Inutile de présenter les Canaries comme destination touristique : chacun sait que, depuis belle lurette, les amateurs de soleil en hiver et de chaleur en été y accourent de toute l’Europe.
Pas étonnant qu’ainsi, le surnom de Tenerife soit « l’île du printemps éternel ». Les chiffres parlent aussi d’eux-mêmes : un million d’habitants, cinq millions de touristes par an. Et parmi eux, de très nombreux golfeurs répartis sur les sept parcours de l’île auquel il convient d’ajouter celui de La Gomera, l’extraordinaire petite île voisine.
Et tout d’abord, une bonne nouvelle quand on parle de Tenerife : il est facile et peu cher de s’y rendre en avion. Plusieurs villes de France comme Nantes, Bordeaux, Toulouse, Lyon, Lille et Paris sont reliées en trois heures à ses deux aéroports. Autre bonne nouvelle : le décalage horaire est faible (une heure). Enfin, l’ambiance et la réalité sont très européennes, ce qui facilite grandement le séjour.
Quant aux golfs, leur diversité et leur qualité en font une destination très appréciée par les joueurs qui viennent principalement de Grande-Bretagne, d’Allemagne et de France. Eduardo Tavio, directeur général du golf d’Amarillo, nous confiait récemment : « Nous n’avons pas de membres et ne cherchons pas à en avoir. Sachez que les premiers départs se font vers 7h15 le matin et le dernier à 14h30 : nous sommes pratiquement complets tous les jours de l’année. Le tourisme golfique marche bien à Tenerife ! ».
Il faut dire que la météo est le meilleur partenaire du développement économique local : jamais froid, jamais trop chaud. Ainsi, alors que l’Europe grelottait cet hiver, les températures aux Canaries oscillaient entre 22 le jour et 16 la nuit. Le printemps éternel.
L’OCÉAN COMME DÉCOR PERMANENT
Mais commençons la visite de ces sept parcours qui rempliront parfaitement une semaine de vacances pour des passionnés de golf :
Golf Las Americas
Ouvert en 1998, dessiné par Rubens Henriquez et dirigé par Joan Piferrer, le golf est au cœur de la zone touristique la plus fréquentée de l’île. Magnifiquement entretenu, manucuré à l’américaine (ce qui pourrait justifier son appellation), le parcours a une longueur de 6051 mètres. Bien loti dans un amphithéâtre de collines et de montagnes, il offre de belles vues sur l’océan proche : lacs, rivières et ensembles floraux agrémentent son tracé accueillant, pas trop difficile et pratiquement plat. Le premier trou, un par 5 de 449 mètres, oblige à se plonger vite dans le bain car l’approche d’un green bien défendu est délicate. Trous aussi à retenir le 9 un long par 4 de 367 mètres et le 17 un par 4 qui longe un lac vorace de balles. Accueil et service très professionnels, de grande qualité, appréciés par une clientèle majoritairement allemande. À noter que le magazine Sport et Business vient de décerner à Las Americas le trophée du meilleur parcours de golf de l’année.
Amarilla Golf
Donald Steel a dessiné, en 1989, un golf ouvert, pas très long (5 846 mètres), descendant d’abord du club-house vers la mer toute en contrebas, où la stratégie joue un rôle plus important que la force. Tout le monde se rappellera le trou n°5, un magnifique par 3, court (110 mètres), où il convient de passer un bras de l’océan avant d’atterrir sur le green. Facile mais aux résultats parfois catastrophiques, à l’image d’un parcours trop sage pour être réussi sans problème.
Golf del Sur
Ouvert en 1987, ce golf, conçu par Pepe Gancedo et reçu par Manuel Pinero en 2005, comporte 27 trous. Dès sa création, il accueillit plusieurs tournois professionnels dont l’Open de Tenerife. Des champions comme Olazabal, Gilford, James, Els ou Mickelson ont foulé son gazon. On y a même disputé un championnat de long drive (pour la petite histoire, victoire de Karl Woodward avec 408 yards). Son originalité vient d’abord de ses bunkers de sable noir volcanique, de ses très grands greens, de la largeur généreuse de ses fairways et de ses deux grands lacs qui sont principalement en jeu sur les trous 3, 4 et 5 du Links. Sur le parcours Nord, on notera le trou 3, un par 5 de 480 mètres qui se ballade entre une barrière de rochers couleur ocre et des roughs de sable immenses. Le trou 2 du parcours Sud est le plus beau par 3 du Golf del Sur : 193 mètres et un green défendu par un énorme bunker de sable noir. Accueil sans pareil de Nelly et Maca.
Costa Adeje
à cinq kilomètres de Las Americas, ce parcours scénique qui accueillit l’European Ladies Open, le trophée BMW ou le Spanish Open, dessiné par Pepe Gancedo, a été inauguré en 1998. Les terrasses agricoles, signatures du parcours, ont été respectées : attention à la marche en descendant vers la mer ! Le choix du gazon bermuda de dernière génération offre un revêtement rapide et fin toute l’année. Le parcours, également répartis en pars 5, 4 et 3, est d’une longueur totale de 6203 mètres, slope 128. Deux pars 4, de belle difficulté, retiendront l’attention : le 9 et le 17. Mais c’est la richesse de la flore et la vue époustouflante sur la mer et l’île de la Gomera qui resteront dans vos souvenirs, presque autant que la meilleure des cartes.
Los Lagos : tout à côté du golf précédent, voici un adorable petit parcours de 9 trous, dessiné par JM Olazabal, un par 33 où les lacs sont en jeu aux trous 5, 6, 7 et 8. À recommander à tous les joueurs quel que soit leur handicap.
Buenavista : à l’extrême nord-est de l’île, ce golf dont tous les trous donnent sur l’océan, a été dessiné dans une nature généreuse et contrastée : mer et montagne dialoguent dans un espace pur et respecté. Dessiné et inauguré en 2003 par Seve Ballesteros, il est un trésor ciselé par le grand champion comme cadeau ultime. Les trous 9 et 18 disposent de belles cascades rafraichissantes quand la chaleur se fait ressentir dans cet environnement parfois aride. Longueur : 6019 mètres.
Abama : Enfin, the last and the best, ce parcours imaginé par Dave Thomas l’a projeté de suite dans les meilleurs parcours européens. Inauguré par Bill Clinton en 2005, un par 72 de 6 237 mètres, il a été merveilleusement décoré très naturellement avec 25 000 arbres et des plantes tropicales de mille couleurs. Grand dénivelé entre le point le plus haut et le plus bas (presque 250 mètres). Parmi les plus beaux trous, le 8, un long par 4 tout en stratégie, le 10, un par 5 qui vous réussira si vous respectez l’eau sur la gauche avec une belle vue sur le resort Ritz Carlton à l’architecture d’inspiration arabe et africaine, et le 18, un par 4 de 420 mètres qui vous ramènera au club-house à condition d’éviter les dernier et profond bunker où s’enlisent les derniers rêves de carte. Seul bémol : le prix et les prix. Le green fee est le double des autres et les prestations proposées par le Resort sont à la hauteur de l’élégance et du luxe recherchés : folie et passion sont toutefois ici justifiées. À noter que l’ensemble appartient à un groupe de presse espagnol.
Quant aux green-fees, ils se situent généralement autour de 85 euros en période hivernale (haute saison touristique) et 55 euros en été. Seul le golf d’Abama a des green-fees plus chers qui peuvent monter jusqu’à 200 euros en hiver.
LA GOMERA, PARADIS SECRET
Impossible de quitter Tenerife sans se rendre sur l’île voisine de La Gomera, trésor discret à l’abri de toute invasion moderne, temple de la nature préservée, truffée de sentiers de randonnées. Et disposant d’un golf étonnant imagine par Fred Olsen, ce norvégien de quatrième génération qui a mis à la disposition des Canaries sa science des transports maritimes. Résultat local : 3 millions de personnes, 600 000 voitures et 200 000 personnes transportés chaque année ! Et ce golf unique : on vous amène au trou n°1 situé en haut de la colline dominante. Vous passerez 4 heures à descendre doucement un jardin fleuri menant à la mer dans un décor incroyable en bleu et vert. Quant à l’hôtel, une seule recommandation. S’il vous reste une nuit à passer encore dans un hôtel, ne cherchez pas, c’est ici ! Calme et raffinement sans la foule.