À une heure de route au nord de Lisbonne se trouve West Cliffs Golf Links l’un des resorts de golf les plus prestigieux d’Europe. Au sortir d’un hiver plutôt froid et humide en France, cette destination est idéale pour retrouver les sensations, prendre un bain de chaleur et de soleil, et admirer vos drives rouler sur des fairways secs et peu fréquentés de Praia d’El Rey, un excellent Cabell Robinson, et West Cliffs, le joyau de Cynthia Dye ouvert en 2017.
West Cliffs
Le parcours éponyme, West Cliffs est une originalité au Portugal : ce links à l’américaine est une vraie beauté naturelle, dessiné par la nièce de Pete Dye avec le souci de préserver l’équilibre écologique du site. Mais attention, c’est aussi un beau défi sportif…
C’est d’abord une ambiance. Unique. Les parcours les plus scéniques du monde n’y pourront rien, l’atmosphère d’un links est inégalable. Le terrain sablonneux, les bunkers au sable mouvant, les embruns de l’océan, le vent, les greens immenses, ça ne s’invente pas… Le parcours de West Cliffs, situé près du port de pêche de Peniche, réputé aussi pour ses sports de surf, possède ce charme inimitable. Une rareté au Portugal.
Un links récent (ouvert en 1997), moderne, typé à l’américaine, façon Pinehurst plutôt que St Andrews (un “linkslkand” disent les Anglosaxons), mais authentique, et situé seulement à une heure de route de Lisbonne, jouable sous le soleil toute l’année ou presque, c’est donc possible. A faire dans une vie de golfeur et à plusieurs si possible !
Même s’il vous faudra vous munir sans doute d’un peu plus d’une demi douzaine de balles pour finir le parcours de West Cliffs si vous le jouez pour la première fois, le “golf trip” entre amis prend ici tout son sens, d’autant que dans le resort se trouvent d’autres parcours de premier plan qui permettent de varier les plaisirs (notamment Praya d’el Rey et ses vues à couper le souffle sur l’Atlantique et l’Archipel des Berlengas).
Avec aux alentours des restaurants de poissons savoureux et des hôtels ou appartements/villas tout confort, le lieu est idéal pour venir au printemps ou même en hiver pour quelques jours de détente salvateur agrémentés de beaux souvenirs.
Variété et difficulté
Deux mots peuvent résumer le parcours de West Cliffs quand on le joue pour la première fois : variété et… difficulté. La variété du tracé est indéniable.
Aucun trou n’est semblable à l’autre. Ainsi le par 3 du trou n°2 se joue avec un wedge (130m des blancs mais 30m de dénivelé), celui du n°16 peut réclamer un petit bois pour peu que le vent souffle fort et que le drapeau soit placé au fond d’un green très profond mais étroit, situé en surplomb du départ.
Les par 4 exigent technique et précision (n°8, n°9, n°11) ou requièrent puissance et stratégie (n°4, n°17, n°18), c’est selon.
La variété du paysage, elle, prend toute sa saveur après les quatre premiers trous, dont le décor est un peu affecté par quelques maisons encore en construction et la présence de grues… incongrues. Mais ce bémol devrait bientôt disparaître à la fin des travaux, prévue en 2023.
Ensuite, et ce jusqu’à la fin du tracé dessiné par Cynthia Dye, architecte presque aussi célèbre que son oncle Pete, c’est un plaisir des yeux permanent. Entre les vues panoramiques sur l’océan et le déferlement des vagues par paquet se succèdent des trous plus intimes dessinés à travers des couloirs de pins maritimes et les dunes de sable.
Le “team Dye” a travaillé main dans la main avec les autorités locales pour conserver l’authenticité des lieux et préserver l’environnement. La nature est sauvage, abondante.
La grande variété de plantes et de couleurs est un plaisir visuel, mais la végétation côtière n’est pas très hospitalière pour les balles de golf. Les griffes de sorcière notamment avalent les drives imprécis. Ici, il faut accepter quelques balles perdues. Heureusement, les fairways sont plutôt larges…
Des greens ludiques et redoutables
Mais ce qui fait du parcours de West Cliffs un grand défi sportif, ce sont surtout les greens. Heureusement plutôt réceptifs compte tenu de leur exposition au vent et de leurs ondulations, ils mettent les victimes de yips au supplice et les bons putters au défi.
Avec leurs multiples plateaux, ils offrent des possibilités d’emplacement de drapeaux diaboliques. Quand on parle d’ondulations, c’est peut-être encore pire autour des greens, avec ces cratères, ces bosses qui éjectent au loin les balles qui manquent de peu la cible. Quand on s’égare du mauvais côté, le chipping est aussi une gageure…
Il ne fait jamais très froid ni très chaud ici. Cela nous permet d’offrir un ‘set up’ de premier plan.
Le directeur des lieux, Francisco Cadete, francophone affable, dresse un constat juste de ce parcours redoutable. « La première fois que vous le jouez, c’est très dur… La deuxième fois, ça s’arrange. Il faut le jouer une troisième fois pour espérer l’apprivoiser. Au départ, les lignes de jeu sont assez franches mais étroites. Il faut quand même tenir compte de certains dévers. Surtout, la lecture des greens est très compliquée. Quoi qu’il en soit, c’est un parcours plutôt pour des bons joueurs…»
Jouable toute l’année, dans des températures clémentes, West Cliffs prend toute sa saveur entre mars et octobre. « Le climat est idéal pour offrir une préparation idéale dès le début du printemps, assure Francisco Cadete. Il ne fait jamais très froid ni très chaud ici. Cela nous permet d’offrir un ‘set up’ de premier plan.»
Pour finir de vous convaincre de l’intérêt sportif du parcours, on vous décrit ici le “finishing hole”, un par 4 de 411 mètres des back tees tout en descente. La vue du départ en surplomb de l’océan et du club house est à couper le souffle.
Une fois le fairway touché, il faut se décider à jouer sur la gauche la sécurité ou attaquer le green en jouant un coup d’au moins 170m par dessus une pièce d’eau. Plein vent de face.
On en connaît qui ont tenté le coup et ont eu beaucoup de chance… et d’autres qui y ont laissé quelques balles et perdu pas mal d’illusions !
Praya del rey
A portée d’un drive de Bryson DeChambeau se trouve au sein du resort le parcours de Praya del Rey. L’ambiance de ce parcours, né en 1997 et tracé par l’Américain Cabell Robinson, y est très différente de celle de West Cliffs.
Ici l’accès aux larges fairways est plus franc, les greens très roulants sont moins tortueux, la flore moins sauvage, le jeu y est plus facile sauf quand Eole s’emballe, notamment sur l’époustouflante série de trous de retour, plus exposés à ses caprices.
La plupart des trous dans la pinède sont bordés par de petites villas au toit rouge typique de la région, et rappellent l’atmosphère de nos parcours du sud-ouest, tel Moliets ou Chiberta, avec une petite touche finale « Haderlot les Pins”.
Le 18 notamment étant presque un copier-coller du trou n°9 du parcours centenaire du nord de la France signé Tom Simpson (un dogleg droit prononcé avec un petit green surélevé très scénique).
Quelques pièces d’eau artificielles disséminées ici ou là viennent rappeler que c’est un parcours typé links mais aussi à l’américaine brouillant un peu l’identité du lieu.
Quatre trous d’exception
Mais ce qui fait la réputation “internationale” de Praya del Rey, ce sont cinq trous exceptionnels, inoubliables, presque inégalables. Cinq trous (du n°12 au n°16) où les vues panoramiques sur l’Atlantique et les îles Berlangas resteront à jamais gravées dans votre mémoire.
Un conseil, essayer de les jouer en fin d’après-midi : le mélange des embruns et du soleil couchant ajouteront à une extase visuelle qu’il est presque impératif d’immortaliser avec quelques selfies.
La difficulté des trous importe peu, mais réussir un par voir un birdie lors de ce passage paradisiaque raffermira la puissance du souvenir.
Les deux derniers trous, un par 5 aussi beau qu’interminable et le 18 “made in Hardelot”, vous obligeront à sortir de vos rêves au regard du défi qu’ils représentent.
Mais quelle que soit votre carte de score, on peut vous promettre que Praya del Rey vous séduira. Vous émerveillera même. Sur un bon tiers du parcours, une petite heure de plongée dans le pur bonheur.
À deux heures de vol de Paris en polo en plein hiver
La description du parcours trou par trou (en anglais)