Les golfeurs ignorent le plus souvent cette nouvelle réalité environnementale… Et pourtant, il faudra bien s’adapter rapidement : les golfs vont devoir repenser leurs pratiques habituelles sous peine de devoir simplement disparaître.
2025 n’est pas une impasse mais une opportunité
L’arrêté du 15 janvier 2021, qui étend les dispositions de la loi Labbé de 2015, prévoit qu’au 1er janvier 2025 au plus tard, les clubs devront avoir considérablement diminué l’utilisation de produits phytosanitaires. Comment y parvenir ? Parmi les multiples recherches menées aujourd’hui, Golf Planète vous présente le résultat de travaux que Thierry Merle a menés en association avec l’un de ses amis qui travaille dans le secteur agricole depuis plus de trente ans. Ensemble, ils sont à l’origine d’Organogreen, une gamme de trois produits dérivés du sang, qui enrichissent le sol et couvrent les besoins du gazon.
Il s’agit de fertilisants d’origine naturelle, 100 % organiques. Ils sont riches en fer, en azote, acides aminés et carbone. Leur objectif ? Permettre aux clubs de se mettre en conformité avec la nouvelle réglementation et favoriser le respect de la biodiversité. Comment ? En diminuant la consommation d’intrants, en limitant les besoins en eau et en énergie, et en permettant que plus de CO2 soit capté, ce qui contribue à la lutte contre les gaz à effet de serre.
Plusieurs golfs en France ont déjà testé et adopté les produits Organogreen, dont l’action repose sur un travail de fond sur le sol et la plante.
Thierry Merle a passé 40 ans dans le monde de l’énergie et connaît parfaitement l’univers du golf qu’il a pratiqué au plus haut niveau amateur de club. Il raconte à Golf Planète pourquoi, selon lui, 2025 n’est pas une impasse mais une opportunité.
Denis et Roland Machenaud
La nécessité de s’en sortir à court terme en conformité avec la loi
Golf Planète : Mais d’abord une question annexe, comment êtes-vous passé du coaching au conseil dans l’entretien des parcours de golf?
Thierry Merle : Je n’ai pas de conseil à donner aux greenkeepers ! Ils connaissent très bien leur travail et leur parcours beaucoup mieux que moi ! Notre objectif est simplement de proposer des produits qui répondent à leur problématique de gestion écoresponsable des golfs.
Quant à savoir comment j’en suis venu m’intéresser à l’entretien des golfs, comme souvent, c’est une affaire de rencontres et de discussions. L’un de mes vieux amis est agriculteur. Un jour, j’ai évoqué avec lui la question de l’emploi des produits phytosanitaires dans les golfs, la nécessité d’en sortir à court terme pour être en conformité avec la loi, les inquiétudes que cela suscitait chez moi…
J’ai derrière moi 50 ans de pratique du golf, dont 30 en première série nationale, et 20 comme secrétaire du comité du golf de Fontainebleau. Le golf, c’est ma vie. Le zéro phyto, je le voyais alors comme une impasse : j’imaginais que les parcours allaient perdre en qualité. J’étais consterné. Je m’en suis ouvert à lui et… ça l’a amusé ! Tout simplement parce que cette question du zéro phyto, certains agriculteurs se la posent depuis bien longtemps, en tout cas ceux qui se soucient de cultiver des produits sains. Et si on peut cultiver des produits alimentaires sans intrants chimiques de synthèse, pourquoi n’arriverait-on pas à faire pousser du gazon de la même manière ? C’est cette simple question qui m’a conduit à m’intéresser de plus près à l’entretien des golfs.
GP : Il semble que votre arrivée sur le marché se produit au bon moment avec la remise en cause du modèle environnemental, qui concerne aussi les golfs ; depuis quand existez-vous ?
TM: Si vous parlez du principe actif de nos produits, il existe depuis plusieurs siècles. Quant à leurs composants, ils sont commercialisés depuis plus de trente ans par une société qui intervient dans le secteur de l’économie circulaire.
Avec Organogreen, nous avons simplement opéré un transfert de technologie : nous avons adapté des composants utilisés dans les secteurs agroalimentaire et pharmaceutique aux besoins des golfs.
Notre arrivée sur le marché coïncide avec la remise en cause d’un modèle pour une raison très simple : c’est cette remise en cause qui est à l’origine de l’idée. Sans cette discussion avec mon ami, je n’aurais jamais fait le parallèle entre les problématiques du golf et celles de l’agriculture. Le principe de fonctionnement de notre gamme Organogreen est identique à celui des produits qu’il utilise dans son exploitation agricole : permettre un travail de fond sur la vie du sol et l’équilibre des plantes, donner à la nature les moyens de faire son travail.
C’est le principe de l’agriculture régénératrice : un écosystème riche et équilibré est la clé de tout. Qu’il s’agisse de tomates ou de gazon !
Nos produits sont déjà labellisés
GP: Quelle est la raison précise qui peut confirmer la pertinence de vos diverses solutions techniques ?
TM: C’est la qualité des résultats qui convainc. Les golfs qui prennent la peine de tester nos produits sur tout ou partie d’un parcours n’ont pas besoin de longs discours : ils jugent par eux-mêmes. Et ceux qui les ont testés pendant un an en ont généralisé l’usage sur l’ensemble de leurs parcours.
Mais si je devais n’utiliser qu’un seul argument, pour répondre précisément à votre question, ce serait le suivant : le principe d’action des produits Organogreen donne des résultats très satisfaisants en agriculture et le gazon n’est autre qu’une graminée. Qu’une graminée pousse dans un champ ou sur un parcours de golf ne change rien à l’affaire : une plante a des besoins et il faut les satisfaire pour qu’elle soit en bonne santé.
GP: Y a-t-il déjà ou y aurait-il un label spécifique pour votre nouveau produit ?
TM: Nos produits sont déjà labellisés Ecocert et peuvent être utilisés en agriculture biologique. Nous n’avons pas besoin de plus. Mon ami les utilise d’ailleurs sur son exploitation agricole qui produit des fruits zéro résidu de pesticides.
Permettre aux graminées de mieux résister
au stress hydrique et climatique
GP: Ne pensez-vous pas que dans nombre de cas, avec la sécheresse en particulier de plus en plus présente, il faudra un jour repenser en totalité le modèle ? Changer par exemple le type de graminées pour éviter que les parcours soient de plus en plus dévitalisés et que le gazon ne devienne de plus en plus rare ?
TM: C’est très probable en effet. Cette question se pose d’ailleurs en agriculture, en viticulture notamment. Des appellations prestigieuses, dans le bordelais par exemple, étudient sérieusement cette piste pour adapter leurs cépages au changement climatique. Qui aurait imaginé cela il y a encore quelques années ? La recherche variétale est très certainement une option pour le milieu du golf comme pour celui de l’agriculture.
Mais face à l’importance des enjeux, plusieurs réponses valent mieux qu’une. Et la nôtre s’adaptera parfaitement à de nouvelles variétés de graminées. Sur la question de la sècheresse, qui a pour corollaire la gestion de l’eau, nous réfléchissons là encore sous l’angle de l’équilibre de la plante et de la qualité du sol : nos produits améliorent la structure du sol et augmentent sa capacité́ de rétention de l’eau, ce qui permet d’économiser la ressource.
Par ailleurs, en veillant à la bonne santé des graminées, nous leur permettons de mieux résister aux conséquences du stress hydrique et climatique. Cela vaut pour les variétés actuelles de graminées, cela vaudra pour les variétés futures. Une plante reste une plante.
Si vous êtes intéressé par ce sujet sensible et obtenir des informations plus techniques, allez sur le site internet d’ORGANOGREEN: cliquez ici
Photos copyright Organogreen