Que d’eau ! Pas de parcours-découverte pour les concurrents du 86e Masters, dont les « rookies » contraints de rester à couvert depuis deux jours. Sans ces reconnaissances, nous serions doublement surpris d’en voir jouer dans la cour des grands bien qu’Augusta ressemble souvent à une pochette-surprise.
Ce jeudi matin, avec une heure de décalage pluvieux, le trio légendaire du golf Nicklaus-Watson-Player a donné le départ du 1er tour à 92 attifés marins-d’eau douce.
Il a encore plu des tonneaux toute la nuit et seul le travail acharné de 150 « jardiniers-pompiers » a permis ce départ pour le bonheur des 20’000 spectateurs déjà présents à 7h30 du matin abrités sous une armée de parapluies.
Le ciel se faisant moins fâché petit à petit et le soleil montrant un bout de rayon vers 10h30, 20’000 fans complétaient la fournée du jour, enfin détendus au bord du ring, les tickets d’entrée montrant enfin leur utilité.
Le ticket d’entrée un graal
Et ce ticket d’entrée, un petit nombre de « patrons », appellation locale pour spectateurs, l’aura obtenu par tirage au sort.
Par rapport à ces 40’000 (nombre officieux, le Masters ne communiquant pas du tout à ce sujet comme à bien d’autres dès qu’on évoque un chiffre), 18’000 bénéficient d’un badge « Masters Series » pour la semaine, figurant sur une nombreuse liste d’usagers, si longue que sa liste d’attente a été supprimée.
Restent donc 22’000 chanceux désignés par le sort. Alors, vous vous dites: « 22’000, c’est un gros morceau. Je m’inscris pour 2023 ».
Avant de procéder, sachez que devrez aussi compter sur deux millions de demandeurs pour une entrée quotidienne et votre taux de succès sera de moins de 1%. Perspective peu réjouissante, ce ticket gagnant est aussi probable que votre place parmi les quelque 90 concurrents d’un prochain Masters Tournament.
Woods sur trois cylindres
11h04… Woods est arrivé au départ avec le Sud-Africain Oosthuizen et le Chilien Niemann. Pour le voir, ils sont presque tous là, autour du No 1, le ciel bien mieux dégagé. Son drive est correct, sur la droite, la balle repose correctement à 70 mètres du drapeau. L’approche est moyenne, un peu courte. La seconde le pose à 3 mètres pour un par qu’il réussit. Mais il semble boitiller. Impression ou réalité, la conversation du jour est lancée.
Niemann connaît Augusta depuis 2018 et Oosthuizen joue son 14e Masters. Un concurrent sérieux comptant des places d’honneur sur les quatre majeurs, et le seul joueur comptant un albatros (au No 2 en 2012) et un trou-en-un (au No 16 en 2016) sur le parcours d’Augusta.
Philippe Hermann à Augusta