C’est comme si le pavé dans la mare nous était tombé dessus. Faire le voyage du BMW PGA Championship ne pose en général aucun problème. Mais cette fois-ci, il y a du LIV dans l’air de Wentworth, le pré-carré du DPW Tour. Et sous un ciel chargé et quelques pluies diluviennes, la Reine d’Angleterre s’en est allée dans sa résidence de Balmoral, alors que le circuit européen est à Londres cette semaine !
Un combat des chefs ! Bonne raison de notre déplacement pour ce championnat, le plus important d’Europe après The Open. Mais depuis 5h00 ce matin, nous avons vécu une ribambelle d’avanies comme si on ne voulait pas de nous. Sommes-nous passés par un maraboutage ? C’est à la mode. Par qui ? Ça on le verra plus tard. Mais le taxi absent pour l’aéroport, l’avion retardé et re-retardé et nous dedans plus de deux heures durant, la voiture de location pas prête, une météo à ne pas mettre une bouée dans le jardin, une arrivée à Virginia Water déviée. « No Sir, the Media Centre, ce n’est pas par-là », dit le jeune gilet jaune, alors que là, au bout de Wenworth Drive, le club-house n’a pas bougé depuis des lustres, la salle de presse en étant juste séparée par le départ du No 1.
Incidents de parcours
Demi-tour colère ! 500 mètres plus loin, on ne circule pas quand ça joue, s’agite une dame en jaune, genre prof revêche « on ne me la fait pas », qui nous dirige encore vers un autre accès. On visite les parkings 1, 2, 3…5, , 7… on est bloqué sans arrêt par joueurs et spectateurs en masse. Nous pouvons d’ailleurs affirmer au passage que le développement immobilier de Wentworth est énorme ! Ô miracle, nous retombons sur le Wentworth Drive au bout de deux heures et plus personne pour nous en éloigner, avant de tomber sur un chef du parking Media encore plus difficile à amadouer, pas un document étant OK pour lui. Enfin, avec le mot de passe « Obrien , la Madame Com du tour européen», il se confond en excuses. Et ladite O’Brien de nous recevoir sur un « Mais vous n’étiez pas prévus. Je n’ai plus de place … ». Heureusement, un journaliste de «Golf Planète » ne jette jamais rien et la dame O’Brien devait bien admettre sa bévue en ayant placé nos e-mails dans la pile de dessous par mégarde… Est-ce Mr Pelley le jeteur de mauvais sort ?
Présents mais punis
Allez, on oublie cette matinée de chien qui nous a amenés à bon port que sur le coup de midi… Y a-t-il vraiment un responsable pour tout ce « cheni » comme disent les Suisses ? En suivant le « soap opera » monté par Greg Norman avec, tout en haut de l’affiche, Keith Pelley, le patron du DP World Tour, et Jay Monahan, celui du PGA Tour américain, vous savez qu’entre dollars par centaines de millions et coups bas à revendre, le combat ne s’arrête pas à des chicaneries de cour d’école. Non, vous les dix-huit renégats, vous n’êtes pas autorisés à porter les couleurs de votre séparation. Non, vous n’êtes pas conviés au festin du grand pro-am BMW. Non, vous ne serez pas des conférences de presse au Centre Media. Non, vous ne serez pas en jeu aux heures TV. Et les pros du DP World Tour, officiel circuit européen, d’en rajouter trois couches. « Comment osez-vous disputer ce tournoi où vous n’êtes jamais venus, mis à part quelques piliers tels Westwood ou Garcia ? Pour ramasser des points qualifiants pour les majeurs 2023 au bénéfice d’un sursis à juger en Angleterre, alors que vous êtes interdits de terrain sur le PGA Tour, c’est gonflé !»
Pensez aux jeunes
En plus, vous prenez la place de jeunes talents tels Julien Brun et Frédéric Lacroix qui, un moment ainsi éjectés, se retrouvaient heureusement au départ, la liste d’attente s’étant éclaircie juste ce qu’il fallait. Julien à -2 montrait qu’il y a sa place comme Matthieu Pavon à -4 à la hauteur de McIlroy qui mettait vite à sa place ce premier tour haché menu par la pluie. « Je n’ai pas mal joué, ni bien joué non plus. On plaçait la balle. C’est plus facile, pour Pavon. La pluie était un paramètre important pour tous. Démarrant le premier à 6h40, j’ai eu la flotte par intermittences et une pauvre visibilité. Puis, après trois ou quatre trous, tout s’est remis en place. Mon jeu aussi. Un birdie au No 4 m’a boosté. Tout du long, il faut jouer des cibles bien définies ».
Du côté LIV, ça grimaçait ici ou là à 17h30 entre deux grosses averses, le premier tour loin d’être fini avec ses porte-voix Reed dans le par, Poulter à -3 (comme Guerrier et Langasque), et Garcia à +4, la tête appartenant à Fleetwood et Sullivan à – 8. Mais, à cet instant précis, personne ne savait encore que la Reine Elizabeth était décédée quelques heures plus tôt, mettant un terme prématuré au premier tour et repoussant la suite du tournoi à samedi… au plus tôt !
PPH