Invité de marque dans ce BMW International Open 2024, chez lui en Allemagne, Bernhard Langer, auteur de deux cartes de 71 (-1) et de 73 (+1), n’est pas parvenu à franchir le cut fixé à -2. Un résultat anecdotique tant le double vainqueur du Masters en 1985 et 1993, 42 titres sur le DP World Tour, est entré de son vivant dans la légende du golf mondial…
L.V.
Le poing serré, il ne voulait sous aucun prétexte terminer par un bogey sur le green du par 5 du trou n°18 du Golfclub München Eichenried. Ce putt pour le par, malgré une carte de 73 (+1), restera donc comme le dernier coup de golf de Bernhard Langer sur le Tour européen. Son dernier tournoi. Le 513e !
Maitrisant ses émotions tout au long de cette dernière journée, l’Allemand âgé de 66 ans a finalement craqué au micro de notre confrère du DP World Tour, une fois cette ultime carte signée, notamment en évoquant sa jeunesse dans le village de Anhausen, non loin d’Ausgbourg, en Bavière, au sein d’une famille très modeste. Ses envies de jouer au golf, un sport alors totalement inconnu dans un pays se relevant tout juste des ruines de la Seconde guerre mondiale. Son ambition de devenir l’un des meilleurs au monde. Aussi !
From Germany, from Europe and from the golfing world, thank you, Bernhard ❤️#BMWInternationalOpen pic.twitter.com/YEAv5F7nM9
— DP World Tour (@DPWorldTour) July 5, 2024
Cette fierté d’avoir fait comme il le dit lui-même partie du « big Five » européen damant à plusieurs reprises le pion à une équipe américaine de Ryder Cup jusque-là intouchable. Voire arrogante. Seve Ballesteros, Nick Faldo, Sandy Lyle, Ian Woosnam et lui… donc. Cinq fantastiques qui ont porté très haut le drapeau bleu aux étoiles jaunes. Lui le capitaine d’un groupe en béton armé dans lequel se trouvait le Français Thomas Levet, infligeant en 2004 à Oakland Hills l’une des pires déculottées de l’équipe US de Ryder Cup…
Toujours très classe, à l’hygiène de vie irréprochable, d’une rigueur évidemment toute germanique, Bernhard Langer c’est aussi des victoires à la pelle. 42 rien que sur le Tour européen. 115 en tout, tous Tours confondus. Sur tous les continents. Avec en exergue ces deux graals, deux vestes vertes décrochées à Augusta en 1985 et en 1993.
J’ai rencontré des rois, des reines, j’ai joué avec des hommes d’affaires mais aussi avec des gens bien plus modestes. Et à chaque fois, c’était un véritable plaisir.
Bernhard Langer
Insatiable chez les moins de 50 ans, il l’a été tout autant chez les séniors où entre 2010 et 2023, il remporte 12 Majeurs, dont le dernier en date, l’US Open sénior, le 2 juillet 2023. A 65 ans, 10 mois et 5 jours. Avec un total de 46 victoires sur le PGA Tour Champions, celui qui vit à l’année à Boca Raton (Floride), avec sa femme Vikki, une Américaine rencontrée en 1984 qui lui a donné quatre enfants, a ainsi effacé des tablettes le très grand Hale Irwin, 45 fois victorieux chez les séniors…
« Jouer au golf, ça a toujours été mon rêve, lâche-t-il les larmes aux yeux. Et j’ai pu exaucer ce rêve pendant plus de 50 ans, 51 ans plus précisément. Avec d’innombrables souvenirs, pas seulement en Europe mais partout dans le monde. En Australie, en Asie, au Japon, en Amérique évidemment, en Afrique du Sud. J’ai rencontré des rois, des reines, j’ai joué avec des hommes d’affaires mais aussi avec des gens bien plus modestes. Et à chaque fois, c’était un véritable plaisir. J’ai eu aussi des hauts et des bas dans ma carrière, des moments très difficiles avec notamment des yips et d’autres choses dans ce genre… Mais ce fut fantastique ! »
Un grand merci Monsieur !
Photo : STUART FRANKLIN / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP