C’est le joueur de la semaine : Martin Couvra a eu les honneurs mardi du magazine de Golf+ puis il a reçu le lendemain le Trophée de l’Espoir masculin, lors des Trophées du Golf. Et comme Golf Planète sentait qu’il allait être dans l’actualité, la rencontre avait eu lieu quelques jours plus tôt au Golf de Cannes-Mougins, avant son entraînement matinal avec Mathieu Santerre, son nouveau coach depuis cet automne.
🏆 TROPHÉES DU GOLF 2023 🏆
Martin Couvra remporte le Trophée de l’Espoir masculin 🏌️♂️
Félicitations 👏🇫🇷#golf #ffgolf @ngolfweek pic.twitter.com/hhEOh4Ba10— Fédération française de golf (@ffgolf) March 29, 2023
« On peut dire que Martin Couvra est, avec Tom Vaillant (passé pro en fin d’année dernière), l’un des deux joueurs les plus soutenus par la Fédération française de golf (FFG) à avoir des bons résultats en ce moment », confie Mathieu Santerre, l’entraîneur fédéral de Martin Couvra.
Meilleur amateur français du moment, le Varois de 20 ans, auteur d’un fantastique doublé en Afrique du Sud en février, est probablement le joueur sur lequel la Fédé fonde le plus d’espoirs.
What a start to the season for Martin Couvra!
The French national team player secured three @GolfRSA titles in less than two weeks in South Africa 🇿🇦 pic.twitter.com/2hkPgDIwIe
— European Golf Association (@EGA_golf) February 27, 2023
Il faut se souvenir qu’à son arrivée à la présidence, Pascal Grizot avait expliqué que désormais le budget alloué par le passé dans ce qu’on avait coutume d’appeler “aides aux joueurs” et qui avait pour objectif d’accompagner les pros lors de leurs premières années sur les circuits, allait principalement être fléché vers la formation des meilleurs joueurs amateurs.
Le projet du président de la ffgolf, en quête de la fameuse “pépite” capable de rivaliser avec les meilleurs joueurs du monde dans les plus grands tournois professionnels à l’avenir, visait dorénavant à donner aux meilleurs jeunes espoirs du golf hexagonal, les moyens de se hisser dans le top 20 mondial amateur. « Statistiquement, ils ont plus de chances de gagner plus tard en Majeur », martèle Grizot à chaque fois qu’il doit justifier le changement de cap opéré par la direction sportive à sa prise de pouvoir.
Sérieux, curieux, talentueux et travailleur, Martin est sur la bonne trajectoire dans les couloirs de la performance.
Pascal Grizot
32e Amateur au classement mondial
Avec ses exceptionnelles performances de début de saison, Martin Couvra se rapproche donc à grands pas de l’objectif. Il occupe aujourd’hui la 32e place du fameux Scratch Players World Amateur Ranking.
Alors, en attendant de reprendre la route pour disputer les épreuves amateurs les plus relevées, le jeune homme peaufine sa préparation en compagnie de son coach principalement dans le sud de la france.
Santerre, qui s’occupe aussi de Paul Margolis à Cannes-Mougins, et de Romain Langasque, a deux priorités de travail ce printemps pour Martin : « La visualisation, surtout au chipping et au putting, et la stratégie de parcours ». On va pouvoir juger des résultats de ce travail au Médoc dans une semaine, lors du Championnat de France Professionnel où Couvra, toujours amateur, sera confronté à la crème du golf français.
Figure de proue du projet sportif fédéral
«Sérieux, curieux, talentueux et travailleur» quelques mots qui résument le profil de Couvra selon Pascal Grizot très heureux de voir le jeune Varois incarner à ce point le projet sportif fédéral,
Malgré les attentes et une forme de pression qui pourrait peser sur ses encore frêles épaules, l’espoir n°1 du golf tricolore semble détendu à l’aube de ce qui sera sans doute sa dernière saison chez les amateurs.
Le fait de pouvoir compter sur un coach extrêmement compétent avec lequel le courant passe bien n’y est pas étranger. « Avec Mathieu Santerre, nous avons une vision à long terme et le travail est plus pointilleux. J’aime sa vision des choses, il ne met pas de limites, il est pour une remise en question permanente », explique-t-il, ravi de son nouveau coach et de ce qu’il lui propose, au sein d’un encadrement renforcé.
Avec Mathieu Santerre, nous avons une vision à long terme et le travail est plus pointilleux
Martin Couvra
Une préparation hivernale réussie
Martin qualifie de « réussie » sa préparation hivernale : « Avant l’Afrique du Sud, j’étais allé jouer deux tournois en Floride, à South Beach (14e) et la Jones Cup (6e). En Afrique du Sud, le premier tournoi a été un peu raté (16e), principalement en raison d’une erreur dans le choix de la stratégie à adopter sur le parcours, et aussi parce que deux tours ont été annulés. On a fait un bon débrief et après, j’ai fait deux semaines top, j’étais confiant dans mon jeu et j’avais Olivier au sac. »
Olivier Elissondo au sac
Indéniablement, l’apport d’Olivier Elissondo, l’ancien caddie de Grégory Bourdy et de plusieurs autres joueurs français, est un plus. Son expérience est précieuse et l’entente entre les deux hommes est bien palpable.
« Olivier, c’est une aide énorme pour ma formation, parce qu’il a énormément d’expérience sur le Tour. Il a déjà été sur 500 tournois. J’ai aussi un préparateur mental, Makis Chamalidis, un préparateur physique, David Baudrier, et le kiné Khelil Baba Aissa, qui me suit depuis quatre ans. »
Le caddie basque de presque 50 ans ne tarit pas d’éloges sur son protégé. « C’est un joueur très complet et à 20 ans, son attitude est déjà celle d’un pro. »
Plutôt un joueur de fade
Dans le détail, Martin précise volontiers certains aspects de son jeu : « Mon point fort, c’est le jeu long, mais comme je suis plutôt un joueur de fade, c’est bien de pouvoir m’entraîner souvent à Cannes-Mougins, où il y a beaucoup de draws, à cause des nombreux dog-legs à gauche. Je vais à la salle de sport cinq à six fois par semaine. Je dois encore travailler sur mon putting et mon wedging. Il faut essayer de tout faire mieux que tout le monde, pour réussir un top 5 ou un top 10 chaque semaine et garder sa carte, en faisant des saisons régulières. »
Je veux marquer l’histoire de ce sport. Je ne me fixe pas de limites
7 à 10 invitations cette année sur le Challenge Tour ?
Le vainqueur du Trophée de l’Espoir masculin veut « marquer l’histoire de ce sport. Je ne me fixe pas de limites, dit-il. J’ai déjà la vie d’un pro, mais pas encore le statut, et je suis confiant dans la qualité de ma préparation. Mais je préfère attendre un peu pour passer pro, fin 2023 idéalement, si toutes les conditions ne sont pas réunies. Je passerai les cartes du DP World Tour en fin de saison, pour accumuler encore de l’expérience. Je suis intéressé aussi par le Challenge Tour, où j’espère avoir 7 à 10 invitations cette année, en commençant par ceux à Abu Dhabi (Ndlr, programmés du 27 avril au 7 mai) mais je ne souhaite pas aller sur l’Alps Tour, où les parcours sont moins intéressants. Mon programme 2023 n’est pas encore totalement fixé. »
Mieux encadrés que les étrangers
Pour y arriver, Martin Couvra, comme Tom Vaillant, peut bénéficier d’un encadrement de haut niveau, qui peut faire la différence dans les prochaines années : « Tous les pros français nous le disent, il y a eu de gros changements grâce à Pascal Grizot et nous sommes beaucoup mieux préparés, encadrés, entourés, que les jeunes amateurs d’autres pays que nous rencontrons sur les tournois. Nous sommes en avance sur eux. L’aide est financière, mais elle porte aussi sur le choix des tournois, les demandes d’invitations, les entraînements, le staff. »
Ce printemps va être très important pour Martin Couvra, dans le cadre de son plan de début de carrière. Cela commence donc la semaine prochaine au Golf du Médoc. Le même week-end que le Masters à Augusta…
Photos : Octavio Passos / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP