempête pour l’emporter de 2 points le dimanche des simples.
Beaucoup des équipiers du Tigre à Melbourne formeront le socle de l’équipe du capitaine Steve Stricker en septembre à Whistling Straits. À l’heure actuelle, Woods, Koepka, Dustin Johnson, Woodland, Simpson, Finau, Kuchar et Schauffele sont sur le pont pour représenter l’équipe des États-Unis. Stricker ajoutera ensuite quatre choix aux huit qualifiés.
Les USA super favoris
Non seulement Harrington devra diriger une flottille relativement inexpérimentée dans des eaux hostiles, mais il semble que celle-ci va devoir affronter une escadrille américaine très forte.
Au classement mondial neuf Américains figurent dans le top 15 actuellement contre seulement cinq Européens.
Par le passé il n’est pas rare que l’équipe européenne se soit présentée sur le papier avec l’étiquette d’outsider pour finalement s’imposer. Pour accomplir un exploit de ce genre, l’obsessionnel Harrington devra exceller dans son rôle de capitaine. Sa grande expérience de la compétition 6 fois en tant que joueur, 3 fois en tant que vice-capitaine ne sera pas de trop. À lui de trouver les bons réglages entre jeunesse et expérience pour mener son navire à bon quai
*Tommy Fleetwood et Francesco Molinari sont entrés dans l’histoire de la Ryder Cup en étant les premiers à s’imposer dans leurs 4 doubles.