La Tunisie espère capter de plus en plus de touristes golfeurs dans les prochaines années avec plusieurs nouveaux parcours en projet. L’Office National du Tourisme Tunisien (ONTT) est en première ligne pour développer cette activité touristique.
Propos recueillis par Nathan CARDET, à Tabarka
Dans le bassin méditerranéen, l’Espagne, le Maroc et la Turquie se sont imposés comme les trois grandes destinations du tourisme golfique. La Tunisie, appréciée des touristes, notamment francophones, n’est pas encore une destination golf dans l’esprit des vacanciers. Mais si le pays ne compte aujourd’hui que huit parcours, l’ambition est d’en ouvrir de nouveaux dans les prochaines années afin d’attirer des golfeurs de plus en plus nombreux à vouloir s’échapper au soleil méditerranéen et profiter de beaux parcours toute l’année.
A ce titre, Helmi Hassine, directeur général de l’Office National du Tourisme Tunisien (ONTT), espère changer cette image en proposant notamment de meilleures liaisons aériennes. Golf Planète l’a rencontré.
Golf Planète : Aujourd’hui, quelle est l’offre golfique de la Tunisie ?
Helmi Hassine : Notre pays dispose aujourd’hui de huit parcours. À Tunis, il existe deux parcours, dont le célèbre Residence signé Robert Trent Jones. Situés à quelques kilomètres seulement de l’aéroport international, ils sont facilement accessibles. Les touristes ou hommes d’affaires qui effectuent un court séjour dans la capitale tunisienne peuvent facilement y combiner différentes activités, dont le golf.
Hammamet qui possède déjà deux parcours – le Citrus et le Yasmine dessinés par Ronald Fream – possédera bientôt deux autres golfs actuellement en construction. L’objectif est de proposer rapidement à Hammamet un complexe avec quatre parcours proches les uns des autres. Rappelons que cette station balnéaire très convoitée n’est qu’à 60 kilomètres de l’aéroport de Tunis.
Plus au sud, une autre station balnéaire, Port El-Kantaoui a, elle aussi, un parcours de dix-huit trous, tout comme la ville de Monastir, qui dispose de son propre aéroport.
Tabarka, qui a récemment accueilli le Tunisian Golf Open, demeure le vaisseau amiral du golf tunisien. Encore un parcours signé Ronald Fream dont les quatre trous en bord de mer lui ont valu le surnom de « Pebble Beach » du Maghreb.
Enfin, l’île de Djerba dispose d’un parcours imaginé par l’architecte britannique Martin Hawtree.
Je voudrais aussi vous signaler que nous travaillons à la réouverture du Golf des Oasis de Tozeur qui offre une expérience unique en plein milieu du désert.
G.P. : Quelle est la place du golf dans le tourisme tunisien ?
H.H. : C’est un tourisme que l’on considère comme haut de gamme et porteur. En fait, c’est une vraie locomotive, comme la thalassothérapie qui a toujours tiré le tourisme tunisien vers le haut.
En ce qui concerne le golf, nous ne sommes pas encore une grande destination mais nous travaillons beaucoup dans ce sens. Nous avons atteint de très bons chiffres avant le Covid avec 70 000 golfeurs recensés par an et nous y revenons doucement grâce au retour du trafic aérien.
L’Office National du Tourisme Tunisien est conscient de ne pas avoir encore atteint ses ambitions en termes de parts de marché. Nous travaillons pour offrir d’autres possibilités à des investisseurs et ainsi augmenter l’offre.
Il n’y a pas de secret, le volet aérien est fondamental
G.P. : Vous mentionnez des nouveaux projets potentiels. Prenez-vous en compte la question écologique ?
H.H. : Les nouveaux projets prennent tous en compte la question de la durabilité. Parce que nous sommes une région du monde en stress hydrique, nous sommes obligés, à plus forte raison, d’en tenir compte. Dans la stratégie nationale du tourisme établie par le Ministère du Tourisme, il y a des réglementations sur les points écologiques. Dès la phase d’investissement, nous encourageons l’utilisation d’énergies renouvelables. Pour les infrastructures déjà construites, nous travaillons dans les transitions énergétiques pour être aux normes.
Nous souhaitons également que chaque touriste trouve la destination attractive en termes d’empreinte carbone. Nous mettons, par exemple, en concurrence les établissements afin qu’ils soient le moins impactant possible en termes d’environnement.
G.P. : Quels sont les axes de progression que vous avez identifiés ?
H.H. : Il y a la qualité du produit golf qui est importante. L’accueil d’événements comme le Tunisian Golf Open nous met au défi de maintenir nos infrastructures et nos parcours à des niveaux d’exigence élevés.
Nous travaillons aussi avec les compagnies aériennes pour les encourager à ouvrir des lignes et affréter des vols charters. Nous voulons également rétablir des lignes directes avec notamment Copenhague et Stockholm. Nous devrions atteindre cet objectif car il y a un investissement important aujourd’hui pour renouveler la flotte nationale et, forcément, nous sommes très optimistes pour avoir des lignes directes vers ces capitales. Nous voyons que cela fonctionne avec le marché britannique. Nous avons développé des lignes directes avec différentes compagnies et le tourisme golfique s’est très bien développé à partir de ces pays.
Il n’y a pas de secret, le volet aérien est fondamental.
©Office National du Tourisme Tunisien