Depuis le début de la reprise et notamment en raison des distances extrêmes atteintes par Bryson DeChambeau, les observateurs se préoccupent à nouveau de l’évolution du jeu pour le futur. Chiffres à l’appui, un journaliste spécialisé démontre que la puissance n’est pas plus prédominante que par le passé. Ce serait même plutôt l’inverse !
Ce n’est pas nouveau mais le débat sur la distance a repris de plus belle avec les exploits post-confinement de Bryson DeChambeau. Cette année les instances dirigeantes USGA et Royal & Ancient ont même rendu publique leurs inquiétudes soulignant notamment que, d’un point de vue économique et environnemental, l’allongement des parcours n’était plus un recours viable. Un rapport spécifique sur la distance devrait d’ailleurs bientôt voir le jour.
Illusion ou distorsion
Cependant en se penchant sur les statistiques du PGA Tour, Mike Stachura, un journaliste de Golf Digest, a souhaité apporter un nouvel éclairage.
Selon lui la capacité à driver loin n’est toujours pas LE facteur clé dans la performance.
En effet en comparant les chiffres des cinq dernières années avec les données du circuit américain depuis 1980 et en s’interessant aux 4 grands compartiments du jeu, démonstration est faite que notre perception est fausse.
Pour résumer, on a calculé l’importance de chaque compartiment de jeu : la puissance (distance), la précision au drive (accuracy), le nombre de greens en régulation (GIR), et le putting pour les 10 premiers joueurs du classement sur le circuit à la fin de l’année.
Comment ? En additionnant leur classement dans chacune des statistiques et en établissant la moyenne.
Ainsi on se rend compte qu’entre 1980 et 2019, les 10 meilleurs se classent en moyenne :
61e en distance au drive
81e en précision au drive
45e au nombre de greens en régulation
38e au putting
En revanche si on s’intéresse uniquement aux 5 dernières années 2015-2019, on constate que la distance revêt plus d’importance :
Distance: 38e
Précision : 109e
GIR : 51e
Putting: 31e
Mais en 2020 le caractère prégnant de la distance dans la performance est moins évident. En effet en moyenne les 10 meilleurs de la FedExCup sont classés :
54e en distance
90e en précision au drive
62e au ranking du nombre de greens en régulation
et 21e au putting qui reste donc le facteur clé
Distance Relative vs Distance Absolue
Dans ce parallèle, on ne parle pas de distance absolue mais de classement de ce facteur dans la performance. C’est donc une valeur relative.
Cependant force est de constater que cette année 74 joueurs drivent au delà des 300 yards en moyenne et le 100e joueur le plus puissant du PGA, Tour Matt Jones, envoie la balle à une distance qui lui aurait assuré la première place de ce classement jusqu’en 1997 et l’arrivée alors de Tiger Woods !
L’exception Morikawa
Si 5 joueurs du top 10 actuel de la FedExCup sont classés au delà de la 60e place dans cette statistique, la moyenne de drive de ces joueurs se situe aux alentours des 305 yards (270 mètres), soit 8 mètres de plus que la moyenne général du circuit.
Néanmoins dans les 3 joueurs de ce top 10 classés au delà de la 100e place à la distance, il y a un certain Collin Morikawa, le vainqueur de l’unique majeur de la saison, le PGA Championship…