Notre rubrique hivernale sur la pratique se penche cette semaine sur l’un des fléaux du golf : le jeu lent. Fléau qui ne touche évidemment pas que les circuits professionnels. Même les amateurs sont confrontés à ce problème. Ces cinq conseils sont destinés à aider ceux qui ont du mal à accélérer le rythme et à démarrer l’année 2025 avec une bonne résolution.
Tranquillisez-vous, ces conseils ne vont pas changer TOUTES vos habitudes, quelques-unes seulement. Et puis c’est pour la très bonne cause car personne n’est épargné.
Prenez conscience du problème
Avant de vouloir et pouvoir s’améliorer, quel que soit le sujet, il faut d’abord identifier et reconnaître la faiblesse.
Les golfeurs lents souffrent pour beaucoup du même problème que ceux qui sont victimes d’une addiction : le déni.
Vos amis vous chambrent gentiment sur la longueur de votre routine ? Sur votre incapacité à coller à la partie qui vous devance ? Ne prenez pas ces petites piques à la légère. Dites-vous bien que si ces “accusations”, charitables ou pas, sont répétées, c’est qu’elles sont méritées.
Maintenant que vous reconnaissez être lent, il faut comprendre en quoi votre lenteur constitue un problème.
Si elle ne vous affecte pas, elle affecte vos partenaires de jeu, qui attendent leur tour (patiemment ou impatiemment), elle affecte bien sûr la partie qui vous suit, mais aussi toutes les autres derrière. Elle affecte donc le club de golf, qui risque de devoir décaler ses horaires de départ à cause du rythme d’escargot que vous imposez à tous. C’est mathématique : pour un golf, si les parties de quatre balles durent 5h30 au lieu de 4h30, c’est moins de joueurs sur le parcours, et donc moins de revenus en green fees ou de membres satisfaits de pouvoir jouer.
Soyez convaincu, pour le bien de la communauté, il vous faut agir !
Évaluer là où le bât blesse
Maintenant que vous avez décidé de prendre le taureau par les cornes, il vous faut savoir précisément où est-ce que ça coince. Pour cela, n’hésitez pas lors d’une partie amicale à vous chronométrer, voir à vous filmer, notamment sur les tees de départ.
Ensuite, faites le bilan. Est-ce ma routine qui est longue (au-delà de 30 secondes) ou le temps que je prends pour me décider du coup à jouer ?
Mais ça pêche peut-être ailleurs que sur les coups de départ. Est-ce que je marche très (trop) lentement ? Est-ce que ma lecture de la pente sur les greens se déroule dans un laps de temps “raisonnable” (vous pouvez la comparer à celle de vos partenaires) ? Est-ce que je suis trop distrait (chariot posé au mauvais endroit, gant, marque-balle ou tee égarés ) ? Est-ce que je passe trop de temps à mesurer les distances ?
En général, le golfeur lent ne souffre pas de toutes ces « maladies » à la fois. Une seule suffit à créer des embouteillages. Si vous savez précisément là où le bât blesse, vous allez pouvoir vous améliorer… rapidement.
Anticiper, s’adapter
Énumérons maintenant les options qui s’offrent à vous pour guérir en fonction de la nature du problème.
Vous êtes trop indécis avant de jouer ? Prévoyez une stratégie de jeu avant la partie, sur chaque trou. Bien sûr, les conditions de jeu peuvent affecter ce plan de jeu, mais vous avez le temps, pendant la partie, de les réadapter, si le vent s’est levé par exemple.
Prévoyez même deux stratégies sur certains trous, en fonction de la qualité de votre drive par exemple. J’ai réussi à trouver le fairway ? J’attaque le green en régulation comme prévu par la partie droite. J’ai trouvé le rough au départ ? Je me recentre sur la partie gauche du fairway en me laissant un coup de 100 mètres comme je l’avais anticipé en cas de difficulté.
Votre routine avant un coup est longue ? Faites tout ce qui est en votre pouvoir pour la déclencher dès que vous le pouvez quand c’est à votre tour de jouer. Lorsque vous n’êtes pas sur les tees de départ, vous pouvez même débuter cette routine juste avant le coup frappé par votre partenaire de jeu, si vous savez que votre tour de jouer va suivre… et que, bien sûr, vous n’êtes pas dans son champ de vision.
Vous marchez lentement ? Laissez vos partenaires jouer avant vous en invoquant le “ready golf” si vous n’êtes pas encore arrivé à destination de votre balle, contrairement à eux. Et soyez le premier à quitter le green pour prendre la direction du trou suivant si vous le pouvez.
Vous êtes distrait ? Remplissez vos poches de tees, de marque balles, de relèves pitch, au cas où l’un de ces indispensables objets ne s’égare.
Vous prenez trop de temps à mesurer les distances ? Procurez-vous un télémètre.
Vous passez beaucoup de temps à lire les greens ? Entamez la lecture dès que vous posez le pied dessus et surtout pendant que c’est aux autres de jouer.
A chaque problème existe une solution d’adaptation qui, on vous le promet, ne va pas bouleverser complètement vos « bonnes » vieilles habitudes…
Ne pas oublier les bases
C’est peut-être le moment de rappeler aux joueurs lents et distraits (le cumul est possible) quelques attitudes basiques qu’il faut avoir à l’esprit pour enrayer le jeu lent.
On a parlé du “Ready golf” qui consiste à jouer lorsqu’on est prêt et pas forcément à son tour. C’est peut-être la solution la plus utile de toutes.
N’oubliez pas non plus de jouer une balle provisoire si vous avez un doute sur la direction prise par votre balle et sa destination finale.
Aidez votre partenaire à chercher sa balle égarée. Essayez de finir vos petits putts dans la foulée du premier, sans marquer votre balle.
Dégagez le green immédiatement dès que vous avez terminé le trou et remplissez votre carte de score au départ du trou suivant. Enfin, bien sûr, ne dépassez pas les 3 minutes de recherche autorisée…
Raccourcir… le parcours
Au golf, en partie amicale et même le plus souvent en compétition, on a le choix des armes… et des départs. Si vous êtes lent, pourquoi ne pas raccourcir la longueur du parcours que vous jouez ? En partant par exemple des boules bleues au lieu des jaunes, vous aller réduire la difficulté du tracé et les distances à parcourir (pour votre balle… et pour vos jambes).
Ainsi, le temps passé sur le parcours sera réduit. C’est imparable !
On ne va pas se mentir, de nombreux golfeurs choisissent par orgueil des départs trop reculés par rapport à leur niveau de jeu. Ce qui contribue à des scores fleuves et plus embêtant, à des parties lentes.
Le temps est peut-être venu de faire taire votre égo et de partir des bleus, des rouges même s’il le faut. Vous gagnerez à la fois du temps de jeu et certainement du plaisir.
Photo : JAN KRUGER / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP