Pays hôte de la prochaine Ryder Cup organisée sur le sol européen, l’Italie est à l’honneur. Elle regorge de beaux parcours mais celui que nous avons choisi de vous présenter cette semaine figure parmi les plus charmants et les plus exclusifs.
À Castiglion del Bosco, bourg de vieilles pierres au sud de Florence, nous sommes au cœur de la Toscane pour un plaisir ressenti à chaque détour du Val d’Orcia, un parc naturel protégé de 1740 hectares.
Tombé amoureux de cette région à sa découverte en 2003, Massimo Ferragamo, membre d’une célèbre famille italienne active dans la mode, relève de ses ruines Il Borgo, petit village médiéval dont l’église abrite une fresque de 1345, perché sur une colline dominant le vignoble du fameux Brunello di Montalcino, grand vin toscan.
Restauré avec goût par son épouse Chiara, enrichi encore de la création de villas et de suites spacieuses, l’ensemble est agrémenté de prestations diverses (restaurants, piscine, spa, boutiques) pour en faire une étape hôtelière de grand luxe sous l’égide de la chaîne Rosewood.
Sans réelle connaissance du golf
Vivant surtout à New York, Massimo Ferragamo ne connaît rien au golf alors que ses amis américains le poussent à intégrer 18 trous sur sa propriété. Il a le nez creux en choisissant Tom Weiskopf pour les dessiner.
Ces deux caractères vont s’entendre à merveille, et le vainqueur du British Open 1973 va tirer le meilleur parti d’un terrain bien exposé, aux vallonnements naturels enrichis d’une belle végétation et de l’eau à profusion.
73 parcours pour Weiskopf
«C’est l’un des plus beaux territoires où j’ai eu la chance de travailler» dit Weiskopf. Ici, le plaisir passe avant toute autre considération. Joueurs nantis ou hauts handicaps, chacun trouve une poire pour sa soif sur 6’595 mètres sans pièges hypocrites å répétition, le golf sachant étroitement épouser les pentes et contre-pentes pour offrir de jolis trous en rappeler d’autres rencontrés au distingué Loch Lomond, autre référence de Weiskopf parmi ses 73 parcours à travers le monde.
Dans les pas d’Obama
Fréquenté par nombre de “people”, ce luxueux resort est soigné au détail près, bon sang italien ne saurait mentir.
Pierres de taille et poutres apparentes décorent les villas ou les suites (70 à 240 m2) et leurs larges terrasses privatives où se croisent des personnalités mêmes présidentielles appréciant l’accueil déférent de cette Toscane où les décors intérieurs à l’ancienne n’empêchent pas le wi-fi, l’écran plat ou la borne iPad d’être de la proposition.
C’est le raffinement même où se gomme rapidement le triple bogey du No 13 et ses 626 mètres des tees arrière.
By invitation only
Autre plaisir, Castiglion del Bosco est mené comme un club privé. Les golfeurs de passage s’en sentent propriétaires ou presque, n’ayant jamais à patienter, ce qu’un resort ne peut proposer que rarement. A la sortie du No 18, il y a le court 19e trou pour jouer les apéros au nouveau club-house imprégné de toute la Toscane.
En bouger devient un petit sacrifice, sauf pour aller goûter à une ronde des vins dans les caves de Castiglion del Bosco ou partir à la chasse aux truffes.
Pour savourer ces plaisirs, on ne devient membre de Castiglion del Bosco, unique club privé d’Italie “by invitation only”, que si on vous le propose ou en étant l’hôte de l’un d’entre eux (diminuant singulièrement le coût d’un green-fee), voire tout simplement comme client du resort Rosewood pour un séjour en suite ou en villa et ne jouer une seule fois… Tout cela a un coût que d’aucuns estimeront prohibitif quand ils ne sont pas du côté des “happy few”.
Philippe P. Hermann
Golfers&Co
Visiter le site officiel : https://golf.castigliondelbosco.com
Photos ©Castiglion del Bosco