
12e l’an passé et désormais meilleur Français de l’histoire au Masters depuis 1934, Matthieu Pavon retrouve ce jeudi l’Augusta National en mode Majeur. Si 2024 avait été une saison très riche pour le Bordelais sur le PGA Tour, grâce notamment à sa victoire au Farmers Insurance le 27 janvier, il tarde à confirmer en 2025, dépourvu du moindre résultat de référence. C’est grave docteur ?
L.V., à Augusta
En arrivant à Augusta pour son premier Masters il y a un an, Matthieu Pavon affichait déjà quelques résultats plus que probants. C’est le moins que l’on puisse écrire. Un top 10 (7e) à Hawaï pour ses grands débuts sur le circuit américain, une victoire le 27 janvier au Farmers Insurance Open suivie quelques jours plus tard d’une 3e place à l’AT&T Pebble Beach Pro-Am, réduit à 54 trous pour cause d’intempéries.
Changement de décor radical en 2025 avec un premier trimestre où le Français, qui est sorti il y a deux semaines du top 50 mondial (52e), affiche un bilan bien plus anecdotique. En neuf tournois joués depuis le 1er janvier, il a ainsi franchi sept cuts, jouant 32 tours mais en ne finissant que neuf fois dans les 60. Son meilleur résultat à la date du 10 avril est une 42e place obtenue le 2 mars au Cognizant Classic, chez lui à Palm Beach Gardens (Floride) où il réside désormais avec sa compagne et son petit garçon.
145e à la FedEx Cup, ses statistiques sont pour l’instant très éloignées de celles qu’il proposait à la même époque en 2024. Tout juste occupe-t-il pour le moment la 39e place au Stroke Gained putting (+0,345). Mais pour le reste…
Est-ce grave docteur ? Apparemment non car ce bilan pour l’instant insuffisant suit un processus avoué, voulu même, à l’image de ce changement de coach procédé en fin d’année dernière, s’attachant les services de l’Anglais Mark Blackburn, désigné par Golf Digest comme coach n°1 aux Etats-Unis en 2024, au détriment du Sud-Africain Jamie Gough.
J’avais besoin de corriger des problématiques que je rencontrais dans mon swing, dans ma frappe de balle…
Matthieu Pavon
Exempté jusqu’à la fin de la saison 2026 sur le PGA Tour, le Français a entrepris ici un travail de fond afin de rivaliser le plus souvent possible avec les meilleurs joueurs du monde.
« Cette année 2024 m’a aidé à voir où était mon jeu, et ses limites, nous avait-il déclaré le 20 janvier à l’issue d’une brillante Team Cup où il avait été incontestablement le meilleur joueur de l’équipe continentale, pourtant sèchement battue par les Britanniques. C’est pour cela que j’ai aussi changé de coach. Jamie (Gough) m’avait amené jusqu’à cette victoire sur le PGA Tour mais j’ai vu qu’il y avait encore de l’irrégularité, que j’avais galéré sur des parcours très difficiles comme Quail Hollow ou Bay Hill… Cela m’a permis de bien jauger mon niveau, mes points forts et mes faiblesses, et essayer de mettre en place des choses différentes pour progresser. »
« J’avais besoin de corriger des problématiques que je rencontrais dans mon swing, dans ma frappe de balle, a-t-il ajouté. Il a su répondre aux questions que je me posais de façon pragmatique. Et c’est ça que j’ai beaucoup apprécié. »
Zapper la Ryder Cup ?
Sur ce que l’on a vu en début de semaine dans ses parties de reconnaissances sur le parcours manucuré d’Augusta National, on devine que Matthieu Pavon, qui a décidé en amont du Masters de ne pas s’exprimer auprès des médias français présents sur place, n’est plus très loin de la « vérité. »
Un résultat de référence ici en Georgie le remettrait clairement en selle, notamment dans la course à cette Ryder Cup prévue du 26 au 28 septembre à Bethpage, en banlieue de New York. A l’heure actuelle, il en est loin mais il reste tellement de points à distribuer d’ici-là que tout est encore possible.
On en saura un peu plus ce jeudi 10 avril, aux alentours de 16h00 locale (22h00 en France) à l’issue de ce premier tour du 89e Masters de l’histoire !
Photo : Masters Tournament